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La solidarité est « essentielle » pour protéger les réfugiés

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La solidarité est « essentielle » pour protéger les réfugiés

Lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR, Volker Türk, le Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection souligne la nécessité du multilatéralisme pour protéger efficacement les réfugiés.
5 Octobre 2016
Des Sud-Soudanais récemment arrivés attendent au Centre de réception de Yumbe en Ouganda, en septembre 2016. Ce groupe vient de recevoir des articles de secours et attend de recevoir des parcelles de terrain.

GENÈVE - Avec les guerres et la violence déracinant un nombre record de personnes à travers le monde, le chef du HCR pour la protection internationale a appelé aujourd'hui à renouveler l’esprit de multilatéralisme et les partenariats pour assurer une protection efficace des réfugiés et lutter contre la xénophobie.

Dans son allocution prononcée lors de la réunion annuelle du Comité exécutif de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés à Genève, le Haut Commissaire assistant en charge de la protection Volker Türk a peint un sombre tableau selon lequel les « monstres » de la guerre et des violations des droits humains ont entraîné un nombre record de 65,3 millions de personnes ayant fui leurs foyers à travers le monde.

« Les monstres d'aujourd'hui sont très certainement les horreurs des conflits, de la violence et des violations des droits humains, que les civils fuient à l'intérieur ou hors de leur pays, année après année », a-t-il déclaré à l’auditoire composé de représentants de 98 Etats qui composent le Comité exécutif du HCR. 

Volker Türk a noté que, trop souvent, les « déplacements prolongés sans aucune fin en vue » sont devenus une réalité quotidienne pour les hommes, les femmes et les enfants fuyant des pays comme la Syrie, l'Afghanistan, le Soudan du Sud ou l’Iraq.

« La solidarité est essentielle pour le fonctionnement efficace du régime de protection internationale »

Alors que le conflit et la persécution génèrent des déplacements de populations à travers le monde, Volker Türk a souligné la nécessité d'une plus grande solidarité internationale pour assurer efficacement la protection des personnes ayant fui leurs foyers ou, dans le cas de 21,3 millions de réfugiés, ayant traversé des frontières internationales.

« La solidarité est essentielle pour le fonctionnement efficace du régime de protection internationale », a-t-il ajouté lors de l’ExCom au Palais des Nations mercredi (5 octobre).

« La solidarité est une valeur fondamentale qui sous-tend la coopération internationale et c’est une partie cruciale du contrat entre et parmi les nations, grandes et petites, quelles que soient les ressources à leur disposition», a-t-il indiqué.

Le Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection Volker Türk lors de son allocution à l'ExCom, la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR, à Genève.

L'année dernière, le nombre de personnes déracinées dans le monde a atteint son plus haut niveau depuis que le HCR a commencé à collecter des statistiques. En plus de 21,3 millions de réfugiés, on compte 40,8 millions de personnes déplacées à l'intérieur des frontières de leur pays.

Volker Türk a souligné les progrès réalisés l'année passée dans un contexte de coopération multilatérale et, parmi eux, le Programme de développement durable et l’Accord de Paris sur le climat signé lors de la COP21 ayant établi un groupe de travail pour prévenir, réduire et répondre aux déplacements de populations entraînés par le changement climatique.

Plus récemment, la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants a été adoptée lors du Sommet des dirigeants de l'ONU le 19 septembre dernier. Elle définit un Cadre général pour l’aide aux réfugiés et établit la formulation d'un Pacte mondial sur les réfugiés visant à répondre, à travers le monde, à des situations de réfugiés de manière plus prévisible et équitable, ainsi qu'un Pacte mondial sur la migration sûre, régulière et ordonnée.

Dans la version longue de son allocution (en anglais), Volker Türk s’est également félicité d’un exemple louable de solidarité manifestée par des pays qui continuent à garder leurs frontières ouvertes et à venir en aide aux réfugiés pour qu’ils recommencent une nouvelle vie. A cet effet, il a cité « le régime généreux de protection des réfugiés » mis en œuvre par l'Ouganda en réponse à l'afflux de réfugiés depuis le Soudan du Sud voisin.

« Entre autres avantages, l'Ouganda accorde aux réfugiés la liberté de mouvement et le droit de chercher un emploi. Par ailleurs, des parcelles de terrain leur sont allouées et ils peuvent y construire de nouvelles maisons et y développer des cultures agricoles », a-t-il noté.

Au plan international, Volker Türk a rendu hommage à l'engagement accru d’organisations comme l'OIT et l'OCDE, ainsi que d’institutions financières internationales, notamment la Banque mondiale. « Nous avons également assisté à une prise de conscience sur les besoin continus des principaux pays hôtes en termes d’appui, qu’il faut traduire par des engagements concrets », a-t-il déclaré.

La nécessité de renforcer le multilatéralisme et la solidarité s’est fait également ressentir par les réactions contre l'arrivée de réfugiés fuyant les guerres et les persécutions à travers le monde, a indiqué Volker Türk.

« La protection devra être le fil conducteur de notre engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme »

« Parallèlement, nous avons vu, de la part d'autres secteurs de la société, une vague d'opposition au vitriol contre les nouveaux arrivants, sous forme de préoccupations concernant la sécurité et la capacité d'intégration, et alimentant encore davantage la xénophobie et le racisme », a-t-il ajouté.

« Nous savons que recourir à des politiques identitaires - rappelant un passé qui n'a jamais existé - plutôt qu’adopter la diversité, est contre-productif voire dangereux.

Il y a beaucoup de place pour la pensée innovatrice et pour créer des situations gagnant-gagnant alors que nous développons des réponses globales pour venir en aide aux réfugiés ».

Malgré tout ce pessimisme, à l'ombre des monstres que sont le conflit, la violence et la xénophobie, Volker Türk a conclu qu'il existe un « signe avant-coureur d'un monde meilleur à venir ».

« Avec une volonté politique suffisante et un engagement concret pour le partage de la responsabilité via le Cadre général pour l’aide aux réfugiés, nous pouvons ainsi donner la priorité aux personnes qui ont trop souvent été marginalisées », explique-t-il.

« La protection devra être le fil conducteur de notre engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme car elle est profondément ancrée dans les populations, leurs droits, leurs espoirs, leurs besoins et leurs aspirations. »