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Ouverture d'UN dialogue international sur l'Afrique par le Haut Commissaire Ruud Lubbers

Communiqués de presse

Ouverture d'UN dialogue international sur l'Afrique par le Haut Commissaire Ruud Lubbers

8 mars 2004

Genève, le 8 mars 2004 - Evoquant des perspectives encourageantes pour le retour de millions de réfugiés africains, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Ruud Lubbers a ce matin ouvert une conférence sur le rapatriement et la réintégration en Afrique par un appel au soutien et à la solidarité de la communauté internationale pour rompre le cercle vicieux de la violence, de la pauvreté et du désespoir sur ce continent.

Dans son discours d'ouverture, M. Lubbers a souligné son optimisme quant aux efforts de résolution des conflits et aux initiatives de paix entrepris dans neuf pays africains, à savoir : l'Angola, la Sierra Leone, le Libéria, Le Soudan, l'Erythrée, la Somalie, le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo. Ces efforts et ces initiatives pourraient rapidement se traduire par des mouvements de retour inégalés en Afrique depuis dix ans.

« La résolution de ces conflits pourrait, dans les années à venir, conduire au rapatriement volontaire de 2 millions de réfugiés en provenance de plusieurs pays africains, ainsi qu'au retour de plusieurs millions d'autres personnes déplacées » a affirmé M. Lubbers.

Une soixantaine de délégations gouvernementales, dont plus d'une douzaine de délégations ministérielles africaines ainsi que de hauts responsables de l'aide humanitaire et du développement sont aujourd'hui présents à ce Dialogue sur le rapatriement volontaire et la réintégration durable en Afrique, lancé et sponsorisé par le HCR. La conférence sera suivie par une seconde journée de travail centrée sur les neuf pays qui sont actuellement ou pourraient être prochainement engagés dans un processus de rapatriement et de réintégration.

Parmi les intervenants principaux de ce lundi figurent M. Poul Nielson, Commissaire européen pour le développement et l'aide humanitaire, Mme Sophie Asimenye Kalinde, observatrice permanente de l'Union africaine à Genève, ainsi que l'Administratrice assistante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mme Julia Taft. Aux côtés des ambassadeurs des principaux Etats pourvoyeurs d'aide, ils réfléchiront avec les pays africains à une stratégie globale de rapatriement, de réintégration et de reconstruction sur le continent.

Le Haut Commissaire a exhorté les gouvernements à travailler de pair avec les Etats africains pour tirer le meilleur parti possible des initiatives de paix qui laissent entrevoir la promesse d'un règlement pour quelques unes des guerres les plus longues du continent.

« Nous avons la responsabilité commune d'assurer que les graines de la paix et du développement qui ont été semées en Afrique aient une chance de pousser » a-t-il déclaré.

« Etant donné l'immense potentiel présent aujourd'hui en Afrique, pour résoudre des décennies de conflits, consolider la paix et mettre fin à d'anciennes situations de réfugiés et de personnes déplacées, je crois qu'il est maintenant temps pour la communauté internationale de s'unir et d'apporter son soutien entier à ce processus. »

Pour le HCR, il est d'une importance cruciale que les pays africains et les institutions d'aide et de développement coopèrent pour assurer que le retour des réfugiés et des personnes déplacées soit un succès durable sur le long terme.

Le HCR a fréquemment exprimé ses préoccupations quant au manque d'attention portée par la communauté internationale aux situations d'après-conflit dans les sociétés où les réfugiés retournent dans un pays dévasté. Il faut que le soutien soit durable pour que les réfugiés rentrent chez eux et restent chez eux. Les agences d'aide et les gouvernements doivent jouer un rôle actif dans la prévention des schémas de dépendance, à travers des programmes de développement ciblés pour aider les communautés à absorber les rapatriés.

En l'espace de 10 ans, et ce jusqu'en 2001, plus de 8 millions de réfugiés africains sont rentrés chez eux, dont plus de la moitié au Rwanda et au Mozambique. Même si le rythme des retours s'est maintenant ralenti, Le récent rapatriement d'au moins 800 000 réfugiés vers la Sierra Leone, l'Angola, le Burundi, le Rwanda et l'Erythrée est une claire indication que les réfugiés souhaitent regagner leurs pays en dépit des défis de taille qu'ils doivent relever une fois dans leur patrie.

M. Lubbers a également expliqué aux représentants des différents gouvernements que les processus de paix devaient être vigoureusement soutenus à tous les niveaux, notamment en offrant de nouvelles perspectives aux combattants désarmés.

« Nous devons faire tout notre possible pour garantir l'efficacité des programmes destinés à désarmer, démobiliser, réintégrer et réhabiliter les anciens combattants, y compris les plus jeunes » a-t-il souligné.

Le Haut Commissaire a également insisté sur l'importance vitale des programmes destinés à renforcer l'autonomie des populations, améliorer l'éducation, la santé et les autres services de base tout en soutenant les initiatives en faveur de l'égalité des sexes et contre les diverses formes de discrimination qui ont alimenté certains récents conflits en Afrique.

Insistant en outre sur la responsabilité des leaders africains, Ruud Lubbers a aussi déclaré : « C'est aux gouvernements qu'il incombe en premier lieu d'assurer la continuité du développement, dans la bonne direction, des conditions politiques, économiques, sociales et juridiques ainsi que des questions liées à la sécurité. »

M. Lubbers a proposé que les délégués envisagent la mise en place d'un groupe de travail informel de haut niveau composé d'un certain nombre d'Etats africains et d'autres gouvernements concernés, d'agences des Nations Unies, de l'Union africaine et d'organisations non gouvernementales. Ce groupe de travail serait chargé du suivi de l'application des recommandations de la réunion et pourrait permettre d'aider les pays africains à gérer les processus de rapatriement et de réintégration, avec un accent particulier sur la réhabilitation et la reconstruction.