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Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 45

Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 45

13 décembre 2001

Le 13 décembre 2001

En bref :

  • Arrivée du premier vol humanitaire du HCR à Kaboul

  • De plus en plus d' Afghans prennent le chemin du retour

  • D'autres Afghans continuent de prendre la fuite

  • Le HCR se déploie à Mazar-i-Sharif et renforce sa présence à Hérat

Le premier vol humanitaire du HCR arrive à Kaboul

Le HCR a réapprovisionné, ses stocks de secours d'urgence dans la capitale afghane avec l'arrivée, jeudi après-midi à l'aéroport Bagram, à Kaboul, d'un Iliouchine 76 affrété par le gouvernement italien, transportant 31 tonnes d'aide humanitaire en provenance du dépôt de l'ONU à Brindisi, en Italie. Le vol humanitaire a été mis en place avec le soutien du Programme alimentaire mondial (PAM). Il a permis d'acheminer des biens de secours dont le HCR a besoin de toute urgence pour la distribution de secours d'urgence pour l'hiver.

L'opération aéroportée de jeudi permettra de distribuer des milliers de couvertures, de jerricanes, de sets de cuisine, de tentes, de bâches en plastique, de savons et de trousses de secours d'une valeur de plus de 98 000 dollars, financés par le gouvernement italien.

Ce jeudi, un camion loué par le HCR, transportant les biens de secours de Bagram à Kaboul, s'est apparemment écarté de la « nouvelle » route où un travail de détection de mines avait été récemment effectué et a heurté une mine. L'incident n'a pas fait de blessés et des démineurs qui accompagnent le convoi du HCR ont fait déplacer le camion et son chauffeur dans une zone déminée.

Dès vendredi, le HCR commencera à distribuer des biens de secours à quelque 1 500 personnes appartenant à 215 familles qui ont quitté le district de Chardehi pour se réfugier à Kaboul ces derniers mois.

Dans le cadre de son programme de distribution de kits d'assistance pour l'hiver, le HCR procèdera, à partir de la semaine prochaine, à la distribution de biens de secours à quelque 50 000 personnes venant de 10 000 familles vulnérables vivant à Kaboul et dans trois provinces voisines pour qu'elles puissent faire face aux rigueurs de l'hiver.

Ces kits consistent en couvertures, vêtements chauds, revêtements de sol, bâches en plastique, charbon et nourriture fournis par le PAM. Un grand nombre d'Afghans qui bénéficient de la distribution de l'aide sont des déplacés internes venus des plaines de Shomali, une région autrefois agricole, désormais infestée de mines, qui se trouve au nord de Kaboul.

Plus au nord, le long de la frontière entre l'Afghanistan et le Tadjikistan, le HCR a fourni aujourd'hui une assistance à quelque 10 000 déplacés afghans qui vivent dans des camps au milieu de la rivière Pyandj. Le HCR et les autres agences humanitaires ont distribué des couvertures, des matelas, du savon, des bougies, des vêtements, des sets de cuisine et des seaux à des familles se trouvant sur l'île de Karavul. Le PAM a également fourni une aide alimentaire aux Afghans qui ont passé une grande partie de l'année dernière dans des camps situés au milieu de la rivière.

De plus en plus d'Afghans sur le chemin du retour

Les retours vers l'Afghanistan sont de plus en plus nombreux : près de 4 000 Afghans sont rentrés mercredi. Cette tendance serait le reflet du désir de nombre d'entre eux de fêter l'Aïd en famille plus que d'un mouvement suivi de rapatriement.

Mercredi, chiffre record, plus de 1 900 Afghans sont rentrés par le poste frontalier iranien de Dogharoun qui se trouve entre la ville de Meched, à l'est de l'Iran et Hérat, et environ 1 900 autres sont également revenus du Pakistan, en empruntant le poste frontalier de Chaman. Ces deux points de passage ont enregistré, plus de 3 600 retours mardi en provenance d'Iran et de la province pakistanaise du Baloutchistan.

Plus de la moitié des Afghans qui reviennent chaque jour d'Iran arrivent d'aussi loin que de Téhéran, où nombre d'entre eux ont vécu plusieurs années. Ils disent se diriger vers les provinces de Hérat, Kandahar, Ghazni, Zaboul et Kaboul. Plus de 30 000 Afghans ont quitté de leur plein gré l'Iran pour retourner à Hérat depuis qu'elle est passée sous contrôle des forces anti-talibans le 12 novembre.

Les réfugiés continuent de fuir

Dans le sud de l'Afghanistan, un petit nombre de réfugiés continuent de fuir la province de Kandahar dans la région de Spin Boldak en quête de sécurité dans les camps du HCR au Pakistan. Les mouvements en provenance de l'Afghanistan semblent avoir diminué suite à la récente nomination d'un nouveau gouverneur par les forces anti-talibans qui contrôlent la région. Environ 300 réfugiés arrivent chaque jour au poste frontalier de Chaman, nettement moins qu'au cours des dernières semaines où jusqu'à 2 000 personnes traversaient quotidiennement.

