Le HCR lance un appel de fonds révisé pour les réfugiés du Darfour

Le 15 juin 2004

GENEVE - Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a lancé, aujourd'hui mardi, un appel supplémentaire de 55,8 millions de dollars pour l'aide d'urgence aux réfugiés soudanais du Darfour qui continuent d'affluer au Tchad et dont le nombre pourrait atteindre 200 000 personnes d'ici la fin de l'année.

Dans cet appel aux donateurs, le HCR a indiqué que sa priorité était le transfert immédiat des réfugiés se trouvant à la frontière inhospitalière du Tchad avant juillet, lorsque la saison des pluies rendra plusieurs voies d'accès impraticables.

« Le moindre retard signifierait que les réfugiés seront encore exposés à bien des dangers notamment l'enrôlement militaire, les violences sexuelles et l'impossibilité d'accéder à l'aide dont ils ont absolument besoin », souligne l'agence.

Les réfugiés ont commencé à arriver dans l'est du Tchad mi-2003, fuyant les bombardements aériens de leurs villages dans l'ouest du Soudan et les violentes attaques des miliciens. Ils se sont disséminés sur une bande d'environ 600 km le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan sous un soleil brûlant et des températures nocturnes glaciales.

Le HCR a transporté près de 100 000 réfugiés des camps de fortune situés dans la zone frontalière pour les installer dans huit nouveaux camps situés plus à l'intérieur du pays. Entre 50 000 et 90 000 réfugiés se trouveraient encore dans cette zone. Des centaines d'autres continuent d'y arriver. Pour le HCR, c'est une véritable course contre la montre car il faut pouvoir les installer dans les camps avant l'arrivée des premières pluies.

Un appel d'un montant de 20,8 millions de dollars, destiné à secourir 110 000 personnes, a été lancé par le HCR en février dernier mais l'agence pour les réfugiés a du revoir ce chiffre à la hausse en raison de l'afflux continu en provenance du Soudan.

Le HCR a reçu jusqu'à ce jour 18,4 millions de dollars. Lors d'une réunion avec les donateurs, qui s'est tenue à Genève le 3 juin, le Haut Commissaire Ruud Lubbers a fait savoir que les fonds destinés à l'aide humanitaire étaient insuffisants. « Nous puisons dans nos propres réserves, nous vidons nos poches », a-t-il déclaré. « Nous ne pouvons pas dire qu'il s'agit de la plus grande crise humanitaire du moment et ne pas apporter les fonds nécessaires. »

L'agence pour les réfugiés a aéroporté à destination du Tchad des biens de secours et des équipements d'urgence depuis avril dernier. En tout 39 vols ont été effectués. Des avions continuent d'acheminer des tentes en provenance du Pakistan, des couvertures, des bâches en plastique, des jerricanes et autres articles depuis la Tanzanie, des camions, des générateurs et des pièces détachées depuis l'Allemagne et des entrepôts mobiles, des bâches en plastique ainsi que des 4x4 depuis le Danemark. L'ensemble de l'opération aéroportée permettra de faire parvenir une aide d'urgence - non alimentaire - à quelque 150 000 réfugiés, ainsi qu'aux futurs arrivants, durant la saison des pluies.

L'eau demeure un problème majeur dans la région. Chaque jour, des camions-citernes transportent de l'eau à destination de quatre camps : Iridimi, Touloum, Mile et Farchana. Des sites pouvant accueillir d'autres camps sont en train d'être identifiés pour y recevoir les réfugiés qui se trouvent encore à la frontière.