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En Crète, des réfugiés se réjouissent de pouvoir rencontrer la monarchie britannique

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En Crète, des réfugiés se réjouissent de pouvoir rencontrer la monarchie britannique

Le couple princier a découvert le programme ESTIA du HCR, financé par l'Union européenne et qui permet aux personnes les plus vulnérables d'emménager dans un logement sûr et adapté.
11 Mai 2018
Son Altesse Royale le prince de Galles rencontre une famille réfugiée lors de la visite d'un programme du HCR qui permet de loger plus de 700 réfugiés.

ARCHANES, Grèce – Marven Obett, âgé de 36 ans, semble à première vue un admirateur bien improbable de la monarchie britannique. Cet homme imposant, hyper-musclé et tatoué, ancien négociant en or et diamants, est un réfugié syrien qui élève seul ses deux jeunes garçons, Angelo et Gabriello. Ils vivent dans un appartement à Héraklion, en Crète, qui a été mis à leur disposition dans le cadre d’un vaste programme de logement géré par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Et pourtant, son intérêt pour la reine d'Angleterre et la famille royale remonte à de nombreuses années et, aujourd’hui, il a eu l’occasion de rencontrer l’un de ses héros, le Prince de Galles au sang bleu et son épouse, la Duchesse de Cornouailles, en visite dans le village d’Archanes, sur l’île de Crète, en Grèce. 

Le couple princier est venu découvrir le programme ESTIA, financé par l’Union européenne, et comprendre sa mise en œuvre en Crète grâce au partenaire local du HCR, l’agence de développement d’Héraklion (HDA). Lors de cette visite, ils ont également eu l’occasion de rencontrer des bénéficiaires du programme, notamment Marven ainsi qu'une famille de trois personnes venue d’Iraq.

« Je suis un grand admirateur du prince », confiait Marven avant la grande rencontre qui a lieu au siège de l’agence, à proximité d’Héraklion, tout en s'interrogeant sur le protocole et les vêtements qu’il allait porter. « Je ne sais pas bien de quoi nous allons parler », a ajouté ce Syrien très sociable, arrivé en Crète avec ses garçons en octobre dernier, après une traversée traumatisante depuis la Turquie.

Le prince de Galles a également rencontré Rebaz Salam Mahmood, un ancien vitrier, âgé de 29 ans et originaire de la ville de Suleimaniyeh en Iraq, ainsi que sa femme Sohane, âgé de 27 ans, qui était secrétaire. Le couple a fui l’Iraq pour échapper aux persécutions. Ils sont arrivés à Héraklion après avoir été secourus alors qu’ils se trouvaient sur un bateau chavirant au large de la Crète. Ils expliquent avoir été touchés par le chaleureux accueil qu’ils ont reçu et espèrent pouvoir gagner leur vie en Grèce.

Dans le charmant village d’Archanes, le prince s’est encore entretenu avec des dignitaires locaux et des membres du personnel de l’agence de développement HDA; il a également écouté les explications sur le programme ESTIA fournies par le représentant du HCR en Grèce, Philippe Leclerc, et la directrice du projet pour les réfugiés au sein de l’agence de développement HDA, Dimitra Kampeli. Depuis sa mise en place début 2016, le programme a aidé plus de 45 000 réfugiés et demandeurs d'asile dans toute la Grèce. Plus de 800 personnes en ont bénéficié et vivent dans quelque 150 appartements à Héraklion, Chania et Sitia.

« La visite de Son Altesse Royale permet de donner un coup de projecteur sur quelque chose de très positif ».

« Nous saluons la visite de Son Altesse Royale parce qu’elle permet de donner un coup de projecteur sur quelque chose de très positif, qui a découlé de la situation difficile des réfugiés qu'a du gérer la Grèce ces dernières années. L’attention se tourne à présent vers l’intégration », explique Philippe Leclerc, du HCR.

Marven et Rebaz partagent ce sentiment et pensent que cette visite sera utile pour mettre en lumière leur situation. Ils savent peu de choses à propos de la monarchie britannique, avoue Rebaz, « mais on est très heureux de rencontrer le prince ». Toutefois, quand on lui parle du prochain mariage du prince Harry, le fils du prince de Galles, il ajoute : « On s’intéresse surtout aux nouvelles qui viennent d’Iraq. »  

Les deux hommes ont parlé d’intégration, de leur désir de redémarrer une nouvelle vie en Grèce, et des défis auxquels ils sont confrontés. « Nous aimons beaucoup cet endroit. Les gens et leur hospitalité sont fantastiques ; la seule chose qui nous inquiète est de trouver un travail », dit Rebaz, faisant écho aux mêmes préoccupations que Marven, qui passe la plupart de son temps à être à la fois papa et maman. Tous deux souhaitent pouvoir, à l’avenir, subvenir à leurs besoins.

La langue est un élément d’intégration important et les adultes des deux familles suivent des cours de grec. Cela leur permettra d’être mieux équipés dans leur recherche d’emploi mais le financement reste un problème. Les fils de Marven apprennent vite et leur père les maintient constamment en activité.

Outre le projet ESTIA en Crète, le HCR gère aussi un projet alternatif de prise en charge pour les enfants non accompagnés à Héraklion, intitulé Supported Independent Living ou, littéralement ‘Vivre en autonomie de façon accompagnée’. Ce projet, le premier du genre en Grèce, a également été présenté au prince de Galles.  

Grâce à ce programme, que le HCR souhaite étendre, des groupes de quatre adolescents âgés de 16-17 ans partagent un appartement, apprennent le grec, se reconstruisent et développent leurs compétences avant d’atteindre la majorité. Le Royaume-Uni et d’autres pays ont déjà enregistré de bons résultats dans la mise en œuvre de ce type de programme.  

Quant au programme ESTIA, il fournit actuellement près de 25 000 appartements à travers le pays. Il devrait très probablement s’étendre au fur et à mesure que la demande continue d’augmenter. Il a permis de loger des personnes vulnérables dans des lieux sûrs et adaptés. On estime qu’il y a actuellement 51 000 réfugiés et migrants en Grèce.