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Les chefs réfugiés

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Les chefs réfugiés

25 Septembre 2017
Refugee Food Festival 2017
Le réfugié Mohammed (à droite), un architecte qui cuisine par plaisir, prépare plusieurs plats syriens aux côtés de Luis, le chef du restaurant De Balie à Amsterdam, lors du Refugee Food Festival. "Je ne suis pas un chef formé, mais j'aime cuisiner", déclare Mohammed. "Ma mère m'a appris tout."

Mohammad El Khaldy (Syrie)

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Présent dès les débuts du Refugee Food Festival, Mohammad a exercé ses talents aux côtés du chef français, Stéphane Jégo, à l’occasion de la première édition de l’évènement à Paris en 2016 pour mettre à l’honneur la cuisine syrienne. A quatre mains, ils ont créé un nouveau style culinaire associant des recettes françaises et syriennes chez l’Ami Jean, un restaurant de la rive gauche parisienne dont Stéphane Jégo est chef-cuisinier et propriétaire.

En Syrie, Mohammad était propriétaire de plusieurs restaurants et animait régulièrement des émissions culinaires à la télévision syrienne et à Dubaï.  Il aurait pu acheter une maison pour sa famille en 2011 et était capable de financer l’éducation de ses trois fils. Avec sa femme Doha, enseignante, ils avaient une vie familiale heureuse.

Quand le conflit syrien a éclaté en 2011, son univers s’est retrouvé sens dessus dessous. « On a commencé à entendre des récits inquiétants », se rappelle Mohammad. « On a vu des gens mourir, d’autres qui quittaient leur maison. »

Des milliers, puis des millions de gens ont pris la fuite et ils se sont joints à l’exode. Ils n’ont pris que quelques vêtements, des affaires personnelles et seulement quelque 400 dollars de liquide qu’ils ont été autorisés à retirer de la banque avant de fuir vers le Liban. Ils étaient persuadés de rentrer rapidement. Adam, leur plus jeune fils, n’avait que trois mois.

« Paris, c’est l’endroit où j’ai toujours rêvé de travailler. Paris, c’est la mère du service, de la cuisine, c’est la capitale renommée de la restauration, de la mode et de la gastronomie. »

« On a pris un sac et quelques bijoux en or que j’avais offerts à ma femme », raconte Mohammad. « On pensait qu’on allait revenir, que ce serait seulement pour quelques jours, peut-être quelques mois. »

À l’époque, rien ne leur permettait de penser que ce n’était que le début de leur voyage vers l’exil.
Après une éprouvante traversée de 12 jours à bord d’un bateau bondé qui avait quitté Alexandrie pour l’Italie, ils ont été récupérés par un bateau de l’opération de recherche et sauvetage Mare Nostrum des autorités italiennes.

Aujourd’hui, Mohammad est un symbole d’insertion professionnelle en France. Il a assuré la restauration du défilé de mode de Kenzo et de la vente aux enchères par Christie’s dans la Galerie d’Azzedine Alaïa au profit de cinq associations qui accueillent, soignent et intègrent les réfugiés arrivés en France. En outre, il a dirigé les services de cuisine à l’occasion de réceptions tenues au Musée du Palais de Tokyo et à la Ville de Paris pour une manifestation à laquelle a pris part Anne Hidalgo, maire de Paris.

« Paris, c’est l’endroit où j’ai toujours rêvé de travailler. Paris, c’est la mère du service, de la cuisine, c’est la capitale renommée de la restauration, de la mode et de la gastronomie. Quand Paris figure sur votre CV, c’est que vous êtes un pro. C’est ce qu’on dit dans les pays arabes, » souligne Mohammad.