L'aide du HCR parvient aux réfugiés ghanéens au nord du Togo

Partis précipitamment d'Accra à la fin de la semaine dernière, quatre camions du HCR chargés d'aide humanitaire ont atteint le nord du Togo. La distribution de cette aide à quelque 3 600 réfugiés ghanéens localisés dans la région de Tandjouaré au Togo devrait commencer ce week-end. Les villageois ghanéens ont franchi la frontière du Togo pour échapper à un violent litige foncier au cours duquel au moins quatre personnes auraient été tuées et plusieurs autres blessées. Des centaines de propriétés auraient également été détruites et un nombre indéterminé de personnes contraintes de quitter leur foyer.

En coopération avec les autorités togolaises, nous poursuivons nos efforts pour régler les tensions persistantes entre les groupes de réfugiés qui appartiennent à des clans distincts et s'opposent, en les installant dans deux camps séparés, distants d'environ cinq kilomètres.

Les deux sites, Matougou et Gbadakungue, ont été mis à la disposition du HCR par les autorités locales et nous les préparons afin qu'ils puissent être utilisés. Nous espérons qu'ils seront prêts d'ici quatre semaines. Les réfugiés seront transférés vers ces nouveaux sites au fur et à mesure de l'avancement des travaux.

Les réfugiés ont franchi la frontière vers le nord du Togo entre la fin avril et la fin mai alors que le litige foncier entre les villages de Kombatiek et de Nadongou empirait. D'après les récits des réfugiés, de violents affrontements, pillages et incendies de maisons ont eu lieu. Ils nous racontent que le conflit couvait depuis trois ans et craignent qu'il soit long à résoudre.

De nombreux réfugiés sont actuellement accueillis par des familles togolaises locales dans des huttes traditionnelles. Les réfugiés étant deux fois plus nombreux que les habitants, beaucoup sont également hébergés dans des écoles, d'autres bâtiments publics ou sous des tentes fournies par les autorités togolaises. Nous craignons que ces tentes ne résistent pas à la saison des pluies qui approche.

La semaine dernière, pour encourager la réconciliation, le Gouvernement ghanéen a envoyé une délégation qui a rendu visite aux réfugiés. Cette délégation les a informés des mesures adoptées par le ministère de la sécurité pour pacifier leurs villages. Elle les a également incités à rentrer et a promis que le Gouvernement ghanéen reconstruirait les maisons des personnes rapatriées. Bien que certains réfugiés se disent disposés à rentrer dès qu'ils auront reçu la preuve que la sécurité s'améliore, la plupart affirment qu'ils ne sont pas prêts à rentrer chez eux.