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L'association 'Women of the World' aide les réfugiées à s'adapter à la vie aux États-Unis

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L'association 'Women of the World' aide les réfugiées à s'adapter à la vie aux États-Unis

La fondatrice Samira Harnish, une immigrante irakienne, est nommée en tant que finaliste régionale pour la région Amériques de la distinction Nansen 2018 pour les réfugiés.
10 Septembre 2018 Egalement disponible ici :
Samira Harnish (au centre), finaliste de la région Amériques pour la distinction Nansen 2018 pour les réfugiés, avec Vestine MnKeshimana (à gauche) et Rosette Kindja, des bénéficiaires des programmes d'aide de 'Women of the World', lors d'une sortie dans un parc à Salt Lake City, Utah.

Les yeux de Ghasaq Maiber s’éclairent, tandis qu'un sourire illumine son visage. Cinq mois auparavant, elle s'est gravement fracturé la cheville au point de devoir être opérée.

La facture s'élevait à plus de 27 000 dollars et, comme elle venait d'arriver d'Irak, elle n'avait pas d'assurance médicale pour couvrir les frais.

« C'est une somme vraiment énorme, je ne peux pas me le permettre, » dit-elle.

Mais par un beau matin de juin, elle a retrouvé la joie. « J'ai appris il y a seulement trois minutes que je ne devais plus rien », dit-elle. « Samira a tout arrangé ! »

« Samira a tout arrangé ! »

Elle parlait de Samira Harnish, infatigable soutien des réfugiées qui se retrouvent dans le contexte inhabituel de l'Amérique profonde.

Samira, qui est elle-même une immigrante irakienne, les aide à s'adapter. Rien ne l'arrête, pas même un refus. Il y a 10 ans, Samira était une étoile montante du monde des affaires, ingénieure en électricité et directrice exécutive bardée de prix qui gagnait extrêmement bien sa vie et vivait le rêve américain.

Mais quelque chose la perturbait. Souvent, en rentrant chez elle en voiture ou en faisant ses courses dans les magasins de Salt Lake City, elle rencontrait des femmes réfugiées qui peinaient à se faire comprendre en anglais, à trouver leur chemin dans le système de transport ou à passer aux caisses du supermarché.

Samira leur donnait souvent un coup de main. Elle parlait arabe et rencontrait souvent des femmes originaires de Syrie, de Somalie, du Yémen et de son Irak natal. Les jours d’hiver enneigés, elle les ramenait chez elles en voiture pour qu'elles n'aient pas à attendre le bus.

Pour l'action qu'elle mène, Samira a été sélectionnée en tant que finaliste régionale pour la région Amériques de la distinction Nansen 2018 pour les réfugiés.

Samira accompagne les nouvelles arrivées chez le médecin et à l'école de leurs enfants afin d’interpréter pour elles. Elle les retrouve dans des cafés ou des bibliothèques publiques pour leur montrer comment effectuer leurs transactions bancaires, payer leurs factures et préparer leurs entretiens d'embauche.

« Je me demande toujours ce que j'aurais fait si j'avais été en Irak pendant la guerre ? » dit Samira, en tentant de s'imaginer réfugiée et récemment réinstallée aux États-Unis. « Est-ce que je serais capable d'apprendre une nouvelle langue, une nouvelle carrière ? Est-ce que je trouverais quelqu'un à qui faire confiance, à qui je pourrais raconter mon histoire ? »

Puisant dans sa propre expérience à son arrivée 30 ans plus tôt, jeune immigrante aux États-Unis pour un mariage arrangé, Samira, qui a aujourd'hui 61 ans, sait à quel point il est difficile pour les femmes issues de sociétés traditionnelles de s'adapter aux coutumes et aux façons de faire de l'Amérique moderne.

Elle a quitté l'entreprise où elle travaillait et a créé ‘Women of the World’, une association à but non lucratif pour aider les réfugiées.

Son idée était de « créer un espace sûr où les femmes se sentent bienvenues, dans leurs forces et où elles acquièrent les moyens nécessaires pour embrasser leur nouvelle vie », dit-elle. « ‘Women of the World’ s'appuie sur une approche holistique pour faire en sorte que nos dames parviennent à s'autonomiser. »

Pendant les six premières années, le bureau de Samira se trouvait dans sa voiture. Elle était constamment à passer des appels, à envoyer des courriels et à frapper aux portes des services publics pour venir en aide à celles qu'elle appelle ‘ mes dames’.

« Quand quelque chose vous pèse sur le cœur, vous venez au bureau voir Samira et en ressortant, vous êtes heureuse. Vous avez une solution », dit Rosette Kindja, réfugiée et mère célibataire originaire de la République démocratique du Congo. Elle a été réinstallée il y a deux ans à Salt Lake City.

« Samira est un ange envoyé par Dieu pour venir en aide aux réfugiées. »

Samira et l’association WOW ‘Women of the World’ ont aidé Rosette à trouver un emploi et à apprendre l'anglais, comme elles ont aidé plus de 1000 femmes au cours des 10 dernières années.

La prestigieuse distinction Nansen — qui tire son nom de Fridtjof Nansen, explorateur et humanitaire norvégien du XXe siècle qui a été le premier Haut Commissaire pour les réfugiés, nommé par la Société des Nations en 1921 — est attribuée chaque année après un examen exhaustif des différentes nominations.

Attribuée chaque année par le Comité Nansen dont le HCR est un membre de premier plan, la distinction vise à rendre hommage aux personnes qui n'ont épargné aucun effort pour soutenir les réfugiés, les demandeurs d'asile, les apatrides et les personnes déplacées internes.

Il y a quatre ans, l'association ‘Women of the World’ de Samira a finalement trouvé un bureau permanent qui a pignon sur rue dans une petite zone commerciale.

Récemment, 17 femmes se sont réunies au bureau de l'association autour d'un déjeuner de poisson, de chèvre et de légumes préparé par Vestine MnKeshimana, une réfugiée rwandaise qui a été témoin d'horreurs inimaginables avant sa réinstallation à Salt Lake City il y a plusieurs années.

« Je dis toujours que Samira est un ange envoyé par Dieu pour venir en aide aux réfugiées », dit Vestine, pendant que Samira se précipite hors du bureau avec une boîte de gâteaux qu'elle apporte à Elizabeth Ngaba, une réfugiée de République centrafricaine qui a perdu la vue après un AVC l'année dernière.

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