Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Le HCR réclame d'urgence un pont aérien pour les réfugiés du Zaïre

Communiqués de presse

Le HCR réclame d'urgence un pont aérien pour les réfugiés du Zaïre

21 avril 1997

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a demandé aujourd'hui aux autorités de Kisangani, dans l'est du Zaïre, de prendre une action urgente afin de faciliter la mise en place du pont aérien pour ramener dans leur pays les réfugiés rwandais. Elle a ajouté que chaque jour perdu signifiait plus de morts.

Dans sa déclaration, le Haut Commissaire Sadako Ogata a également imploré l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre de permettre au personnel humanitaire de reprendre le travail dans les camps de réfugiés situés au sud de Kisangani. Depuis vendredi, des actes de violence et des pillages ont empêché le personnel humanitaire de poursuivre les programmes d'urgence en faveur de plus de 100 000 réfugiés mal nourris et désespérés dans cette région et alentours.

« Depuis le 5 avril, date à laquelle l'Alliance a approuvé le pont aérien, nous avons fait de notre mieux pour démarrer les opérations, mais tous nos efforts ont jusque-là été vains », a déclaré Mme Ogata.

« Depuis vendredi, des incidents graves, incluant le pillage des stocks alimentaires, nous ont empêché d'accéder aux camps. Aujourd'hui, les militaires nous ont dit qu'ils ne nous permettraient pas d'accéder aux camps parce qu'une opération de sécurité était en cours dans la région », a-t-elle poursuivi.

« C'est un peu court comme explication. Nous devons avoir un libre accès aux camps et nous devons rapidement commencer le pont aérien. Plus nous tardons, plus il y a de gens qui meurent. Le rapatriement est l'unique solution pour ces gens, l'unique moyen de garantir leur sécurité. Si nous ne pouvons atteindre les réfugiés, nous ne pouvons pas non plus atteindre les populations locales, qui ont également et de toute urgence besoin de notre assistance. »

Les autorités locales, au Zaïre, retardent le démarrage du pont aérien, affirmant que la présence du choléra dans les camps contaminerait la ville. Le HCR maintient que l'épidémie actuelle de choléra est contrôlable et que les réfugiés prennent plus de risques de contracter d'autres maladies du fait de leurs conditions de vie et de la promiscuité dans des camps surpeuplés.

Des groupes de civils ont attaqué des véhicules humanitaires et pillé les vivres, ces quatre derniers jours. Dans la ville frontalière de Goma, destination finale du pont aérien, les autorités locales ont réquisitionné le stock de carburant indispensable pour la bonne marche de l'opération. Tous ces incidents, qui interviennent après l'assassinat supposé de citoyens zaïrois par des réfugiés, ont été précédés d'une violente campagne radiophonique contre les réfugiés installés dans la région.

Le HCR réclame des garanties pour la sécurité de son personnel afin de mener à bien le travail humanitaire d'urgence dans les camps et pour démarrer rapidement le pont aérien. Il espère que les autorités locales feront tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter d'accroître les tensions entre les réfugiés et les populations locales.