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Dadaab, le plus important camp de réfugiés au monde, existe depuis 20 ans

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Dadaab, le plus important camp de réfugiés au monde, existe depuis 20 ans

Plus de 463 000 réfugiés somaliens vivent désormais dans ce camp au Kenya, dont la capacité d'accueil initiale était prévue pour 90 000 personnes.
21 Février 2012 Egalement disponible ici :
Le HCR avait établi les premiers camps du complexe de Dadaab en 1991 pour accueillir jusqu'à 90 000 personnes. Aujourd'hui, plus de 463 000 réfugiés y sont hébergés.

GENÈVE, 21 février (HCR) - Cette année, c'est le 20e anniversaire du camp de réfugiés le plus vaste au monde.

Le HCR, qui gère le complexe des camps de réfugiés de Dadaab, avait établi les premiers camps entre octobre 1991 et juin 1992, suite à la guerre civile en Somalie qui avait culminé en 1991 avec la chute de Mogadiscio et le renversement du gouvernement central.

« La capacité d'accueil initiale des trois camps de Dadaab était de 90 000 personnes », a indiqué Andrej Mahecic, porte-parole du HCR. « Aujourd'hui, plus de 463 000 réfugiés y sont hébergés, avec environ 10 000 d'entre eux qui sont des réfugiés de la troisième génération nés à Dadaab de parents réfugiés eux-mêmes nés sur place. »

Durant la famine de l'année dernière en Somalie, le nombre des arrivées a souvent dépassé 1000 personnes par jour. Environ 30 000 personnes sont arrivées en juin, 40 000 en juillet et 38 000 en août. Ces arrivées ont porté une pression supplémentaire sur les ressources existantes. Conjointement avec les autorités locales et les agences humanitaires, le HCR a réussi à répondre à l'afflux en établissant des centres de réception et en fournissant rapidement une assistance aux nouveaux arrivants.

« Ce que Dadaab a pu fournir aux réfugiés depuis tant d'années et à tant de bénéficiaires n'a pu se faire que grâce au Gouvernement et au peuple du Kenya », a indiqué le porte-parole du HCR.

Le HCR, conjointement avec le Gouvernement du Kenya et avec d'autres agences d'aide humanitaire, a fourni protection, abri et assistance humanitaire, souvent dans des circonstances difficiles et complexes. Les conditions de surpeuplement chronique, le risque d'épidémies et les inondations saisonnières font notamment partie de ces difficultés.

« A l'occasion de cet anniversaire, le HCR renouvelle son appel à la communauté international d'assurer un appui continu à environ un million de réfugiés somaliens dans la région, ainsi qu'au Kenya et aux autres pays qui les accueillent », a indiqué Andrej Mahecic.

Un tiers de la population réfugiée a quitté la Somalie en 2011 à cause des effets dévastateurs de la sécheresse, de la famine et des violences. Ces deux dernières décennies ont également souligné le besoin de restaurer la paix en Somalie, pour créer les conditions favorables au retour des réfugiés somaliens.

« Le HCR espère que les délibérations de la Conférence pour la Somalie à Londres, qui commence le 23 février, serviront de catalyseur pour une solution permanente au problème récurrent de la situation en Somalie - une solution que le HCR demande depuis longtemps », a indiqué le porte-parole du HCR.

Actuellement, la situation à Dadaab est extrêmement difficile. L'enlèvement de trois travailleurs humanitaires l'automne dernier et, plus récemment, le meurtre de deux représentants de réfugiés et de plusieurs policiers kényans ainsi que des menaces contre le personnel humanitaire ont forcé le HCR et ses partenaires à redéfinir leur façon de fournir de l'aide.

Depuis octobre jusqu'à récemment, il y a eu des restrictions de sécurité sur les mouvements aux alentours des camps. Cependant, l'assistance vitale comme la fourniture de la nourriture, de l'eau et des soins de santé n'a jamais cessé et elle est toujours restée la priorité du HCR. De plus, les écoles, gérées principalement par des enseignants réfugiés, sont restées ouvertes et ont pu organiser les examens nationaux kényans à la fin 2011, malgré la situation d'insécurité.

Depuis la fin 2011, les différentes agences humanitaires ont étudié différents moyens de reprendre leurs activités, en utilisant des méthodes différentes et, principalement, en transférant les responsabilités aux communautés réfugiées.

La crise présente l'opportunité de donner des responsabilités aux réfugiés pour la gestion quotidienne de la vie au camp, avec notamment l'engagement des jeunes pour fournir une éducation informelle aux nouveaux arrivants à Kambioos, pour coordonner les comités pour l'eau, pour assurer qu'il y ait suffisamment d'eau par foyer, pour que les journalistes réfugiés puissent publier leur propre journal et pour que les femmes forment des groupes afin que les mères aient des possibilités de gagner leur vie.

Les services dans les domaines de la santé, de l'eau et des équipements d'assainissement ont été également intensifiés. Chaque jour, quelque 1800 réfugiés sont désormais traités en consultations externes dans les hôpitaux et les dispensaires des camps. Les services à Kambioos ont également été améliorés. Cependant, le HCR observe toujours de nouveaux cas de rougeole (11 la semaine dernière) et mène une campagne de vaccination pour tous les nouveaux arrivants âgés de plus de 30 ans.

Les équipes du HCR sont engagées dans le travail de protection et de services communautaires, y compris pour mener un suivi régulier pour la protection et des projets de développement des moyens de subsistance. Les enseignants réfugiés reçoivent des formations sur les approches centrées sur l'enfant, la gestion d'une classe et l'aide psycho-sociale. Des activités centrées sur la jeunesse, les femmes et les réfugiés handicapés ont été reprises.

En début de mois, le HCR a également repris le transfert de réfugiés depuis les alentours du camp de Dagahaley, en proie à l'insécurité, vers le camp d'Ifo 2 où ils reçoivent des tentes familiales, une assistance de base et des services essentiels. Environ 2000 réfugiés y ont déjà été transférés, et 3500 autres le seront dans les prochaines semaines. A la fin de ce programme, le camp d'Ifo 2 aura atteint sa capacité d'accueil avec un total de 80 000 personnes qui y seront hébergées.

Plus de 968 000 Somaliens vivent en tant que réfugiés dans les pays voisins de la Somalie, tout d'abord au Kenya (520 000), au Yémen (203 000) et en Ethiopie (186 000). Un tiers d'entre eux ont fui en Somalie durant l'année 2011. Par ailleurs, 1,3 million de personnes sont déplacées internes à l'intérieur de la Somalie.