Le manque de fonds met en péril les programmes du HCR en Angola
Le manque de fonds met en péril les programmes du HCR en Angola
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré aujourd'hui que le manque de fonds pourrait conduire à une suspension ou à une réduction de ses activités en Angola et de son programme de rapatriement de plus de 300 000 réfugiés angolais.
En février, le HCR avait lancé un appel de fonds d'un montant de 38,2 millions de dollars pour financer son programme de rapatriement et de réintégration des réfugiés pour 1997. A la date du 3 juin, les contributions des donateurs s'élevaient seulement à 4,6 millions de dollars. Le HCR a dû puiser 3 millions de dollars dans son fonds de rapatriement volontaire pour poursuivre ses activités.
« A cause du manque d'enthousiasme des donateurs, nous envisageons de fermer certains de nos bureaux en Angola », déclare Nicolas Bwakira, directeur régional du HCR pour l'Afrique australe.
« Cela signifie que le travail difficile que nous accomplissons pour promouvoir le rapatriement pourrait être suspendu ou réduit de façon significative. Le retour des réfugiés chez eux est une composante essentielle du processus de paix. Notre incapacité à organiser le rapatriement pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur l'ensemble du processus de paix. »
Quelque 93 000 réfugiés angolais sont retournés spontanément dans leur pays depuis 1995, après le démarrage de l'opération de rapatriement du HCR. Un accord de paix a été signé en novembre 1994, mettant fin à vingt annnées de guerre civile, qui a fait 600 000 victimes et contraint à l'exil 3 millions de personnes.
Il y a 200 000 réfugiés angolais en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), 96 000 en Zambie, 12 000 au Congo (Brazzaville) et 1 000 en Namibie. On en dénombre 15 000 dans 32 autres pays.
A l'intérieur de l'Angola, le HCR est présent dans neuf localités et apporte son soutien à sept ONG. Le HCR a construit ou fait rénover des routes, des hôpitaux, des dispensaires, des points d'eau, des écoles et des sanitaires. Il procure aux rapatriés du matériel de construction, des ustensiles de cuisine, des semences, des outils agricoles et des vivres.
Des progrès significatifs ont été accomplis depuis la signature de l'accord de paix : démobilisation et cantonnement des anciens combattants, formation d'un gouvernement d'union nationale et de reconstruction. Toutefois, la lenteur du mouvement vers la paix a refroidi l'ardeur des donateurs.