Une vision fondée sur la responsabilité partagée

Dans un contexte où les déplacements massifs de populations ne cessent de croître à travers le monde, ce sont souvent les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui portent la plus grande part de la responsabilité pour les réfugiés. Parallèlement, les réponses globales aux mouvements de populations de grande ampleur demeurent inadéquates et sous-financées, laissant les réfugiés face à un avenir incertain. La Déclaration de New York énonce une vision fondée sur une réponse plus prévisible à ces crises, intitulée Cadre d’action global pour les réfugiés («Comprehensive Refugee Response Framework», ou «CRRF» en anglais). Ce Cadre d’action appelle à une intensification du soutien apporté aux réfugiés et aux pays qui les accueillent.

Ensemble, nous souhaitons:

  1. Soulager la pression sur les pays qui accueillent les réfugiés;
  2. Renforcer l’autonomie des réfugiés;
  3. Développer l’accès aux possibilités de réinstallation dans des pays tiers;
  4. Promouvoir les conditions permettant aux réfugiés de rentrer dans leurs pays d’origine.

Afin de mieux soutenir les réfugiés et les communautés qui les accueillent, la Déclaration de New York invite le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à travailler avec une large gamme de partenaires. Outre les gouvernements, ces partenaires sont notamment les réfugiés eux-mêmes, les ONG, les agences des Nations Unies ainsi que le secteur privé et la société civile, y compris les groupes de réflexion, les universités et les dirigeants religieux.

Au cœur de ce cadre d’action global, davantage d’inclusion pour les réfugiés

L’approche «CRRF» repose sur l’idée selon laquelle les réfugiés doivent être inclus d’entrée de jeu dans les communautés qui les accueillent. Lorsque les réfugiés ont accès à l’éducation et qu’ils ont le droit de travailler légalement, ils peuvent développer leurs compétences et être plus autonomes, contribuant ainsi aux économies locales des communautés qui les accueillent. Il est essentiel de permettre aux réfugiés de bénéficier des services nationaux et de les intégrer dans les plans de développement national, tant pour les réfugiés eux-mêmes que pour les communautés d’accueil. Ceci est d’ailleurs conforme à l’engagement de ne «laisser personne de côté» énoncé au Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Dans la Déclaration de New York, les États membres reconnaissent que les camps de réfugiés «devraient être l’exception» et ne devraient être dans la mesure du possible qu’une mesure temporaire en réponse à une situation d’urgence. Les réfugiés devraient plutôt être autorisés à vivre au sein des populations locales. En favorisant l’épanouissement des réfugiés, et non juste leur survie, nous pouvons réduire le risque de séjours prolongés et limiter leur dépendance à l’aide humanitaire.

L’avenir

La Déclaration de New York précise le rôle du HCR dans ce processus. Elle l’invite à «concevoir et à mettre en œuvre» des réponses globales dans différents pays et régions accueillant des réfugiés.

Le Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda et la Zambie ont tous accepté d’appliquer le Cadre d’action global. Ce dernier sera également appliqué, dans le cadre d’une approche régionale, à la situation des réfugiés somaliens, avec la participation du gouvernement somalien et des pays voisins. Les pays du nord de l’Amérique centrale, à savoir Bélize, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras et le Mexique appliquent également un «Cadre global régional de protection et de solutions» («CRPSF» en anglais) pour répondre à la situation de déplacements forcés dans la région. Pour optimiser les résultats, ces pays ont besoin d’un appui financier supplémentaire et des partenariats nouveaux et innovants devront être mis en place.

Fin 2017, le HCR et ses partenaires ont évalué l’application du cadre d’action global dans ces divers contextes. Les enseignements tirés ont été intégrés à la préparation du Pacte mondial sur les réfugiés, qui a été adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2018.