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30 000 civils congolais fuient un regain de violence en Ituri

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30 000 civils congolais fuient un regain de violence en Ituri

Un renouveau des combats entre deux milices rivales dans le district de l'Ituri au nord-est du Congoa a poussé plus de 30 000 civils congolais à fuir leurs maisons.
7 Avril 2009 Egalement disponible ici :
Des personnes déplacées au nord de Dungu dans la Province Orientale en République démocratique du Congo.

BUNIA, République démocratique du Congo, 7 avril (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a indiqué mardi qu'un renouveau des combats entre des milices rivales dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) a poussé plus de 30 000 Congolais à fuir leurs maisons.

Le 31 mars, le Front populaire pour la justice au Congo (FPJC) a attaqué les villages de Tcheyi, de Bavi et de Songolo dans la région d'Irumu du district d'Ituri, qui est situé dans la Province Orientale en RDC. Deux jours plus tard, le Front révolutionnaire pour la paix en Ituri (FRPI) a lancé une contre-attaque pour reprendre Bavi.

Le FPJC s'oppose au FPRI depuis septembre dernier et ce mouvement a mené plusieurs attaques ayant provoqué des déplacements et des souffrances pour les populations de la région. Le FPRI a refusé de participer au processus de paix en RDC et il a également été accusé de graves violations des droits humains en Ituri.

Des personnes déplacées ont fui vers les villages de Nyakunde et de Marabo et elles se trouvent également le long de la route reliant Kagaba, Chikede, Geti et Aveba, à environ 50 à 70 kilomètres au sud de Bunia. Un grand nombre parmi les nouveaux déplacés sont des personnes qui étaient déjà déracinées suite à de précédents raids menés par le FRPI en 2006 dans le district d'Ituri. Elles avaient reçu une assistance du HCR pour rentrer dans leurs villages d'origine fin 2006.

Ces tout derniers combats menacent les progrès importants réalisés pour le rapatriement et la réinstallation de milliers de Congolais affectés par de précédents conflits dans la région.

Parallèlement, le HCR a lancé un appel pressant mardi aux donateurs pour aider à fournir une aide aux personnes déplacées internes, aux familles d'accueil et aux rapatriés dans la région du Haut-Uele, un autre district en proie à des troubles de la Province Orientale. Des milliers de personnes ont fui leurs maisons dans ce district, qui se situe au nord de l'Ituri, pour échapper aux attaques menées par les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) en septembre dernier.

Toutefois certaines de ces personnes rentrent chez elles, alors que les équipes du HCR ont depuis la fin du mois dernier réussi à accéder à des villages situés au nord de Dungu, la capitale du district - des villages que la LRA avait attaqués précédemment, y compris Kiliwa, Limai, Taduru et Duru. Les équipes du HCR y ont trouvé des personnes démunies ayant besoin d'une assistance urgente.

« L'assistance devrait être distribuée à tout le monde - les rapatriés, les déplacés et les familles d'accueil - car tous éprouvent les mêmes besoins », a indiqué Karl Steinacker, le coordonateur des opérations du HCR dans l'est de la RDC. A Duru, des employés du HCR ont retrouvé 1 400 personnes déplacées partageant leurs maigres ressources avec quelque 1 200 habitants des communautés locales. Environ 1 100 personnes sont rentrées dans leurs villages situés aux alentours de Duru. Leur état de santé est préoccupant et ils ont un besoin urgent d'assistance d'urgence.

Des personnes dans le besoin ont été aussi retrouvées la semaine dernière dans la ville de Faradje et le village de Kiliwa. Ces personnes manquent de tout. Lundi, une équipe du HCR s'est rendue à Taduru, une ville située à 20 kilomètres au nord-ouest de Dungu, et elle a retrouvé des hommes, des femmes et des enfants quasiment nus dormant sous des feuilles de palmier en vrac. Nombre d'entre eux sont malades et ils ont besoin de médicaments.

Par ailleurs, le HCR a établi qu'un grand nombre de personnes rentraient chez elles : environ 12 000 personnes sont rentrées à Faradje, soit environ 70 pour cent de sa population, alors que d'autres sont rentrées à Kiliwa, à 45 kilomètres au nord de Dungu. Toutefois ces personnes retrouvent des scènes de dévastation. Les maisons sont réduites en cendres, les champs ont été laissés en friche depuis des mois et les sources d'eau sont souillées.

Le HCR et d'autres agences ont fourni une aide, notamment du matériel d'abri et de la nourriture, mais davantage encore doit être fait - et vite - car la saison des pluies approche.

Cependant, la situation générale dans le Haut-Uele reste tendue et la plupart des 180 000 personnes déplacées ne sont pas près de rentrer chez elles. Les combats continuent dans la région de Duru et un homme y a été tué le 29 mars. Des personnes continuent à fuir leurs maisons - environ 200 personnes ont fui Faradje la semaine dernière pour échapper aux attaques de la LRA.

« Cette province n'a jamais vraiment connu une paix réelle », a confié un prêtre catholique de Dungu, se lamentant de la violence faisant rage depuis longtemps dans la Province Orientale.

Par David Nthengwe à Bunia, République démocratique du Congo