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La réinstallation des réfugiés du Myanmar atteint l'objectif des 50 000 personnes

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La réinstallation des réfugiés du Myanmar atteint l'objectif des 50 000 personnes

Un enseignant de l'ethnie Karen âgé de 23 ans devient le 50 000ème réfugié du Myanmar à quitter la Thaïlande dans le cadre du plus vaste programme de réinstallation dans le monde.
30 Juin 2009 Egalement disponible ici :
Plu Reh se dirige vers l'arrêt de bus, première étape de son périple d'abord à Bangkok puis par avion jusqu'aux Etats-Unis.

MAE HONG SON, Thaïlande, 30 juin (HCR) - Avec un regard d'appréhension, portant le sac rose et tressé traditionnel attaché en écharpe sur l'épaule et accompagné de sa femme et de sa fille, un jeune enseignant est devenu aujourd'hui le 50 000ème réfugié du Myanmar à être réinstallé depuis la Thaïlande dans le cadre du plus vaste programme de réinstallation dans le monde.

« Il n'y pas d'espoir dans un camp de réfugiés et je ne peux pas rentrer dans mon pays » a déclaré dimanche Plu Reh, âgé de 23 ans et appartenant à l'ethnie Karen, alors qu'il attendait d'effectuer une dernière visite médicale avant de monter à bord d'un bus pour Bangkok, d'où il a pris l'avion mardi pour les Etats-Unis. Avec sa femme âgée de 20 ans et leur fille de deux ans, ils partent s'installer à Camden dans le New Jersey.

Malgré une certaine nervosité à l'idée des 28 heures de vol vers l'inconnu, Plu Reh se réjouit de sa nouvelle vie. « J'ai principalement entendu des choses positives sur les Etats-Unis, » a dit le réfugié qui enseignait les études sociales et sanitaires à des élèves de 3ème et 4ème année dans une des écoles primaires du camp de Ban Mae Nai Soi, au Nord de la province Thaïlandaise de Mae Hong Son.

« En travaillant dur, on peut réaliser de nombreuses choses là-bas. Je voudrais continuer à étudier aux Etats-Unis. L'éducation est importante non seulement pour notre enfant mais également pour nous aider à améliorer nos vies. » Membre de l'ethnie Karen minoritaire au Myanmar, il a fui en 1996 vers le camp de réfugiés - où vivent encore quelque 18 000 réfugiés.

« La vie en Birmanie était très difficile, » se souvient-il. « Nous n'avons pas de droits, pas de travail et pas d'éducation. » Il se rappelle également que les soldats « attaquaient souvent le village pour emporter de la nourriture et des personnes destinées à être utilisées comme porteurs. »

Suite à une offre généreuse de réinstallation de la part des Etats-Unis adressée aux réfugiés enregistrés dans neuf camps situés sur la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar en 2005, Plu Reh a décidé de déposer une demande parce que « mon enfant n'a pas d'opportunités dans le camp. La chose la plus importante pour nous est que notre enfant reçoive une éducation. »

D'après Oliver Smith, officier de réinstallation du HCR, fort de son succès le programme de réinstallation a donné un nouvel espoir aux réfugiés vivant dans des camps en Thaïlande. Avec peu d'espoir que les réfugiés puissent rentrer au Myanmar dans un futur proche, et des possibilités très limitées qu'ils puissent s'installer de façon permanente en Thaïlande, la réinstallation dans un pays tiers est souvent la meilleure option. Il y a encore plus de 112 000 réfugiés enregistrés dans les neuf camps.

« Au HCR nous sommes très reconnaissants aux pays de réinstallation d'avoir à ce jour changé les vies de 50 000 personnes en leur donnant si généreusement une chance de recommencer leur vie » a-t-il déclaré. « Cela représente une énorme réussite en faveur des réfugiés du Myanmar. Ce n'est pas souvent que nous pouvons marquer un événement aussi positif et qu'autant de réfugiés peuvent trouver une solution à leur situation aussi porteuse d'espoir. »

Les principaux pays de réinstallation pour les réfugiés en Thaïlande sont les Etats-Unis, l'Australie et le Canada. La Finlande, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et la Suède ont également accepté un nombre important de réfugiés. Cette année entre 6 000 et 7 000 réfugiés devraient quitter la Thaïlande pour commencer de nouvelles vies à l'étranger.

Pour Plu Reh, partir aussi loin du Myanmar ne signifie certainement pas tourner le dos à son pays d'origine. Revenant à l'éducation supérieure que lui et sa femme espèrent recevoir aux Etats-Unis il a déclaré : « Si nous sommes éduqués, nous serons capables d'aider notre pays et notre peuple. »

Par Urara Furukawa à Mae Hong Son, Thaïlande