Des réfugiés récemment arrivés dans la ville frontalière de Chaman, au Pakistan, ont dit qu'ils craignaient une augmentation d'incidents intertribaux et le risque d'une guerre civile dans la région. Le HCR espère que les autorités récemment mises en place rétabliront le plus rapidement possible l'ordre dans la région afin de pouvoir réouvrir son bureau à Kandahar et venir en aide aux personnes déplacées ainsi qu'aux Afghans qui pourraient commencer à réintégrer la province.

Le HCR continue d'enregistrer des Afghans dans le camp provisoire de Killi Faïzo qui abrite actuellement quelque 4 500 Afghans. Il y a à présent plus de 18 000 réfugiés installés dans le camp du HCR à Roghani. Le camp voisin, financé par le Croissant-Rouge des Emirats Arabes Unis, abrite 2 000 Afghans.

Vendredi, le HCR espère ouvrir un nouveau camp de réfugiés à environ 5 kilomètres de Roghani, à Landi Karez, à l'extrémité des montagnes de Kohjak qui s'élèvent au-dessus de Chaman.

Un grave incident de sécurité a eu lieu mercredi : plusieurs camions utilisés par l'organisation humanitaire CONCERN ont été arrêtés sur la route reliant Quetta et Chaman et suite à des coups de feu, l'un des conducteurs du camion, un employé local, a été tué. Les autorités pakistanaises ont ouvert une enquête.

Le personnel du HCR est déployé à Mazar ; renforce sa présence à Hérat

Mardi, des employés du HCR et d'autres agences humanitaires des Nations Unies ont traversé le « pont de l'amitié » qui sépare l'Ouzbékistan de l'Afghanistan et sont retournés à Mazar-i-Sharif, une ville dévastée par les combats et de récents pillages.

C'est la première fois, depuis plus de cinq ans, que des travailleurs humanitaires empruntent ce pont. Le convoi de mardi marque le retour de l'ONU dans la principale ville du nord de l'Afghanistan après trois mois d'absence consécutifs au retrait du personnel international des Nations Unies suite aux attaques perpétrées aux Etats-Unis en septembre dernier.

Le HCR espère transférer au cours des prochains jours, quelque 7 000 tonnes de biens de secours de Termez à Haïraton, en Afghanistan, la principale base logistique située au nord de Mazar-i-Sharif. Le HCR prévoit initialement de venir en aide à 65 000 personnes qui se trouvent dans la région. Le HCR tient tout particulièrement à évaluer quelles activités mettre en place dans cette ville dévastée par la guerre et pillée à plusieurs reprises afin de venir en aide aux personnes déplacées dans la région. Le personnel du HCR évaluera, avec d'autres agences humanitaires, quels sont les besoins des déplacés et des groupes vulnérables dans la ville.

Suite à des rapports selon lesquels des Afghans revenant chez eux depuis aussi loin que Téhéran seraient arrivés à Maymana, dans la Province de Faryab, à l'ouest de Mazar-i-Sharif, le HCR a décidé d'envoyer une mission chargée d'évaluer les besoins des personnes revenues sans la région.

Dès que le personnel du HCR aura remis en état de fonctionnement le bureau de Mazar-i-Sharif qui a été pillé au cours des semaines qui ont suivi le retrait du personnel international de la ville en septembre dernier, nous espérons réouvrir nous bureaux à Kunduz et à Pul-i-Khumeri. Il y a actuellement quatre fonctionnaires internationaux à Mazar-i-Sharif et d'autres seront déployés dans les jours des jours à venir. La ville semble calme et stable bien que, sur le plan de la sécurité la situation, est loin d'être idéale.

Dans l'ouest, à Hérat, le HCR a renforcé sa présence. Il y a actuellement trois travailleurs humanitaires internationaux et 20 collègues afghans présents dans la ville, et d'autres sont en route. A Hérat, le HCR travaillera en étroite collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui supervise la distribution de l'aide aux déplacés afghans vivant dans le camp de Maslakh.

Ces derniers jours, des convois du HCR, composés de 25 camions sont arrivés à Hérat en provenance du Turkménistan et d'Iran. Des convois supplémentaires devraient arriver après les fêtes de l'Aïd.

Dans le sud, à Kandahar, trois employés locaux du HCR ont choisi de revenir de Quetta, au Pakistan, et de rentrer chez eux pour prendre des nouvelles de leurs familles et voir dans quel état se trouvaient leurs biens. Environ 20 employés du HCR, locaux et internationaux, qui étaient auparavant basés à Kandahar restent à Quetta, en attendant le feu vert pour reprendre les opérations dans cette ville qui vient tout juste d'être libérée du contrôle des talibans.