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Les demandeurs d'asile ouzbeks doivent être réinstallés d'urgence, affirme le HCR

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Les demandeurs d'asile ouzbeks doivent être réinstallés d'urgence, affirme le HCR

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a organisé ce jour une réunion d'urgence à Genève, demandant aux huit pays où une réinstallation est possible, d'accepter 456 demandeurs d'asile ouzbeks actuellement présents au Kirghizistan. Parmi eux, 29 sont détenus, risquant l'expulsion imminente et le gouvernement ouzbek exige le retour de plus de 100 autres.
1 Juillet 2005 Egalement disponible ici :

GENEVE, 1er juillet (UNHCR) - Plusieurs pays étudient sérieusement la réinstallation, dans les meilleurs délais, d'un groupe de demandeurs d'asile ouzbeks au Kirghizistan, à la suite d'une demande urgente formulée aujourd'hui par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Le Haut Commissaire assistant de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés Kamel Morjane a organisé une réunion d'urgence avec huit pays où cette réinstallation peut être envisagée. De retour d'une mission au Kirghizistan au début de cette semaine, il évoqué cette situation avec les représentants de l'Allemagne, de l'Australie, du Danemark, de la Finlande, des Etats-Unis, de la Norvège, de la Suède et du Royaume-Uni.

Il a noté que si le gouvernement kirghize, en accueillant les Ouzbeks, a fait preuve de générosité, il demeure clair que le contexte relatif à l'octroi de l'asile est extrêmement tendu. A tel point qu'une réinstallation d'urgence est nécessaire pour protéger ce groupe.

Une procédure de réinstallation s'impose d'urgence notamment pour 29 des 456 demandeurs d'asile ouzbeks au Kirghizistan, a ajouté Kamel Morjane. Ces 29 personnes sont actuellement détenues dans la ville kirghize d'Osh et sous la menace d'une reconduite imminente à la frontière. Trois juristes de l'UNHCR ont été chargés, avec les autorités kirghizes, de faire accélérer la procédure de détermination de statut pour ces 29 demandeurs d'asile. Cependant, il n'est pas certain que les autorités kirghizes accepteront de libérer ces 29 demandeurs d'asile pour permettre leur réinstallation.

Le Haut Commissaire a ensuite évoqué les 427 autres Ouzbeks qui se trouvent actuellement dans le camp de Sasyk (ou Sasik), près de Jalal-Abad, à l'ouest du Kirghizistan. Il a rapporté avoir été choqué par la précarité de leur situation, après avoir visité le camp en début de semaine, a dit avoir été choqué par la précarité de leur situation. Le gouvernement ouzbek a exigé le retour de plus de 100 d'entre eux.

Le Haut Commissaire assistant a précisé qu'une évacuation de tout le groupe devrait être envisagée si la situation continuait de se détériorer. En l'absence d'une enquête indépendante sur les événements d'Andijan qui ont provoqué leur fuite le 13 mai dernier, l'UNHCR considère que les demandeurs d'asile ouzbeks méritent le bénéfice du doute et doivent par conséquent bénéficier d'une protection internationale.

« Je suis allé au camp de Sasyk, j'ai discuté avec les gens là-bas », a dit Kamel Morjane aux représentants des gouvernements. « J'y ai vu des gens comme vous et moi, qui ont dû quitter leur pays, souvent leur famille, car ils ont eu peur. Ils ont toujours peur, et sans doute encore plus peur aujourd'hui. Ils ne savent pas bien ce qui peut leur arriver s'ils sont renvoyés en Ouzbékistan. La communauté internationale ne peut rester les bras croisés ».

Le 9 juin dernier, le Kirghizistan a expulsé de force quatre des demandeurs d'asile vers l'Ouzbékistan. Malgré leurs efforts, l'UNHCR et d'autres organisations internationales n'ont pu avoir accès à ces personnes depuis leur retour en Ouzbékistan et ont cherché sans relâche de l'information à leur sujet auprès des autorités ouzbèkes. Hier, l'UNHCR a été informé de source non officielle, que l'une de ces quatre personnes a été hospitalisée dans un état critique dans un centre de soins militaire.

Kamel Morjane a promis le soutien de l'UNHCR et de la communauté internationale pour le Kirghizistan, qui a reçu les réfugiés ouzbeks pendant une période de transition particulièrement difficile, après un changement de régime et à la veille d'élections générales prévues le 10 juillet. Il a ajouté que l'UNHCR fait son possible pour trouver une solution rapide à cette situation, tout en s'assurant que les standards de protection internationale sont respectés. Ainsi, il ne devrait y avoir aucun retour forcé, ou refoulement, interdit aussi bien par la Convention de 1951 sur les réfugiés que la Convention contre la torture. Or le Kirghizistan est signataire de ces deux textes.

Le Haut Commissaire assistant a de même indiqué aux officiels lors de cette réunion que leurs gouvernements devraient considérer cette rencontre comme une demande officielle, pour réinstallation de tous les demandeurs d'asile ouzbeks courant un risque au Kirghizistan. La réinstallation pourrait être une affaire de quelques jours, à partir du moment où un accord aura été trouvé avec les pays d'accueil.

En réponse, les représentants de plusieurs gouvernements ont indiqué que leurs capitales examinaient cette demande de l'UNHCR avec la plus grande attention.