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Les retours vers le nord du Yémen se déroulent lentement et dans la prudence

Points de presse

Les retours vers le nord du Yémen se déroulent lentement et dans la prudence

23 avril 2010

Plus de deux mois après le cessez-le-feu et un mois après la déclaration officielle de la fin du conflit dans le nord du Yémen, environ 7 000 civils déplacés yéménites hébergés dans les camps d'Al Mazraq se sont rendus dans leur village d'origine pour y évaluer la destruction et les dommages dans leurs fermes et concernant d'autres biens.

Nous estimons que seulement un quart des personnes revenues temporairement pour évaluer la situation dans leur village ou leur ville d'origine y sont finalement retournées définitivement. La majorité d'entre elles restent des déplacés du fait de préoccupations persistantes sur l'insécurité, les accrochages incessants, les mines antipersonnel, la pénurie de services essentiels et le manque d'abris, alors que de nombreuses maisons ont été soit détruites soit partiellement endommagées. Un grand nombre des déplacés internes ont fait part au HCR de leur incertitude sur le fait que la paix soit effectivement durable. Ils sont également très inquiets des mines antipersonnel et des munitions non explosées jonchant le sol de leur village.

Leur crainte est renforcée par des informations répétées faisant état d'accidents meurtriers dus aux mines antipersonnel. Pour ce seul mois, au moins deux enfants ont perdu la vie et neuf personnes (enfants et adultes) ont été gravement blessées. En plus de ces pertes en vie humaine, ces tragédies entravent la sécurité des retours et l'assiduité à l'école dans les zones affectées par le conflit. Des campagnes de sensibilisation intensives sont menées dans toutes les zones accueillant des déplacés, y compris dans les camps, pour éviter d'autres pertes de civils.

Parallèlement, les trois camps de déplacés à Al Mazraq continuent à héberger plus de 27 000 personnes déplacées. La plupart des déplacés - parmi un total estimé à 280 000 personnes déplacées au Yémen - sont hébergés au sein de communautés hôtes chez des amis, des proches ou des voisins. La situation pour certains d'entre eux dans les gouvernorats de Hajjah et Amran devient intenable, alors que leur famille d'accueil et les déplacés eux-mêmes épuisent rapidement leurs ressources.

Du fait qu'ils ne disposent d'aucun document d'identité, certains déplacés ne peuvent être enregistrés par les autorités dans le gouvernorat de Hajjah, ce qui les empêche de bénéficier d'une assistance humanitaire. Des entretiens avec ces personnes ont confirmé à quel point leur situation est difficile. Les besoins urgents de leur famille les forcent à vendre les quelques possessions qu'il leur reste, y compris le bétail.

Nous craignons que ce groupe ne devienne de plus en plus vulnérable aux abus et à l'exploitation. Le HCR exhorte les autorités yéménites à régler ce problème. Ces personnes doivent être enregistrées en tant que déplacés internes et elles doivent bénéficier d'une aide humanitaire, ce qui pourrait améliorer leur situation.

On observe désormais des difficultés croissantes pour satisfaire les besoins des déplacés yéménites, alors que notre opération au Yémen est toujours confrontée à un sérieux manque de financement. Entre août et décembre 2009, nous avons porté assistance à quelque 100 000 déplacés internes. Cette année, nous avons déjà porté assistance à quelque 50 000 déplacés yéménites. A présent, nous disposons d'un financement suffisant pour satisfaire les besoins de 30 000 autres déplacés d'ici fin juin. Si une nouvelle contribution financière ne nous est pas versée d'urgence, le HCR ne pourra plus fournir ni protection, ni abris, ni assistance humanitaire à quelque 170 000 réfugiés et 280 000 déplacés au Yémen.

La part du HCR dans l'appel de fonds consolidé des Nations Unies en 2010 pour le Yémen s'élève à 39 millions de dollars. A ce jour, nous avons reçu 35% des fonds nécessaires.