Le HCR reçoit des fonds pour la situation d'urgence en Sierra Leone et le retour des réfugiés libériens

Une contribution de plus de 3 millions de dollars pour la situation d'urgence en Sierra Leone et le rapatriement des réfugiés libériens va permettre au HCR de renforcer ses opérations en Afrique de l'ouest.

Cette contribution a été annoncée jeudi par Abou Moussa, Chef des opérations dans la région. « Depuis le début d'octobre, nous avons reçu des Etats Unis et de l'Union européenne un soutien financier essentiel à nos programmes dans ces deux pays, » a dit Moussa.

« Cela est d'autant plus important à cette période de l'année, au moment où nous essayons de tirer le maximum des ressources disponibles pour pouvoir aider les Libériens qui veulent rentrer chez eux et les Sierra Léonais chassés de leur pays par la guerre, » a-t-il souligné.

Le HCR a demandé 39,5 millions de dollars pour ces deux opérations pour l'année 1998. Ces dernières contributions portent à 26,4 millions la somme totale reçue jusque-là.

1,7 millions de dollars sont destinés aux victimes de la violence en Sierra Leone où les rebelles, qui résistent aux forces de maintien de la paix ouest africaines, ont mutilé et agressé des centaines de civils dans le but de semer la terreur à l'intérieur du pays.

« En Guinée », raconte Moussa, « nous avons soigné 475 réfugiés qui ont eu les mains ou les bras coupés par les rebelles en guise d'avertissement à la population. En Sierra Leone, il y a des centaines de victimes en plus. Par ailleurs, des milliers de femmes et d'enfants ont été violés et traumatisés. » Le HCR ainsi que des organisations non gouvernementales spécialisées s'emploient à venir au secours des victimes.

Au cours des deux dernières semaines, 7 500 réfugiés sierra léonais de plus ont été enregistrés à Forecariah, en Guinée, et les combats entre les forces loyalistes et les rebelles ne semblent pas prêts de s'arrêter.

Le HCR assiste actuellement 400 000 réfugiés sierra léonais en Guinée et au Libéria. Près de 250 000 d'entre eux sont arrivés depuis le début de l'année, lorsque les combats ont éclaté entre la junte militaire et les forces de maintien de la paix ouest africaines.

Le rapatriement des réfugiés libériens a jusqu'à présent permis le retour, par bateau et par bus depuis la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Nigéria, de plus de 80 000 personnes. Environ 150 000 autres qui se trouvaient à proximité de la frontière libérienne sont rentrés à pied après avoir reçu des colis de biens de secours donnés par le HCR.

« Le retour s'effectue à un rythme plus lent depuis le début de la saison des pluies, en raison du mauvais état des routes » a indiqué Moussa, « mais nous devons nous mobiliser afin de transporter beaucoup de monde dans les mois à venir. »

Il y avait 480 000 Libériens réfugiés au début de l'année 1998. Le HCR espère pouvoir, avec les pays de la région, aider la grande majorité d'entre eux à regagner leur pays d'ici la fin de 1999, si les conditions de sécurité et les moyens financiers le permettent.