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La jeunesse vénézuélienne prend de la hauteur à Trinité-et-Tobago

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La jeunesse vénézuélienne prend de la hauteur à Trinité-et-Tobago

Un court documentaire suit la vie d'une famille de réfugiés vénézuéliens qui, durant des formations à la marche sur des échasses, peuvent retrouver l'insouciance.
20 Mars 2019
Carlos, 13 ans, du Venezuela, et Jada, 8 ans, de Trinité-et-Tobago, apprennent à marcher sur des échasses à Port of Spain, Trinité-et-Tobago.

Quand il évoque son pays d'origine, Carlos, un adolescent aux grand yeux acajou, s’enthousiasme. « C'est trop beau », confie-t-il, « Le Venezuela est un pays aux nombreuses richesses. » Le jeune homme de 13 ans s'est installé avec sa famille à Trinité-et-Tobago, une île située à 11 kilomètres seulement du Venezuela - mais un autre monde.


« Le pire dans notre pays, c’est le manque de nourriture et le fait qu'après avoir été un pays merveilleux avec tant de ressources, après avoir été l'un des pays les meilleurs en Amérique latine, c’est désormais l'un des pires, avec une grave crise économique », explique-t-il.

Trinité-et-Tobago compte une population de près de 1,4 million d'habitants et accueille plus de 40 000 Vénézuéliens. La législation actuelle du pays ne permet pas aux réfugiés et aux migrants de travailler ou d'accéder au système scolaire officiel. Pourtant, de nombreux Trinidadiens accueillent des Vénézuéliens et d'autres demandeurs d'asile. Ils les aident à s'intégrer grâce à des activités comme Moko Jumbie - avec la pratique des échasses, une tradition importée par la communauté africaine pendant leur esclavage.

Le documentaire Lifted, produit par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés et réalisé par Miquel Galofré, suit Carlos et sa famille alors qu'ils se remettent sur pied après avoir fui la faim et la pénurie au Venezuela.

« Quand on va à Moko Jumbie, c'est comme une petite pause dans notre quotidien. »

« Trinité-et-Tobago est un beau mélange, riche de cultures différentes. Nous espérons que ce documentaire permettra à tous de mieux comprendre le parcours des réfugiés, et de mieux se comprendre les uns les autres. En fait, tout le monde veut simplement être accueilli et accepté par sa communauté », déclare Leïla Jane Nassif, chef de mission du HCR à Trinité-et-Tobago.

Carlos passe la plupart de ses journées dans un humble appartement avec sa mère et son frère aîné. Il fréquente un centre d'apprentissage temporaire géré par Living Water Community, une organisation locale à but non lucratif et partenaire du HCR qui fournit une assistance humanitaire aux réfugiés et aux demandeurs d'asile.

Toute la famille attend avec impatience les jours de pratique des échasses avec Sticks in De Yard.

« Quand on va à Moko Jumbie, c'est comme une petite pause dans notre quotidien », affirme la mère de Carlos. « Les gens y sont très agréables. Ils s'entraînent, nous rions, nous 'essayons d'être normaux.' »  

Le carnaval est l'une des célébrations les plus populaires de Trinité-et-Tobago et l'un de ses piliers sont les Moko Jumbies - des hommes et des femmes qui exécutent des danses acrobatiques sur des échasses de plusieurs mètres de haut.

« Dès que tu marches avec des échasses, tout le monde te regarde, peu importe qui tu es. »

Le groupe local Sticks in De Yard a repris cette tradition et l'a ouverte aux membres de la communauté, y compris les jeunes réfugiés et migrants, pour les aider à prendre confiance en eux et à mieux s'intégrer dans la communauté.

« Dès que tu marches avec des échasses et que tu fais un tour, tout le monde te regarde, peu importe qui tu es », déclare Damir Shorab Ali, formateur à Sticks in De Yard.

Malgré ses craintes, Carlos monte sur une paire d'échasses orange, d'environ un mètre de haut, et fait ses premiers pas alors que Mekhai Weekes, un autre membre de Sticks in De Yard, lui tient la main. Ils vont sur une place et s'entraînent à marcher.

« Pour moi, le meilleur moment, c’est quand on est sur le point de tomber et que les professeurs sont là pour vous rattraper. Ils ne vous laissent pas tomber », explique Carlos allongé sur l'herbe de la place après la classe.

« Le pire moment, je pense, c'est quand nous devons partir, car je n'ai sinon encore jamais eu de mauvaise expérience », ajoute-t-il.

Le gouvernement de Trinité-et-Tobago a récemment annoncé qu'il allait commencer à enregistrer les demandeurs d'asile et les réfugiés vénézuéliens dans le pays.

Le HCR est présent à Trinité-et-Tobago à la demande du gouvernement national pour apporter un appui aux autorités, aux partenaires de la société civile et à d'autres acteurs pour soutenir le système d’asile du pays et constituer une garantie contre le retour forcé.

Le HCR fournit également une aide humanitaire et facilite l'accès à l'assistance juridique, à l'apprentissage et à d'autres formes de soutien par l'intermédiaire de son partenaire, Living Water Community, et par des initiatives visant à renforcer les capacités et la solidarité qui sont menées avec des groupes universitaires, non gouvernementaux et autres, comme Sticks in De Yard.