Le HCR a besoin de 914,8 millions de dollars pour financer ses programmes en 1999
Le HCR a besoin de 914,8 millions de dollars pour financer ses programmes en 1999
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé aujourd'hui qu'il aurait besoin de 914,8 millions de dollars pour venir en aide à 22 millions de réfugiés et autres personnes déplacées à travers le monde en 1999.
« Les fonds que nous sollicitons - environ onze cents par réfugié par jour - peuvent sauver la vie de personnes qui sont les plus vulnérables du monde », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Madame Sadako Ogata.
« Les conflits actuels ou résurgents au Kosovo, dans le Caucase, dans la région des Grands Lacs, en Afrique occidentale et ailleurs encore, compliquent notre travail humanitaire et aggravent les souffrances des victimes », dit Madame Ogata dans l'avant-propos de l'Appel global 1999, une publication de 360 pages qui présente les programmes prévus par le HCR pour l'année à venir. La protection des réfugiés - à savoir s'assurer que l'asile leur est accordé et que leurs droits fondamentaux sont respectés - reste la principale préoccupation de toute opération du HCR
Les fonds requis permettront au HCR non seulement de fournir une assistance aux personnes chassées de chez elles par la violence et la persécution, mais également d'aider ceux qui retournent dans des régions dévastées par la guerre et qui ont bien peu d'espoir de pouvoir reconstruire leur vie. L'organisation est toujours davantage amenée à travailler dans des situations de conflit, ou d'après conflit.
En 1998, de nouveaux afflux de réfugiés se sont produits dans différentes régions du monde. Dans la province serbe du Kosovo, de violents combats ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes, un exode qui rappelle tristement celui des victimes de la guerre en Bosnie-Herzégovine. En Afrique de l'Ouest, la rébellion sanglante qui a embrasé la Sierra Leone a contraint des dizaines de milliers de personnes à chercher refuge hors de leur pays.
Tandis que ces nouveaux conflits surgissaient, le HCR continuait de faire face aux conséquences des guerres précédentes dans les Balkans, en Afrique et ailleurs. Aider les réfugiés à rentrer chez eux une fois la paix restaurée est l'une des tâches les plus importantes du HCR. Elle est aussi l'une des plus difficiles. De nombreux rapatriés sont traumatisés par l'expérience de la fuite et de l'exil. La plupart du temps, ils retournent dans des régions où les maisons et les infrastructures sont détruites, et où les tensions persistent entre les différents groupes ethniques. La paix recouvrée est souvent fragile et l'assistance humanitaire est nécessaire pour favoriser la réconciliation et prévenir de nouveaux déplacements.
Madame Ogata a rappelé que la nature du travail du HCR exigeait des modes de financement prévisibles et flexibles. « Nous avons besoin de savoir très tôt sur quel montant nous pouvons compter pour éviter d'avoir à interrompre nos programmes humanitaires, et nous devons avoir la latitude de déployer nos ressources, en fonction des besoins les plus urgents », a-t-elle déclaré.
Le HCR dépend presque exclusivement des contributions volontaires, lesquelles couvrent 98 % de ses dépenses annuelles. L'essentiel de son financement provient de 14 pays et de la Commission européenne.
S'il n'y a pas de nouvelles urgences en 1999, les opérations les plus importantes du HCR pour l'année à venir seront en ex-Yougoslavie (156 millions de dollars), dans la région des Grands Lacs (98 millions), en Afrique de l'Est et dans la corne de l'Afrique (96 millions), et en Afrique de l'Ouest (80 millions).
Le budget annuel du HCR a culminé en 1994 à 1,4 milliard de dollars, au moment de la guerre en Bosnie et de l'exode rwandais vers l'ex-Zaïre et la Tanzanie. Depuis, la diminution du nombre et de l'ampleur des crises a permis à l'organisation de réduire son budget et son personnel.