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HCR : Après 9 ans de tragédie, de résilience et de solidarité, le monde ne doit pas oublier les Syriens déracinés

Communiqués de presse

HCR : Après 9 ans de tragédie, de résilience et de solidarité, le monde ne doit pas oublier les Syriens déracinés

10 Mars 2020
Kutna, réfugiée syrienne, est assise parmi ses proches dans la chambre où ils vivent au sein d'un immeuble d'habitation au Mont-Liban, au Liban.

Genève, 9 mars - Alors que la crise syrienne entre dans sa dixième année, le peuple syrien continue de vivre une tragédie aiguë. Un Syrien sur deux - homme, femme ou enfant- a été déraciné depuis le début du conflit en mars 2011, et souvent plus d'une fois. Aujourd'hui, les Syriens constituent la plus importante population réfugiée au monde.

Année après année, le peuple syrien continue également de faire preuve d'une résilience hors du commun. Si la majorité des réfugiés dans les pays voisins vivent sous le seuil de pauvreté, ils s'efforcent cependant de gagner leur vie et d’assurer un avenir pour eux-mêmes et leur famille ; ils cherchent à rentrer chez eux tout en contribuant à l'économie des pays qui les accueillent généreusement pendant leur séjour. Dans le nord-ouest de la Syrie, les combats ont tragiquement entraîné le déplacement, depuis décembre 2019, de près d'un million de personnes qui vivent dans des conditions déplorables ; parallèlement, dans d'autres régions du pays, de nombreuses familles et communautés tentent de reconstruire leur vie et d’aller de l’avant, malgré l'interruption généralisée des services, la destruction des biens et les difficultés économiques.

Les neuf dernières années ont été marquées par un niveau de solidarité sans précédent. Les gouvernements et les peuples de la Turquie, du Liban, de la Jordanie, de l'Irak, de l'Égypte ainsi que d’autres pays au-delà de la région, ont assuré la protection et la sécurité des Syriens, en ouvrant leurs écoles, leurs hôpitaux et leurs domiciles aux réfugiés syriens.  

L'aide fournie par la communauté internationale s'est élargie et a gagné en qualité au cours des neuf dernières années, et ce grâce aux généreuses contributions des pays donateurs, du secteur privé et des particuliers.  Ce qui avait débuté comme une réponse humanitaire s'est accompagné d'un engagement de la part d’importantes institutions de développement, comme la Banque mondiale, qui fournissent un soutien structuré aux gouvernements et aux organisations travaillant dans les pays d'accueil, renforçant ainsi la résilience des communautés d'accueil et des réfugiés. Depuis 2012, plus de 14 milliards de dollars ont été reçus par le biais du Plan régional d'aide pour les réfugiés et la résilience (3RP) et l’aide aux populations déracinées a été mise en œuvre par une coalition de plus de 200 partenaires, coordonnée par le HCR et le PNUD. Encore davantage de soutien a été fourni via l'aide bilatérale et d'autres mécanismes multilatéraux.

« Je suis profondément touché par le courage et la résilience des Syriens. Jour après jour, ils font face à la souffrance et aux privations », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « Alors que cette crise entre dans sa dixième année, j'exhorte le monde à ne pas oublier les personnes qui sont encore déplacées en Syrie et celles qui ont été forcées de fuir par-delà les frontières. Nous devons reconnaître et soutenir la générosité des pays voisins - l'accueil fait aux réfugiés syriens constitue l’un des actes les plus notoires depuis des décennies en termes de solidarité. Cependant, nous devons maintenir le cap. Il faut faire encore davantage. » 

En effet, neuf ans plus tard, le défi consiste à maintenir et à étendre le soutien aux pays de la région, en particulier à une époque où les communautés d'accueil, par exemple au Liban, sont confrontées à des difficultés économiques. Le Plan régional d'aide pour les réfugiés et la résilience (3RP) pour 2019 a été financé à hauteur de 58% dans le cadre d'un appel de fonds d’un montant de 5,4 milliards de dollars. L'écart entre les besoins réels et les ressources disponibles se creuse de jour en jour. Le manque d'aide ainsi que l'accès limité aux services de santé et à l'éducation augmentent les coûts de la vie quotidienne et risquent de pousser les familles réfugiées dans une spirale de vulnérabilité irréversible. Désespérés, certains réfugiés sont contraints de retirer leurs enfants de l'école pour qu’ils travaillent et subviennent aux besoins de leur famille. D'autres réduisent le nombre de leurs repas quotidiens. Vulnérables à l'exploitation et aux abus, certains sont sans abri ou doivent recourir aux mariages précoces ou au travail des enfants.

Neuf années de crise ont laissé des traces à travers toute la région. Les pays d'accueil ont toujours besoin d'un financement prévisible et versé en temps voulu pour leur permettre de continuer à venir en aide à des millions de réfugiés syriens, de s'assurer que les services nationaux sont en mesure de faire face à la situation et d'élargir les possibilités tant pour les réfugiés que les communautés d'accueil. Un soutien est également nécessaire pour ceux qui souhaitent exercer leur droit au retour dans leur pays d'origine. Le Pacte mondial sur les réfugiés, adopté par les Nations Unies en décembre 2018, offre aux gouvernements et au secteur privé un modèle d'approche à l’ensemble de la société pour la gestion des crises de réfugiés, grâce à une réponse plus prévisible et à un partage équitable des responsabilités. Le sort des réfugiés syriens et de leurs hôtes en dépend.                                                                                                                                                                                                                                                                                  

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