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Des conteurs rendent la vie plus belle aux enfants réfugiés confinés pendant la crise du coronavirus

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Des conteurs rendent la vie plus belle aux enfants réfugiés confinés pendant la crise du coronavirus

En Espagne, des bénévoles enregistrent des contes pour enfants et ils sont diffusés via WhatsApp aux enfants vivant dans les centres de réception, grâce à un projet soutenu par le HCR.
23 Avril 2020
Manuel, 22 ans, enregistre des contes pour enfants depuis son domicile en Espagne. Les enregistrements sont envoyés au HCR, qui les retransmet aux enfants réfugiés confinés avec leurs familles pendant la pandémie de Covid-19.

Vivre confiné à cause du Covid-19 n’est pas facile mais, pour Rosalina, une Vénézuélienne demandeuse d’asile, c’est particulièrement difficile. Elle partage une pièce unique avec ses trois enfants de 8, 12 et 14 ans dans un centre de réception à Madrid. Elle a du mal à les garder occupés et motivés.


« Ce n’est pas facile de garder les enfants confinés dans une pièce, mais ils savent que c’est pour protéger leur santé et celle des autres », explique Rosalina, 35 ans.

Toutefois, tous les soirs, il leur arrive un cadeau qui lui facilite la vie. Elle reçoit un message WhatsApp contenant l’enregistrement d’un conte pour enfants.

Des bénévoles s’enregistrent alors qu’ils lisent des contes de fées et d’autres histoires romancées pour enfants, puis ils envoient leurs enregistrements au HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Après s’être assuré de la bonne qualité de l’enregistrement, le HCR les transmet aux équipes des centres de réception où vivent temporairement des parents et des enfants demandeurs d’asile.

Depuis le début du projet en mars, les bénévoles - qui ont entre 5 et 87 ans - ont enregistré plus de 100 contes pour enfants. Certains ont également enregistré et partagé des vidéos où ils font des tours de magie, enseignent des techniques d’origami, chantent des chansons et font des numéros de clowns.

L’idée est venue des employés du centre de réception de Vallecas, dans la banlieue de Madrid. Ils en ont parlé au HCR et le projet s’est spontanément développé au fur et à mesure qu’un nombre croissant de gens y ont participé et ont fait passer le mot.

« ... Ces contes sont comme des amis invisibles pour mes enfants... »

Rosalina est particulièrement reconnaissante de cette initiative, car la bibliothèque et les salles de télévision du centre où elle vit – qui est dirigée par le Ministère de l’inclusion, de la sécurité sociale et des migrations – sont temporairement fermées pour assurer la distanciation sociale pendant la crise.

« Les gens qui enregistrent ces contes sont comme des amis invisibles pour mes enfants », dit-elle.

Manuel, 22 ans, est l’un des bénévoles du projet qui lit des contes pour enfants. Il vit à Madrid et a fait des études commerciales bien que sa passion soit le jeu de scène et le théâtre. Quand un ami de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés lui a parlé du projet, il a souhaité y participer.

Sonia, 10 ans, a elle aussi lu des histoires, choisies parmi ses préférées dans les livres de son étagère, qu’elle a enregistrées avec l’aide de ses parents. Elle est parvenue à persuader d’autres membres de sa famille, des camarades de classe et des voisins à participer au projet eux aussi.

« Je ne sais pas lesquelles ils préféreraient car je ne connais pas ces enfants, mais ça me fait plaisir de penser qu’ils les attendent avec impatience. »

Sonia, 10 ans, et sa Maman, Maripaz, à leur domicile à Madrid, choisissent des contes à enregistrer pour les enfants réfugiés confinés dans des centres de demandeurs d'asile, en raison de la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Ces contes sont bien davantage que de simples passe-temps. Ils aident également les enfants réfugiés à mieux comprendre la culture espagnole et à apprendre la langue. Ils contribuent en outre à tisser des liens de solidarité qui pourraient durer des années.

« Quand cette situation prendra fin, peut-être qu’un jour nous pourrons les rencontrer et les remercier de l’attention dont ils ont fait preuve à notre égard », dit Rosalina.