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Des officiels soudanais appellent les réfugiés en Ouganda à rentrer

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Des officiels soudanais appellent les réfugiés en Ouganda à rentrer

Le HCR organise, pour des représentants des autorités locales soudanaises, des rencontres avec des réfugiés dans des camps en Ouganda et dans d'autres pays, pour qu'ils présentent aux rapatriés potentiels les conditions prévalant dans leur pays d'origine.
28 Janvier 2009 Egalement disponible ici :
Le Commissaire du comté de Magwi Emilio Igga Alimas rencontre des réfugiés soudanais en Ouganda.

ADJUMANI, Ouganda, 28 janvier (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés organise, pour des représentants des autorités locales au Sud-Soudan, des rencontres avec des réfugiés dans le nord-ouest de l'Ouganda. Ces réfugiés réfléchissent à un retour dans leur pays d'origine après des années d'exil forcé. Cette initiative semble réussir, car de nombreux réfugiés demandent à rentrer.

Au début du mois, Emilio Igga Alimas, le Commissaire du comté de Magwi dans l'Etat de l'Est-Equateur au Sud-Soudan, s'est rendu dans les installations d'Adjumani et de Moyo. Il a présenté la situation prévalant au Soudan à plusieurs centaines de réfugiés. Il était accompagné par trois chefs de village durant ces visites appelées « visites de présentation », qui étaient organisées par le HCR et le Gouvernement ougandais.

Emilio Igga Alimas a évoqué la situation sécuritaire et il a souligné combien il est important, pour l'avenir du Sud-Soudan, que les Soudanais rentrent avant les élections qui devraient être organisées en juillet dans le cadre de l'accord de paix de janvier 2005. Cet accord de paix avait mis fin à 21 ans de guerre entre le nord et le sud du pays et il a permis de commencer un rapatriement organisé. Emilio Igga Alimas a par ailleurs ajouté que le HCR réduira son programme de rapatriement assisté depuis les pays voisins cette année.

Cette visite a aidé des personnes comme Justine à se convaincre du bien-fondé du retour, elles qui se posaient déjà auparavant la question. Dans certains cas, Emilio Igga Alimas et les chefs de village ont prêché des convertis. A Moyo, Francis Igga, un représentant des réfugiés, a indiqué aux visiteurs : « Nous avons déjà pris notre décision. Soyez prêts à nous accueillir. »

Justine, qui est travailleur communautaire dans le domaine de la santé à Adjumani, a fui le Sud-Soudan en 1989. Elle a enduré son lot de souffrances durant ces 20 dernières années. Son père et son premier mari sont morts. Elle avait cependant eu envie de rentrer dans son pays dès la signature de l'accord de paix entre le Gouvernement soudanais et le Mouvement rebelle pour la libération du peuple soudanais.

Cependant, elle n'était pas encore sûre si c'était la bonne période pour rentrer et si les conditions étaient propices au Soudan. Cette visite de présentation l'a aidée à se décider. Elle a indiqué au HCR qu'elle rentrerait avec sa mère, ses six enfants et son second mari car, « c'est le bon moment ». Elle a indiqué que si elle partait maintenant, elle pourrait construire une maison et faire les semences avant le début de saison des pluies en avril. Ils pourraient aussi préparer les enfants à rentrer à l'école en avril.

Durant des échanges avec le Commissaire Alimas et la délégation qui l'accompagnait, des réfugiés ont fait part de leur principale préoccupation concernant des problèmes vitaux rencontrés lors de la réintégration comme la terre, la sécurité, la nourriture et l'emploi. Les représentants de Magwi les ont assurés que la paix était revenue au Sud-Soudan et que le Gouvernement mettait actuellement en oeuvre des actions répondant aussi à d'autres domaines de préoccupation.

« Nous avons besoin de vous pour [aider à] reconstruire notre pays », a expliqué Emilio Igga Alimas, ajoutant : « Le HCR est prêt à vous aider. » Cependant, Kazuhiro Kaneko, le chef du bureau du HCR dans la ville frontalière de Nimule au Soudan, a prévenu les réfugiés qu'ils seraient confrontés à certains défis difficiles de retour chez eux. « C'est votre détermination qui ouvrira un nouveau chapitre de votre vie », a-t-il dit.

Des visites similaires se sont aussi déroulées récemment dans des camps au Kenya et en Ethiopie, et davantage encore sont prévues. « Elles constituent d'excellents moyens pour que les représentants des autorités du Sud-Soudan rencontrent leurs citoyens », a expliqué Geoff Wordley, directeur adjoint des opérations au Soudan pour le HCR.

L'Est-Equateur a été l'un des Etats les plus touchés par la longue guerre civile, mais cette région est maintenant l'une des zones de retour les plus importantes dans le sud. Cette année, le HCR prévoit d'accroître les projets visant à soulager et à améliorer la réintégration des rapatriés au Sud-Soudan, où les infrastructures et les services ont été dévastés par des années de conflit et de négligence. L'organisation a mis en oeuvre près de 700 projets de réintégration depuis 2005.

Quelque 300 000 réfugiés sont rentrés au Sud-Soudan depuis 2005, avec environ 140 000 d'entre eux ayant reçu une aide du HCR. Près de la moitié des personnes récemment rentrées ont été rapatriés depuis l'Ouganda. Cette année, l'agence pour les réfugiés prévoit d'assister 54 000 retours volontaires. On compte actuellement 22 000 réfugiés soudanais à Adjumani et 12 000 à Moyo.

Par Kazuhiko Shimizu à Adjumani, Ouganda