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Le HCR condamne l'expulsion des réfugiés de l'ex-Zaïre

Communiqués de presse

Le HCR condamne l'expulsion des réfugiés de l'ex-Zaïre

4 septembre 1997

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a traité de « flagrante violation des traités internationaux relatifs aux réfugiés » l'expulsion forcée aujourd'hui à l'aube de réfugiés et demandeurs d'asile rwandais et burundais qui se trouvaient dans l'ex-Zaïre.

Suite à cet incident, le Haut Commissaire Sadako Ogata examinera avec le Secrétaire général des Nations Unies la poursuite des opérations du HCR dans la République démocratique du Congo.

En attendant, Madame Ogata a envoyé une lettre de protestation au Président de la RDC, Laurent Kabila. Elle appelle également le Rwanda à faciliter l'accès sans entraves à ces gens par le personnel du HCR.

Un avion que conduisait le premier groupe de réfugiés expulsés de Kisangani, dans le centre de la RDC, est arrivé dans la matinée dans la capitale rwandaise, Kigali. Les réfugiés restants devaient s'envoler vers le Rwanda avant la fin de la journée.

Des soldats ont encerclé le centre de transit du HCR à Kisangani à 4 heures du matin et ils ont conduit tous les occupants, à l'exception de quelques femmes enceintes, à l'aéroport. Ils ont bouclé la route qui mène vers l'aéroport et ont interdit aux responsables du HCR tout accès aux réfugiés. Le centre de transit hébergeait 336 Rwandais et 353 Burundais qui attendaient la détermination ou non de leur statut de réfugié.

Dans une déclaration publiée à Genève, Madame Ogata a condamné énergiquement cette expulsion, et a affirmé que « cela montre un mépris total des droits fondamentaux et représente une flagrante violation des traités internationaux, dont la Convention de l'OUA relative aux réfugiés ».

« Le gouvernement de la RDC a tout simplement ignoré nos appels pour nous permettre de déterminer si ces gens étaient des réfugiés nécessitant une protection internationale. Ce mode de conduite est absolument inacceptable. » Madame Ogata a poursuivi en disant que des entretiens préliminaires semblaient indiquer que certaines de ces personnes pouvaient prétendre, avec raison, au statut de réfugié.

Les réfugiés qui se trouvaient à Kisangani étaient les survivants d'une attaque meurtrière qui a eu lieu au mois d'avril dernier, au cours de laquelle plus de 80 000 Rwandais et Burundais avaient été forcés par des militaires de quitter deux lieux d'hébergement situés au sud de la ville. Depuis lors, les réfugiés auraient constamment subi des harcèlements et certains auraient même été tués.

L'expulsion de jeudi a suivi une campagne menée par la radio locale qui avait pour but d'attiser la haine contre les Rwandais qui se trouvaient à Kisangani, ainsi que les menaces d'expulsion provenant des militaires. Il y a plus de 2 500 Rwandais dans 10 sites du HCR à travers la RDC, dont près de la moitié attendent la détermination de leur statut. On ignore où se trouvent des dizaines de milliers d'autres. La semaine dernière, le HCR a dépêché dans la région deux équipes de juristes pour interviewer les candidats au statut de réfugié.

Le mois dernier, le Gabon a expulsé plus de 150 Rwandais, dont huit avaient été reconnus comme réfugiés par le HCR.