Le HCR a besoin de 66,9 millions de dollars pour aider les réfugiés de la région des Grands Lacs
Le HCR a besoin de 66,9 millions de dollars pour aider les réfugiés de la région des Grands Lacs
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a lancé un appel de fonds de 66,9 millions de dollars pour ses opérations d'aide d'urgence en faveur des réfugiés et des personnes déplacées victimes des combats dans l'est du Zaïre, ainsi que pour l'intégration immédiate de plus de 500 000 Rwandais qui sont retournés dans leur pays.
La nouvelle demande de contributions du HCR fait partie d'un appel de fonds conjoint lancé lundi par le Secrétaire général des Nations Unies Boutros Boutros-Ghali d'un montant de 259 millions de dollars pour les activités d'aide d'urgence dans la région des Grands Lacs pendant les prochains trois mois, suite à la crise sans précédent qui se déroule dans l'est du Zaïre.
Plus de 500 000 réfugiés rwandais, qui se trouvaient dans la région de Goma, à l'est du Zaïre, sont retournés au Rwanda dans l'espace de quatre jours depuis vendredi dernier. La majeure partie des réfugiés de la région de Goma seraient maintenant de retour au Rwanda. Toutefois, quelque 1 000 personnes par heure continuaient à arriver mardi matin dans la ville frontière de Gisenyi.
Avant les affrontements qui ont éclaté dans la région le mois dernier, Goma accueillait plus de 715 000 des 1,2 million des réfugiés qui se trouvaient dans la partie orientale du Zaïre. (Il y a aussi quelque 600 000 réfugiés rwandais et burundais en Tanzanie.)
Près d'un demi-million de réfugiés rwandais et burundais sont dispersés dans les régions d'Uvira et de Bukavu et on ne sait toujours pas où ils se trouvent. Quelque 250 000 Zaïrois auraient aussi été déplacés par les combats.
Depuis deux ans, le HCR se prépare pour le rapatriement des réfugiés. Mais l'organisation doit désormais accélérer les préparatifs. Une attention particulière sera donnée au renforcement de la présence du HCR sur le terrain pour assurer la protection des rapatriés ainsi que la supervision des conditions de retour, afin de favoriser le climat de confiance parmi les réfugiés.
En effet, la présence accrue du HCR aux points de passage des frontières, dans les centres de transit et d'accueil ainsi que dans les communes d'origine, sera un élément clé de la stratégie globale du HCR au Rwanda. Il appartient au HCR et à la communauté internationale de relever le défi que représente la réintégration des rapatriés. Il faudra assurer la sécurité des rapatriés, leur permettre de retrouver leurs propriétés, participer au développement communautaire et remettre en état des infrastructures.
Le HCR a commencé la distribution, dans les communes d'origine des rapatriés, des colis de rapatriement qui incluent une ration de vivres pour deux mois du Programme alimentaire mondial, des ustensiles de cuisine, des couvertures, des bâches en plastique, des semences et des outils agricoles. Le HCR renforcera considérablement son programme d'assistance aux femmes afin d'assurer l'assise économique de la population féminine. Ceci vise à consolider la structure sociale du pays et à favoriser la réconciliation nationale, ainsi qu'à accroître la capacité du gouvernement à accueillir et à réintégrer les rapatriés.
L'hébergement est un besoin prioritaire au Rwanda. Le HCR distribue en plus des colis pour la reconstruction - des pièces de tôle ondulée, des poteaux en bois, des clous et des tuiles pour les toits - des jeux d'outils, des portes, des fenêtres et des machines manuelles pour la fabrication des briques.
Dans l'est du Zaïre, le HCR, en collaboration avec d'autres agences de l'ONU et des organisations non gouvernementales, tentera de rejoindre les réfugiés et les personnes déplacées et de leur porter des secours d'urgence. Le HCR poursuivra, en outre, sa mission primordiale d'assurer le retour dans la sécurité et la dignité des réfugiés dans leur pays d'origine.
Il est capital de porter assistance le plus vite possible aux réfugiés et personnes déplacées afin d'éviter d'ultérieurs déplacements plus loin à l'intérieur du Zaïre. Un tel déplacement rendrait l'acheminement des secours impossible et contribuerait à une plus grande déstabilisation de la région.
Pendant les affrontements au Zaïre, le HCR et ses partenaires sur le terrain, les ONG, ont perdu 406 véhicules, 121,815 couvertures, 23,247 bâches en plastique et 540 tonnes de savon. Les réserves régionales doivent donc être remplacées. Des opérations de déminage doivent être menées dans l'aéroport de Bukavu et sur les routes d'accès, afin de les rendre praticables pour l'acheminement de l'aide humanitaire.
L'appel du HCR de 66,9 millions de dollars couvre les opérations d'urgence au Zaïre ainsi que l'aide à l'accueil et à la réintégration au Rwanda et au Burundi. Toutefois, compte tenu de l'évolution de la situation qui demeure imprévisible, le HCR pourraient devoir allouer ses ressources différemment.
Le HCR avait lancé un appel de fonds pour 288,4 millions de dollars en décembre 1995 pour couvrir les besoins dans la région pendant 1996. L'arrivée tardive des contributions a forcé le HCR à modifier ses programmes et à revoir son budget à la baisse - soit 253 millions de dollars - en octobre dernier.