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Plus de cent personnes se noient en tentant d'atteindre le Yémen

Communiqués de presse

Plus de cent personnes se noient en tentant d'atteindre le Yémen

10 mars 2005

Le 10 mars 2005

Genève - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés craint que plus de cent personnes aient trouvé la mort la semaine dernière en tentant de gagner les côtes du Yémen à bord d'embarcations clandestines en provenance de la Somalie.

Lors d'entrevues avec du personnel de l'UNHCR au Yémen, les passagers d'autres embarcations ont expliqué qu'un bateau transportant plus de 93 voyageurs aurait coulé le 3 mars dans le Golfe d'Aden suite à des problèmes technique. Seul les quatre membres de l'équipage auraient survécu à ce drame. D'après les témoins, les victimes étaient des ressortissants somaliens et éthiopiens, dont des femmes et des enfants.

Le bateau était l'une de six embarcations qui avaient pris le large à Bossasso, au nord-est de la Somalie, 12 heures plus tôt. Les cinq autres bateaux transportaient plus de 450 passagers, qui ont été débarqués par les passeurs dans le village côtier de Bir Ali au sud du Yémen. Après les avoir interceptés, les autorités du gouvernement yéménite les ont emmenés au centre d'accueil tout proche de Mayfa'a où ils ont reçu des soins et de la nourriture avant d'être interviewés par le HCR. L'un des Somaliens descendu à Bir Ali, sauvagement battu par les passeurs clandestins, a succombé à ses blessures peu de temps après son arrivée. Il a été enterré sur place.

Quatre jours plus tard, le 7 mars, l'équipage d'une autre embarcation clandestine a contraint ses 85 passagers à se jeter dans la mer, à bonne distance de la côte. D'après les survivants, 18 personnes - dont 17 Somaliens et un Ethiopien - se seraient noyées. Les autorités yéménites ont repêché sept corps tandis que 67 rescapés ont réussi à atteindre le littoral. Eux-aussi se trouvent maintenant au centre de Mayfa'a, qui doit à présent faire face à 535 nouvelles arrivées en moins d'une semaine. D'après les survivants, environ 1 500 personnes vont tenter d'entrer clandestinement au Yémen depuis Bossasso dans les jours à venir.

Cette tragédie vient s'ajouter à plusieurs drames du même type, qui souvent ne sont pas portés à la connaissance du public, ayant causé la mort d'un nombre indéterminé de personnes ces dernières années. Plus de 100 personnes auraient péri lors du naufrage d'une embarcation clandestine dans le Golfe d'Aden en mars 2004. Au moins 21 autres auraient perdu la vie dans des conditions similaires en septembre 2003. Chaque année, des milliers de Somaliens et d'Ethiopiens tentent leur chance en faisant appel à des passeurs sans scrupule pour gagner le Yémen, d'où beaucoup espèrent par la suite atteindre l'Europe. Ces exilés fuient la pauvreté et dans le cas de la Somalie, l'insécurité qui règne dans leur pays. Parmi ces désespérés se trouvent des réfugiés essayant d'échapper à la violence et aux persécutions.

Le HCR est consterné par cette tragédie humaine qui continue de faire des victimes sur fond de méconnaissance et de quasi-indifférence. Ce nouveau drame souligne une fois de plus l'extrême urgence d'un effort concerté de la communauté internationale pour s'attaquer aux véritables causes de ces drames qui se multiplient. Il est plus que jamais crucial de lutter ensemble contre les passeurs clandestins et les trafiquants d'êtres humains, d'identifier les priorités sur le plan du développement dans les pays d'origine des exilés, ainsi que de s'assurer que les personnes nécessitant une protection internationale ne soient pas acculées à des choix irréversibles, risquant leur vie pour bénéficier de l'aide et du soutien qui leur est dû.

L'agence pour les réfugiés appelle également à ce que les pays de transit tels que le Yémen, qui chaque année reçoivent des milliers de personnes, puisse compter sur le soutien de la communauté internationale. Le Yémen fait exception parmi les pays du Golfe Arabe en ce qu'il a signé la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Malgré ses propres difficultés économiques, le Yémen continue à faire preuve de grande générosité et octroie le statut de réfugiés à tous les Somaliens qui atteignent le territoire yéménite sur la base du prima facie - c'est-à-dire en vertu de leur nationalité somalienne, sans besoin d'établir leur statut au cas par cas. Quelques 47 000 Somaliens sont enregistrés par l'UNHCR au Yémen, et les autorités estiment que des centaines de milliers d'autres sont dans le pays.