Madame Ogata condamne la spirale de violence au Burundi
Madame Ogata condamne la spirale de violence au Burundi
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Madame Sadako Ogata, a condamné aujourd'hui l'escalade de la violence au Burundi en affirmant que cette situation aura des conséquences graves pour des centaines de milliers de rapatriés et de réfugiés.
Sa déclaration fait suite à une attaque armée qui a eu lieu mardi dans le village de Maramvya, dans la province de Bujumbura. Cette attaque a provoqué la fuite d'environ 8 000 civils, parmi lesquels se trouvaient quelque 3 000 survivants du massacre perpétré la semaine dernière dans le village voisin de Rukaramu qui avait fait 150 victimes. Le HCR a dépêché aujourd'hui une mission dans la région afin d'évaluer la situation.
« Ces attaques ont pour objectif de déstabiliser les zones où des milliers de personnes sont retournées et essaient de refaire leur vie », a déclaré Mme Ogata. « Le HCR est extrêmement préoccupé par les conséquences que cela pourrait avoir sur son programme d'aide en faveur des 170 000 rapatriés au Burundi et des 200 000 réfugiés burundais se trouvant à l'étranger. Cette spirale de violence compromet gravement la sécurité des rapatriés ainsi que la possibilité pour les réfugiés d'envisager le retour. »
Les agences humanitaires, y compris le HCR, ont été dans l'impossibilité d'atteindre Maramvya mardi afin de déterminer le nombre de victimes, mais se sont entretenus avec plusieurs villageois blessés qui se trouvaient sur la route qui mène à cette zone, à quelques kilomètres de l'aéroport de la capitale. La mission qui s'est rendue aujourd'hui dans la région tentera de retrouver les personnes qui ont fui le village et d'évaluer les besoins.
Le HCR a déjà fait parvenir des secours, y compris des couvertures, des jerrycans et des biscuits à haute teneur en protéines pour les survivants du massacre de Rukaramu. Suite à cette attaque, quelque 2 000 rapatriés qui se trouvaient dans le centre de transit du HCR à Gatumba distant de quelques kilomètres, ont aussi pris la fuite. Ils y sont retournés depuis.
En présentant ses condoléances aux familles des victimes, le Haut Commissaire a ajouté que « des civils innocents ont de nouveau été pris pour cible. Comme cela a été le cas dans les attaques contre les réfugiés congolais au Rwanda, la plupart des victimes sont des femmes et des enfants qui sont à chaque fois chassés de plus en plus loin de leurs foyers. »