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Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 59

Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 59

10 Avril 2002

Le 11 avril 2002

En bref

  • Les retours du Pakistan atteignent les 200 000 personnes

  • Début des opérations de rapatriement en Iran

  • Le Haut Commissaire prochainement en visite dans la région

Les retours du Pakistan passent la barre des 200 000 personnes

Mardi, le nombre de réfugiés afghans revenus du Pakistan au cours des cinq dernières semaines, depuis le début de l'opération d'aide au rapatriement du HCR, a largement dépassé le nombre de 203 000 personnes. Les Afghans continuent de rentrer à bord de centaines de camions en dépit de récentes tensions dans l'est de l'Afghanistan, les autorités ayant finalement réussi à convaincre les cultivateurs de pavot qui manifestaient de laisser passer les véhicules.

Au Pakistan, le nombre croissant de réfugiés afghans optant pour le retour a contraint le HCR à multiplier les centres d'enregistrements et les équipes mobiles. Trois centres sont à présents ouverts dans la Province frontière du Nord-Ouest et au Baloutchistan.

Deux nouveaux centres furent ouverts lundi, l'un à Mohamand Ghat, près de Nawa Pass, dans les zones tribales de la Province frontière du Nord-Ouest (en face de la province de Kunar, à l'est de l'Afghanistan), et un autre à Balili, tout près de Quetta, dans la Province du Baloutchistan.

Des équipes mobiles d'enregistrement ont aussi été mises en place par le HCR dans trois provinces, la Province frontière du Nord-Ouest, le Baloutchistan et le Sind, afin d'aider les Afghans désirant rentrer dans leur pays et décongestionner d'autres centres, dont celui de Takhtabaïg.

Afin de continuer à répondre à la demande au Pakistan, le HCR envisage d'ouvrir plusieurs nouveaux centres d'enregistrement au cours des prochains jours, dont au moins un qui devrait entrer en opération dès la semaine prochaine à Azakheil, près de Peshawar, et un autre à Karachi.

Au nord de l'Afghanistan, les Afghans ont commencé à quitter les camps rudimentaires se trouvant au milieu de la rivière Pyandj, qui délimite la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan. Lundi, plus de 500 personnes ont traversé la rivière sur des barges et reçu les kits d'aide au rapatriement du HCR et l'aide alimentaire du PAM, avant de monter à bord de camions de l'OIM (l'Organisation internationale pour les migrations) vers leur destination finale, principalement la province de Kunduz.

Mardi, deuxième jour de l'opération de la rivière Pyandj, ils étaient 1 500 à quitter ce site précaire dans lequel plus de 9 000 Afghans ont trouvé refuge depuis un an et demi, après avoir fui la région de Taloqan, assiégée par les taliban à la fin de 2000.

Début de l'opération de rapatriement en provenance d'Iran

Des réfugiés afghans ont commencé à rentrer d'Iran mardi, dans le cadre d'un accord tripartite signé le 3 avril dernier à Genève entre le gouvernement intérimaire afghan, le gouvernement de la République islamique d'Iran et le HCR.

Le début de l'opération se fait à un rythme assez lent, comme cela avait été le cas en mars au Pakistan, avec 260 retours en deux jours. Les Afghans ont passé la frontière à Islam Qala, à l'ouest de l'Afghanistan, où ils ont été accueillis par des représentants du gouvernement chargés de superviser l'opération de rapatriement. Ils ensuite pris place dans des autobus affrétés par l'OIM qui les emmènent vers leurs provinces d'origine.

Les rapatriés afghans revenant d'Iran reçoivent une allocation de 10 dollars, soit la moitié de la somme allouée aux réfugiés rapatriés du Pakistan, l'OIM prenant en charge leur voyage de retour. Ils reçoivent aussi, au site de Jami et dans le centre de transit de Gazergah à Hérat, où le PAM distribue 150 kg de blé, un kit d'aide du HCR, composé de bâches en plastique, de jerricanes, de couvertures, une natte de sol, du savon et des articles d'hygiène.

Des rumeurs d'accrochages mardi dans la ville de Zaranj, à l'est de l'Afghanistan, face à la ville frontière iranienne de Milak, ont contraint le Bureau iranien chargé des étrangers et des questions d'immigration (BAFIA) de remettre à plus tard son projet de rapatriement direct des réfugiés afghans dans la province de Nimrouz. En attendant, les Afghans sont transportés en bus vers le nord, jusqu'à Dogharoun, où ils passent la frontière.

Le Haut Commissaire en visite dans la région

Ruud Lubbers, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, se rendra en Iran, en Afghanistan et au Pakistan du 13 au 20 avril prochains afin de se rendre compte sur place du bon déroulement de l'opération d'aide au rapatriement et de réhabilitation. Il rencontrera à l'occasion les dirigeants des trois pays. Ce voyage sera le troisième du Haut Commissaire dans la région en moins d'un an.

A son arrivée à Téhéran le 13 avril, M. Lubbers rencontrera le Président et les membres du cabinet avant de se rendre à Meched le jour suivant pour assister au retour des réfugiés afghans. Il prendra ensuite la route vers Hérat, grande ville de l'ouest de l'Afghanistan, pour une série d'entretiens. L'étape suivante sera Kaboul, pour y rencontrer le Président du gouvernement intérimaire afghan et d'autres hauts responsables gouvernementaux, ainsi que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Lakhdar Brahimi et des hauts fonctionnaires des Nations Unies, avant de poursuivre vers Djalalabad.

M. Lubbers inspectera les opérations de retour dans l'est de l'Afghanistan puis se rendra à Peshawar et Islamabad, au Pakistan, pour des rencontres officielles.

A ce jour, le HCR a collecté 160 des 271 millions de dollars nécessaires pour mener à bien ses opérations dans la région de l'Afghanistan au cours de la période courant d'octobre 2001 à décembre 2002. Nous tenons particulièrement à mentionner une récente contribution de la Suède, à hauteur de sept millions de dollars, dont 5 millions en fonds nouveaux, qui nous permettra de poursuivre les programmes afghans sans devoir en amputer d'autres, en particulier en Afrique. De telles contributions sont vitales pour que le HCR puisse continuer à apporter une assistance adéquate aux populations qui en ont besoin dans le monde entier.