Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Le Refugee Food Festival de Marseille, un moment fort en rencontres

Articles et reportages

Le Refugee Food Festival de Marseille, un moment fort en rencontres

Née à Paris, cette initiative citoyenne créée par Food Sweet Food et co-organisée par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, met en avant le talent des réfugiés et promeut la rencontre pour changer le regard sur la situation des personnes réfugiées.
12 Juin 2018
Lancement du Refugee Food Festival 2018 à Marseille
L'édition 2018 du Refugee Food Festival s'est ouverte à Marseille le 12 juin 2018. L'évènement solidaire des réfugiés a accueilli six chefs originaires d'Ethiopie, d'Irak, du Nigéria, du Soudan, de Syrie et du Venezuela du 12 au 24 juin.

MARSEILLE, France -- Dans la cuisine extérieure du Café Borely, une adresse champêtre du sud de la ville, les galettes de maïs traditionnelles vénézuéliennes fourrées, les arepas, défilent pour le plus grand plaisir de la cinquantaine de gourmands, qui savourent pour la première fois cette cuisine latine épicée.

L’édition 2018 du Refugee Food Festival s'ouvre aujourd'hui à Marseille. C'est la première étape d'un festival international qui ravira les papilles d'un grand nombre dans 14 villes en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud.

A Marseille, l'évènement solidaire des réfugiés accueillera six chefs originaires d'Ethiopie, d'Irak, du Nigéria, du Soudan, de Syrie et du Venezuela du 12 au 24 juin.

Plus qu'un évènement gastronomique, le Refugee Food Festival est un catalyseur de belles rencontres entre réfugiés et citoyens pour s'enrichir mutuellement.

"A Marseille, terre d'immigration, le Refugee Food Festival a permis de faire de la cuisine un langage universel pour que chefs, réfugiés et clients se rencontrent autour d'une même cause."

"A Marseille, terre d'immigration, le Refugee Food Festival est un moment fort d'émotions et de partage. Il a permis de faire de la cuisine un langage universel pour que chefs, réfugiés et clients se rencontrent autour d'une même cause," souligne Kevin Yau, Porteur du projet à Marseille pour la deuxième année.

Aujourd'hui, tous les yeux sont rivés sur Veronica Garcia Rodriguez, une chef vénézuélienne qui concocte des mets traditionnels aux côtés de Thierry Casoni, qui est aux commandes des fourneaux du Café Borely depuis 2013.

Debout ensemble derrière les plaques chauffantes, ils s'échangent les aliments et apprennent chacun de la technique de l'autre.

"J'apprends beaucoup du chef du restaurant, j'apprends de la cuisinière... J'espère apprendre beaucoup de la cuisine française comme les chefs apprennent de la cuisine vénézuélienne," dit Veronica, arborant une casquette aux couleurs du drapeau vénézuélien.

 

Veronica est installée à Marseille depuis un an et deux mois avec son mari et son fils de six ans. Issue d'un quartier populaire de Caracas, elle a appris à cuisiner dès son plus jeune âge, inspirée par sa mère et sa grand-mère cuisinière.  

"Pour moi, c'est très important de transmettre ma culture à travers la nourriture," explique-t-elle.

"Cuisiner avec quelqu'un d'une autre culture, c'est toujours enrichissant... C'est quelque chose qui a beaucoup marqué la cuisine française car la cuisine française a su aller chercher dans tout un panel de cultures et se les approprier, s'approprier les techniques."

Pour Thierry, cette rencontre fructueuse est à l'image de la cuisine française.

"Cuisiner avec quelqu'un d'une autre culture, c'est toujours enrichissant... C'est quelque chose qui a beaucoup marqué la cuisine française car la cuisine française a su aller chercher dans tout un panel de cultures et se les approprier, s'approprier les techniques. C'est une des choses qui fait sa richesse," souligne-t-il.

Fière, Veronica se réjouit des remerciements nombreux qu'elle reçoit des clients comblés, notamment ceux de Max Bensasson. Ce Français, venu déjeuner avec sa femme Suzanne, considère que la nourriture est "un pacte que l'on scelle."

"Même pour les gens qui passent à côté de la question des réfugiés et des migrants, le fait d'ingérer, et donc d'intégrer, dans notre corps quelque chose préparé par un étranger ou une étrangère, cela crée un lien, cela dit oui à l'étranger."

"Même pour les gens qui passent à côté de la question des réfugiés et des migrants, le fait d'ingérer, et donc d'intégrer, dans notre corps quelque chose préparé par un étranger ou une étrangère, cela crée un lien, cela dit oui à l'étranger," dit-il.

"Quand on est content de ce qu'on a mangé, on est reconnaissant," ajoute-t-il, en finissant son plat d'arepas garnies au poulet fermier effiloché.

Le couple part du restaurant en saluant Veronica, après lui avoir posé plusieurs questions sur son parcours et sa situation.

"Il est très encourageant de voir qu'il y a de la solidarité car, pour la troisième année consécutive, nous nous réjouissons que des citoyens et leurs hôtes se rencontrent dans la bonne humeur pour partager les histoires et le savoir-faire des chefs réfugiés," indique Carlos Arbelaez, Coordinateur du Refugee Food Festival au HCR.