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Le chef du HCR félicite la Jordanie du système d'emploi offert aux réfugiés syriens

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Le chef du HCR félicite la Jordanie du système d'emploi offert aux réfugiés syriens

Le chef du HCR exhorte les donateurs à s'intéresser de plus près aux initiatives pour l'emploi, citant le dispositif jordanien comme un modèle novateur d'aide aux réfugiés.
12 Février 2018
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, rencontre Maymonah, 23 ans, et Mariam, 47 ans, au bureau de l'emploi de Zaatari, le premier du genre jamais ouvert dans un camp de réfugiés. Grâce à cette initiative, les deux femmes commenceront à travailler le mois prochain à la fabrique de vêtements de Jerash.

AMMAN, Jordanie – Lundi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a félicité la Jordanie des efforts engagés pour stimuler l’emploi chez les réfugiés syriens, soulignant la nécessité d’un soutien international plus résolu pour sortir de la pauvreté les millions de Syriens vivant dans l’ensemble de la région.

Plus de 80 % des quelque 657 000 réfugiés syriens enregistrés en Jordanie vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 3 dollars par jour, une situation qui fait écho à celle de plus de 5,5 millions de réfugiés syriens dans toute la région. Après des années d’exil, les familles sombrent dans un endettement croissant et luttent pour subvenir à leurs besoins essentiels.

« Je veux féliciter le Gouvernement jordanien d’avoir facilité la mise en place de programmes permettant aux réfugiés syriens de travailler, » a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lors d’une conférence de presse tenue au camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie. « Mon message aux donateurs est que nous devons davantage investir dans des programmes de ce genre. »

Filippo Grandi a souligné que la Jordanie a déjà délivré plus de 88 000 permis de travail à des Syriens, au titre d’un « pacte » passé en 2016 qui prévoyait également une augmentation de l’aide internationale au pays. En majorité, les permis alloués concernent les secteurs de l’agriculture et du bâtiment, les femmes représentant environ 5 % du total.

Parmi elles, Sawsan, 39 ans, originaire de la région rurale de Damas et mère de six enfants, travaille comme couturière à la fabrique de vêtements de Jerash, au sud d’Amman, la capitale. Elle est l’une des 22 réfugiées syriennes déjà employées à la fabrique, avec deux de ses filles adultes et 52 autres femmes du camp de Zaatari qui doivent prendre le travail en mars.

Sawsan a expliqué à Filippo Grandi qui visitait la fabrique que c'était son tout premier emploi et que ses filles et elle gagnaient à elles trois 615 dinars jordaniens (867 dollars) par mois, un revenu qui avait considérablement amélioré leur existence.

« Maintenant, lorsque mes enfants me demandent quelque chose, je n'ai pas à le leur refuser à chaque fois. J'essaie aussi d'économiser pour pouvoir envoyer mes filles à l'université, » dit-elle. « Ça me plaît d'être soutien de famille. Je suis terriblement fière de moi et ça m'a vraiment donné confiance en moi. »

« C'est vraiment une façon nouvelle de soutenir les réfugiés, en évitant de les rendre exclusivement dépendants des distributions de nourriture ou des allocations en espèces. »

« C'est vraiment une façon nouvelle de soutenir les réfugiés, en évitant de les rendre exclusivement dépendants des distributions de nourriture ou des allocations en espèces, » a indiqué Filippo Grandi. « Ça leur permet de gagner de l'argent, de recouvrer leur dignité dans le travail et aussi d'acquérir des compétences, surtout les femmes, qui leur seront utiles quand ils rentreront chez eux. »

Lors de sa troisième visite en Jordanie en qualité de Haut Commissaire, Filippo Grandi a également rencontré des réfugiés vivant dans une zone sécurisée du camp d’Azraq, situé dans un désert isolé au nord-est du pays.

Nombre des quelque 8000 personnes vivant encore dans ce lieu clôturé appelé ‘village cinq’ y sont depuis le milieu de l'année 2016 et comptent parmi plus de 21 000 Syriens qui avaient été transférés dans ce camp après avoir passé des mois bloqués à la frontière.

Tout en admettant les craintes pour la sécurité du gouvernement qui a d'ores et déjà autorisé environ 13 000 personnes à rejoindre la population générale des camps, le Haut Commissaire a souligné que le HCR s'inquiète des conséquences d'une si longue période de réclusion sur les personnes vivant toujours dans le camp.

Abu Bassam, 45 ans et originaire de Palmyre, a déclaré à Filippo Grandi que même s'ils ont reçu de la nourriture, des soins médicaux et une éducation pour leurs quatre enfants, ils se sentent toujours en marge. « Tous les services sont disponibles ici, mais pour ce qui est de l'emploi, les choses sont plus difficiles, » dit-il. « Nous ne pouvons pas sortir, alors c'est dur. »

Filippo Grandi juge positive la récente décision des pouvoirs publics qui ont autorisé 265 personnes à quitter le ‘village cinq’, tout en soulignant qu’il faut faire davantage dans ce sens. « Nous voulons que les contrôles se poursuivent, comme je l'ai indiqué au Ministre des Affaires étrangères, en l'exhortant à tenter d'accélérer les procédures. »

Enfin, Filippo Grandi estime que la récente intensification du conflit syrien est hautement préoccupante. « Nous assistons à un échec persistant de l'action politique, un échec persistant des États à aider les Syriens à trouver une solution à cette guerre, » a-t-il déclaré.

« Quand on voit cette guerre gagner toujours plus en complexité, avec un nombre croissant d'acteurs impliqués, il y a de quoi s'inquiéter. Cette internationalisation de la guerre en Syrie, c'est justement ce qu'il faut éviter parce que cela ne fait que nous éloigner d'une solution, » a-t-il ajouté en conclusion.