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Déclaration de l'Émissaire du HCR Angelina Jolie à l'entrée de la Syrie dans sa neuvième année de crise

Communiqués de presse

Déclaration de l'Émissaire du HCR Angelina Jolie à l'entrée de la Syrie dans sa neuvième année de crise

14 Mars 2019
L'Emissaire du HCR Angelina Jolie s'entretient avec des enfants réfugiés syriens au camp de Zaatari, en Jordanie. Janvier 2018.

Genève, 14 mars – La violence et la destruction en Syrie continuent d’accabler des millions de Syriens a rappelé l’Émissaire du HCR Angelina Jolie en ce jour qui marque le huitième anniversaire du conflit en Syrie. La moitié de la population syrienne est déracinée depuis le début de la crise en mars 2011. Plus de 5,6 millions de Syriens vivent en tant que réfugiés à travers la région. Des millions d’autres sont déplacés dans leur propre pays.

Voici la déclaration d’Angelina Jolie, l’Émissaire du HCR :

« Mes pensées vont au peuple syrien en ce jour qui marque une année de plus dans ce conflit dévastateur. Je pense tout particulièrement aux millions de Syriens qui luttent pour survivre en tant que réfugiés dans toute la région et au-delà, aux familles déplacées à l'intérieur du pays et à tous ceux qui ont subi des traumatismes physiques et psychologiques et perdu des proches.

Sans avoir pris part à la guerre, des millions de Syriens en subissent les terribles conséquences. Il n'y a toutefois pas de mots pour décrire la résilience et la dignité des familles syriennes que j'ai rencontrées. Chacun des réfugiés syriens avec qui j'ai pu discuter durant les huit dernières années, jeunes ou âgés, a appelé de ses vœux le retour à la paix en Syrie pour qu'ils puissent retourner chez eux. Certains ont déjà pris le chemin du retour, des familles déplacées à l'intérieur du pays et, dans une moindre mesure, des réfugiés. Il est essentiel que les retours résultent de décisions informées prises par les réfugiés eux-mêmes et non de pressions politiques. Il faut donc impérativement discuter avec les réfugiés pour placer leurs perspectives et leurs préoccupations au centre de leurs projets de retour — il en va de leurs droits.

Dans l'intervalle, l'écart entre les besoins nécessaires pour assurer la survie des réfugiés syriens et des déplacés internes ainsi que l'assistance humanitaire qui leur est apportée augmente un peu plus chaque jour. Il y a dans le pays des Syriens qui s'efforcent de reconstruire leur existence sur des tas de gravats, sans avoir le soutien nécessaire. Des millions de familles de réfugiés syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté et se réveillent tous les matins sans savoir s'ils pourront trouver de quoi se nourrir ou des médicaments pour leurs enfants ni comment s’extraire de l'endettement accumulé durant leurs huit années d'exil.

Les femmes et les jeunes filles sont confrontées à des difficultés supplémentaires, notamment des possibilités d'emploi extrêmement limitées ainsi que des violences sexuelles et sexistes, telles que le mariage précoce et forcé, les violences conjugales, l'exploitation et les abus sexuels. Les pays hôtes – Turquie, Liban, Jordanie, Irak et Égypte – n'ont pas ménagé leurs efforts pour aider les réfugiés, mais ils ont des besoins de financement considérables afin de pouvoir continuer de soutenir des millions de réfugiés et venir en aide aux populations locales pour faire face aux pressions économiques et sociales.

Étant donné la persistance du conflit, la moindre des choses que nous pouvons faire en attendant que les Syriens soient en mesure de rentrer chez eux, c'est d'essayer de satisfaire ces besoins humanitaires urgents pour réduire les souffrances humaines dans la mesure du possible et tenter de remédier aux dégâts provoqués par les huit années de ce conflit insensé. C'est le strict minimum que nous pouvons faire pour un peuple qui mérite bien davantage : le droit de vivre en paix, en sécurité et dans la dignité dans son propre pays. »