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En Iran, le système d'assurance-maladie sauve la vie de réfugiés ayant besoin de soins

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En Iran, le système d'assurance-maladie sauve la vie de réfugiés ayant besoin de soins

La République islamique d'Iran est l'un des rares pays à fournir une assurance-maladie complète aux réfugiés, sur les mêmes critères que celle dont bénéficient ses propres citoyens.
24 Juillet 2019
Ali Hachemi, un réfugié afghan, est accompagné de son épouse et de ses enfants. Ils montrent leurs carnets d'assurance-maladie dans une clinique de Saveh, dans le nord de l'Iran.

Malgré le fait qu’il soit partiellement aveugle depuis la naissance, Ali Hashemi travaille comme éboueur dans une petite ville proche de la capitale iranienne, Téhéran, pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses trois enfants.


Ali souffre d’un handicap visuel et les coûts élevés de son traitement médical ont un impact sur le faible revenu du ménage. Ali doit parfois renoncer à ses soins médicaux réguliers pour répondre à d’autres besoins fondamentaux de ses enfants, comme le transport scolaire ou de la nourriture équilibrée.

« Je devais aller régulièrement chez le médecin pour des bilans de santé et des médicaments, mais ce n’était pas toujours possible. Ma famille passe avant tout pour moi – en tant que père et mari, ma tâche est de subvenir à leurs besoins », explique-t-il

Près d’un million d'Afghans ou d'Irakiens comme Ali ont fui l'insécurité dans leur propre pays et sont actuellement réfugiés en Iran.

« Je devais aller régulièrement chez le médecin pour des bilans de santé et des médicaments, mais ce n’était pas toujours possible. »

Malheureusement, son épouse est tombée malade l'année dernière et les médecins ont diagnostiqué chez elle un trouble de la thyroïde nécessitant une intervention chirurgicale. Les frais médicaux de la famille ont soudain explosé. Les difficultés se sont encore aggravées lorsque l'audition du fils aîné d'Ali a commencé à se détériorer et qu’il a dû subir une intervention chirurgicale correctrice complexe dans un hôpital spécialisé de la ville de Qom, au sud de la capitale.

Angoissé à l’idée de savoir comment il allait bien pouvoir payer deux interventions chirurgicales d'urgence, Ali s’est tourné vers le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. C’est à ce moment-là qu’il a appris l’existence du système d'assurance-maladie publique universelle (UPHI). Ce programme d’assurance innovant permet aux réfugiés afghans et iraquiens qui vivent en Iran d’accéder à une assurance-maladie complète et similaire à celle dont bénéficient les ressortissants iraniens.

À la suite du partenariat conclu entre le HCR et le gouvernement iranien depuis le lancement du programme en 2015, le Bureau iranien pour les étrangers et les migrants du Ministère de l'Intérieur, le Ministère de la Santé et l'Office iranien d'assurance-maladie ont décidé de poursuivre leur collaboration avec le HCR jusqu’en 2020.

Cela permet de garantir le fait que des traitements hospitaliers subventionnés, tels que des chirurgies, ainsi que les médicaments et les soins ambulatoires, puissent être pris en charge dans l’ensemble du pays pour les familles de réfugiés inscrites au programme d’assurance-maladie UPHI.

Tous les réfugiés en Iran peuvent s'inscrire au programme UPHI en payant une prime de base à un taux forfaitaire. Mais 92 000 personnes identifiées comme étant particulièrement vulnérables – notamment des réfugiés comme la famille Hashemi, dont l'état de santé nécessite un traitement spécifique – ne sont pas tenues de payer les primes, car celles-ci sont entièrement subventionnées par le HCR.

Ali et sa famille, ainsi que des dizaines de milliers d'autres réfugiés à travers l'Iran, ont reçu le traitement spécifique dont ils avaient besoin sans avoir à opter pour des stratégies négatives pour le payer comme, par exemple, contracter des prêts ou retirer les enfants de l'école afin qu’ils aillent travailler.

En saluant cette initiative exemplaire de la part du gouvernement, le représentant du HCR en Iran, Ivo Freijsen, a lancé un appel envers la communauté internationale afin qu'elle reconnaisse davantage les engagements continus pris par le gouvernement pour renforcer l'accès des réfugiés à des soins de santé abordables et à d'autres services fondamentaux.

« Le gouvernement iranien, mais aussi les communautés en Iran, ont non seulement généreusement accueilli une importante population de réfugiés pendant quatre décennies, mais l'Iran continue aussi de travailler avec le HCR pour réaliser des investissements et renforcer ses politiques progressistes en matière d’accueil des réfugiés dans le cadre d’une stratégie de solutions régionales pour les réfugiés afghans », a-t-il déclaré.

 « Il s'agit d'une initiative majeure qui continue de venir en aide à des milliers de réfugiés à travers le pays. »

« Il s'agit d'une initiative majeure qui continue de venir en aide à des milliers de réfugiés à travers le pays, notamment lorsqu’ils doivent faire face à des pressions considérables. »

Dans son rapport « Annual Public Health Global Review », publié la semaine dernière, le HCR met en évidence les progrès importants réalisés en matière d’inclusion des réfugiés dans les systèmes nationaux de santé, et le fait que certains pays ont déployé d’importants efforts pour élargir les possibilités d’inclusion des réfugiés dans les régimes d’assurance-maladie ou d’autres piliers de protection sociale.

Ivo Freijsen a rappelé combien il était nécessaire d’élargir le soutien international et d’étendre l’inclusion des réfugiés dans les services nationaux, conformément au Pacte mondial sur les réfugiés, confirmé par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2018.

« Je lance un appel aux pays donateurs pour qu’ils fournissent un appui solide au gouvernement iranien en cette période critique et pour qu'il reconnaisse davantage les investissements considérables que l'Iran a réalisés pour mettre en œuvre ce régime d'assurance-maladie, un exemple parmi d’autres de sa politique inclusive envers les réfugiés », conclut-il.

Entre-temps, pour Ali et sa famille, bénéficier d’une couverture en matière de santé a été un élément absolument vital.

« Je ne peux pas expliquer le soulagement que j'ai eu lorsque j'ai réalisé que le régime d'assurance couvrirait les opérations dont ma femme et mon fils avaient besoin », dit-il. « Je n'aurais pas eu d'autre choix que de faire un emprunt ou de mendier de l'argent autrement. Je ne sais pas ce que j’aurais fait. »