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Plus de 200 000 Sri Lankais ont fui les combats

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Plus de 200 000 Sri Lankais ont fui les combats

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés enregistre désormais plus de 200 000 Sri Lankais déplacés au sein de leur propre pays depuis avril du fait des combats. Par ailleurs, plus de 8 700 personnes ont fui vers l'Inde cette année.
25 Août 2006 Egalement disponible ici :
Sur la route de Muttur, à l'est du Sri Lanka, des habitants déplacés vont surveiller leurs maisons.

GENEVE, 25 août (UNHCR) - Le nombre de Sri Lankais déplacés au sein de leur pays par les combats cette année a dépassé le cap des 200 000 auxquels s'ajoutent 8 700 personnes ayant fui vers l'Inde, a indiqué vendredi l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

« Au cours des derniers jours, notre personnel a pu accéder plus largement aux zones du pays qui avaient été isolées par les combats. Ceci nous a amené à augmenter considérablement nos statistiques relatives au nombre de personnes ayant fui leur foyer », a indiqué vendredi Jennifer Pagonis, la porte-parole de l'UNHCR, à Genève lors d'une conférence de presse.

Elle a aussi indiqué que le nombre de personnes déplacées depuis la reprise des combats en avril 2006 entre les forces gouvernementales et les rebelles du mouvement des Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE) est désormais de 204 602.

Les agences humanitaires ne peuvent toujours pas se rendre dans l'ensemble des sites accueillant des familles déplacées, a constaté Jennifer Pagonis. Elle a néanmoins ajouté que « l'UNHCR est satisfait que les travailleurs humanitaires puissent maintenant accéder à la ville de Muttur », un secteur qui a été au centre des opérations militaires dans le district de Trincomalee au nord-est du pays. Une mission conjointe des Nations Unies évalue les besoins les plus urgents à Muttur, ainsi que la situation sécuritaire, afin de s'assurer que l'aide qui sera délivrée dans les prochains jours aux déplacés soit adéquate.

Les conditions prévalant à Kanthale, qui accueille la plupart des familles ayant fui Muttur, sont en cours d'amélioration. Les autorités locales ont identifié de nouveaux sites où les communautés déplacées pourront être accueillies dans des hébergements d'urgence, ce qui permettra de libérer les écoles et les autres édifices publics où elles sont pour l'instant hébergées.

Au nord, les habitants de la ville de Jaffna jouissent d'une plus grande liberté de mouvement depuis l'allégement récent du couvre-feu pendant la journée. Ils bénéficient ainsi de cinq heures pour acheter de la nourriture de base et d'autres articles. Toutefois, un nombre important de déplacés reste bloqué dans les îles au large de la péninsule de Jaffna, dans l'attente d'une assistance dont le besoin pressant se fait sentir.

L'UNHCR fait tout son possible pour obtenir accès à ces zones dans les meilleurs délais.

« L'UNHCR fait tout son possible pour obtenir accès à ces zones dans les meilleurs délais », a indiqué Jennifer Pagonis.

Les combats dans la péninsule de Jaffna ont repris le 11 août. Deux semaines après, les habitants continuent de fuir dès que le couvre-feu et l'accalmie des combats le permettent. Les routes, les voies maritimes et aériennes reliant la région avec le reste du monde ont été coupées. Néanmoins un cargo transportant de la nourriture a été autorisé à entrer dans le port de Point Pedro dans la péninsule. Le déchargement de l'aide humanitaire a commencé vendredi.

Johnny Lee Park, chargé de protection de l'UNHCR, n'a pu quitter la ville de Jaffna que cinq jours après le début des combats. Il est notamment venu en aide à un vieil homme dont les quelques possessions étaient tombées sur la route alors qu'il fuyait les combats. « J'ai aidé cet homme à remettre ses affaires sur son vélo », a-t-il indiqué.

« Ce jour-là, pour chaque personne que j'ai pu aider, il devait y en avoir des centaines d'autres que je ne pouvais même pas atteindre », a indiqué Johnny Lee Park. « Nous avions de l'eau pour les gens que nous rencontrions sur les routes, j'ai même donné mes chaussures [à un garçon adolescent pieds nus]. » La plupart des gens fuyaient à pied, les plus chanceux étaient en tracteur.

Malgré les combats et les couvre-feux, l'agence pour les réfugiés a pu distribuer des matelas, des jerrycans, des lanternes et d'autres biens de secours basiques aux personnes dans la péninsule. Les camions de l'UNHCR ont aussi livré 30 à 50 tonnes de nourriture pour le compte du Programme alimentaire mondial.

En plus des personnes déplacées à l'intérieur du Sri Lanka, quelque 8 742 réfugiés sri-lankais sont arrivés en Inde depuis le début de l'année.

« Après la noyade de cinq personnes le 17 août dernier, survenue alors que leur bateau avait chaviré sous le coup de vents violents, l'UNHCR a répété sa profonde préoccupation au sujet des personnes qui s'enfuient par le détroit de Palk vers l'Inde sur des embarcations impropres à la navigation et souvent surchargées », a indiqué Jennifer Pagonis.

La reprise des combats, depuis avril, remet de plus en plus en cause le cessez-le-feu de 2002 entre le gouvernement sri-lankais et le LTTE, bien que cet accord reste encore techniquement en vigueur. Le LTTE se bat pour établir un Etat autonome pour la minorité tamoule de l'île.