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Urgence Rohingya

Urgence Rohingya

En 2017, les réfugiés rohingyas ont fui la violence au Myanmar à un rythme effréné, et leur nombre ne cesse d’augmenter.

Au plus fort de la crise, ils étaient des milliers à traverser la frontière chaque jour vers le Bangladesh. La plupart avaient marché pendant des jours à travers la jungle et les montagnes ou entrepris de périlleuses traversées du golfe du Bengale pour trouver la sécurité. Ils arrivaient épuisés, affamés et malades, en grand besoin de protection internationale et d’aide humanitaire.

Plus d’un million de réfugiés rohingyas ont fui la violence au Myanmar par vagues successives de déplacement depuis le début des années 1990. Suivez la crise ici.

Les Rohingyas sont une minorité musulmane apatride au Myanmar. Le tout dernier exode a commencé le 25 août 2017, lorsque des violences ont éclaté dans l'État de Rakhine, au Myanmar, poussant plus de 723 000 personnes à chercher refuge au Bangladesh. La plupart sont arrivés au cours des trois premiers mois de la crise. Environ 12 000 personnes sont arrivées au Bangladesh durant le premier semestre 2018. La grande majorité des arrivants au Bangladesh sont des femmes et des enfants, dont plus de 40 % ont moins de 12 ans. Beaucoup d'autres sont des personnes âgées qui ont besoin d'aide et de protection supplémentaires. Ils n'ont rien et ont besoin de tout.

Plus de la moitié des nouveaux arrivants ont trouvé refuge dans et autour des camps de réfugiés de Kutupalong et Nayapara, dans le district bangladais de Cox’s Bazar. Certains ont rejoint des proches qui s’y trouvaient déjà. L'ampleur de l'afflux de réfugiés exerce des pressions considérables sur les communautés hôtes ainsi que sur les structures et les services du pays.

Ils ont brûlé notre maison et nous ont forcés à partir en nous tirant dessus. On a mis trois jours à traverser la jungle à pied.

–Mohammed, qui a fui au Bangladesh avec les 7 membres de sa famille, dont un bébé né en chemin

De nouvelles installations spontanées sont apparues du jour au lendemain, suscitant des préoccupations au sujet de la disponibilité d’abris décents, d’eau, d’assainissement et d’accès aux services essentiels ainsi que des considérations générales quant à la protection et la sécurité des femmes et des jeunes filles. Le camp de réfugiés de Kutupalong est devenu le plus grand du monde et abrite aujourd'hui plus de 600 000 personnes qui vivent dans une zone d'à peine 13 kilomètres carrés, poussant les infrastructures et les services à la limite de leurs possibilités.

Le gouvernement bangladais a fait preuve d'une réponse généreuse tout au long de cette dernière crise. Les villages de la région ont également accueilli les nouveaux arrivants. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour leur venir en aide, quitte à puiser dans leurs maigres ressources.

La réponse humanitaire au Bangladesh reste axée sur les énormes besoins humanitaires et les mesures destinées à atténuer l'impact des pluies. Toutefois, une aide internationale supplémentaire s'impose d'urgence pour transformer l'intervention purement humanitaire et au jour le jour en une action dirigée sur les difficultés à moyen terme, notamment la résilience, l'éducation, l'enregistrement et les programmes destinés à protéger les réfugiés les plus vulnérables, en particulier les enfants, les femmes et les personnes ayant des besoins particuliers.

Que fait le HCR pour aider ?

Avec nos partenaires, nous aidons le gouvernement bangladais à répondre aux énormes besoins humanitaires.

Durant les premiers jours, semaines et mois de la crise, le HCR a acheminé par avion vers le Bangladesh plus de 1 500 tonnes d’articles de première nécessité, notamment des couvertures, des bâches en plastique, des nattes de couchage, des tentes familiales, des rouleaux de plastique, des ustensiles de cuisine, des bidons et des seaux.

Avec nos partenaires, nous aidons également le gouvernement à équiper de nouveaux sites pour y loger les réfugiés en sécurité, ce qui implique le financement d’une route pour faciliter la construction et l’accès pour les réfugiés, le soutien à la planification des sites, la construction de latrines et de puits, l’amélioration des ouvrages de distribution d’eau et d’assainissement et la distribution de matériaux pour les abris.

Pour améliorer l’assainissement et assurer l’accès à l’eau potable, nous avons aménagé des milliers de latrines et de points d’eau pour les réfugiés, ce qui permet de limiter les risques de santé liés à des maladies telles que la diarrhée aqueuse aiguë.

Le HCR s’attache à systématiser les efforts de protection des réfugiés dans tous les camps et installations. Avec nos partenaires, nous sommes en train de créer un système d’orientation ainsi que des espaces sûrs pour les victimes de violence sexuelle et sexiste. En outre, nous intensifions les efforts visant à identifier et orienter les enfants en danger afin qu’ils bénéficient d’un soutien adéquat.

Le HCR a renforcé sa présence sur le terrain en déployant des spécialistes et des équipes de secours spécialisées dans différents secteurs. Nous comptons actuellement 300 employés au Bangladesh, dont 208 ressortissants du pays. Nous continuerons de renforcer notre présence et nos opérations de façon à répondre à l’ampleur et à la complexité de cette crise de réfugiés encore mouvante et évolutive.

Le 16 mars 2018, les Nations Unies et leurs partenaires ont adopté le Plan conjoint de réponse à la crise humanitaire des réfugiés rohingyas et lancé un appel de 951 millions de dollars destinés à maintenir une assistance vitale de mars à décembre 2018. Au début août 2018, ce plan était financé à seulement 238,8 millions de dollars au titre de l'appel supplémentaire pour 2018 afin de continuer de répondre aux besoins de centaines de milliers de réfugiés.

Préparation en vue de la mousson

Le HCR a acheminé une aide supplémentaire d'urgence au Bangladesh pour préparer les réfugiés et les communautés hôtes aux pluies de mousson qui durent de mai à septembre et augmentent les risques d'inondation et de glissements de terrain. Des centaines de milliers de Rohingyas ont cherché refuge dans le district de Cox’s Bazar, l'une des zones les plus arrosées du pays. Selon les estimations des partenaires humanitaires, près de 200 000 réfugiés rohingyas pourraient se trouver en situation risquée durant la mousson. Ils sont nombreux à vivre sur des terres vallonnées ou accidentées exposées aux glissements de terrain et aux inondations et il est urgent de les transférer en lieu sûr.

Sur ce total, quelque 41 000 réfugiés sont installés dans des zones à haut risque en termes de glissements de terrain. À la mi-août 2018, le HCR avait transféré plus de 24 000 d'entre eux vers des zones plus sûres.

Le HCR a également distribué à plus de 80 000 familles de réfugiés des kits d'abris plus solides comprenant des poteaux de bambou, des cordages, de solides bâches de protection, des sacs de sable et des outils. Aidé par le HCR et ses partenaires, le gouvernement bangladais a également construit 32 kilomètres de routes pavées et de trottoirs, posé 91 kilomètres de tuyaux d'évacuation et aménagé 45 kilomètres d'escalier dans l'ensemble du camp. En outre, 63 kilomètres de murs et de structures de soutènement ont été érigés ; 94 kilomètres d'ouvrages d'évacuation ont été aménagés ou réparés ; et 2324 mètres de ponts ont été posés. Par ailleurs, le HCR a stratégiquement prépositionné 116 conteneurs de stockage d'aide d'urgence et modernisé 20 bâtiments et installations communautaires dans les communautés hôtes du pays.