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Sur l'île de Kos, l'école apporte un moment de répit aux enfants réfugiés

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Sur l'île de Kos, l'école apporte un moment de répit aux enfants réfugiés

Grâce à l'école KEDU qui dispense des cours et organise des visites de musées, les jeunes demandeurs d'asile sur cette île grecque retrouvent un semblant de normalité.
14 Février 2019
Une centaine de jeunes exilés suivent des cours à l'école KEDU sur l'île de Kos.

Bahez, un Irakien de treize ans, dessine avec soin une tête de marbre antique. Ses compétences - et son intérêt pour la Grèce – s’expriment grâce à une école créée sur l'île grecque de Kos par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.


« J'aime l’école car j'en sais davantage sur la Grèce », explique l'adolescent, qui a fui les combats en Irak avec sa famille l'année dernière.

Bahez est l'un des cent enfants demandeurs d'asile qui fréquentent KEDU, une école informelle de Kos, appuyée par le HCR. Aujourd'hui, ils apprennent l'histoire de l'île lors d'une sortie au musée archéologique de Kos.

L'école accueille des enfants exilés âgés de 7 à 18 ans. Près de quatre cents jeunes, qui n'auraient sinon peut-être pas reçu d'éducation, ont passé les portes de l’école depuis son ouverture en avril dernier sous la direction de ARSIS, un partenaire du HCR.

« J'aime l’école car j'en sais davantage sur la Grèce. »

L’école propose un choix de cours allant des mathématiques au grec et offre un moment de répit aux enfants du centre d'accueil de Pyli situé sur l'île, dont la vie a été bouleversée par la fuite en exil. Mohamed, 16 ans, a fui le conflit au Yémen et ne manque jamais un jour de classe.

« C'est ma deuxième maison », dit-il. « A l'école, j’aime tout. »

Les cours du matin s'adressent aux jeunes enfants âgés de 7 à 11 ans. Les après-midis sont dédiés aux adolescents. Le vendredi, les élèves ont accès à des ordinateurs et des cours sont également dispensés aux enfants qui ont des besoins spéciaux.

D'autres matières sont également proposées, notamment les sciences, l'artisanat, l'histoire, l'anglais et une heure d'enseignement de l'arabe par semaine. Le sport se pratique dans une grande cour.

Des sorties éducatives sont également organisées comme celle du Musée Archéologique de Kos, d’un vignoble local ou d’un bureau d'architectes.

« Nous enseignons des compétences de base », explique Xenia Chatzidavid, coordinatrice de l’école KEDU. Elle vit dans la ville voisine de Pyli et connaît bien la communauté. « Nous sommes très heureux qu’autant d'élèves viennent en classe. »

Chaque semaine, il y a de nouveaux visages. La plupart des enfants rejoignent ensuite le système éducatif national ou l'enseignement formel. L'année dernière, 8000 enfants demandeurs d'asile étaient scolarisés dans des écoles publiques grecques et ce nombre devrait augmenter au cours de l'année à venir.

« L'éducation est essentielle [pour les enfants qui ont rejoint la Grèce] », assure Maria Kritikou, une fonctionnaire qui dirige le centre d'accueil et d'identification de l'île à Pyli. « Si nous investissons dans l'éducation, nous investissons dans l'humain. »

Environ 800 demandeurs d'asile vivent à Pyli, un site aux conditions spartiates à quelques kilomètres de la capitale de l'île. Quelque 29 pour cent d’entre eux - soit près d'un tiers - sont des enfants, dont certains sont arrivés seuls. Leur avenir est incertain.

« Il est important que les enfants réfugiés retrouvent une vie normale et un environnement sûr en dehors de Pyli - où ils peuvent apprendre et interagir avec les autres », affirme Xenia Passa, employée du HCR en charge de la protection, qui a créé et qui fournit un appui à l’école KEDU, grâce à un financement de l'Union européenne.

A Kos, l’aura mystique d’Hippocrate semble avoir conquis ses jeunes visiteurs. Ibrahim, 17 ans, originaire d'Alep en Syrie, a une nouvelle ambition.

« Je veux devenir médecin et vivre en Grèce », affirme-t-il, heureux. « Tout ce que je demande, c’est de pouvoir étudier. »