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Questions/Réponses : Un spectacle en solo met en scène des récits de réfugiés iraquiens

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Questions/Réponses : Un spectacle en solo met en scène des récits de réfugiés iraquiens

L'oeuvre et la vie d'une comédienne et auteur dramatique américaine ont été bouleversés par des rencontres inattendues avec des réfugiés iraquiens.
28 Décembre 2010 Egalement disponible ici :
La comédienne et auteur dramatique américaine Kim Schultz interprète un spectacle en solo qu'elle a écrit après avoir rencontré des réfugiés iraquiens au Moyen-Orient.

Kim Schultz est une actrice, une écrivaine et une comédienne qui interprète No Place Called Home (« Aucun endroit appelé chez soi »), un spectacle en solo sur les réfugiés iraquiens qu'elle a écrit après un voyage au Moyen-Orient. Le voyage était parrainé par l'ONG Intersections International, basée à New York, dont le travail consiste à promouvoir la paix et la compréhension. Andrea Lancaster, stagiaire au bureau du HCR à Washington, s'est récemment entretenue avec Kim Shultz. Extraits de leur conversation :

Pouvez-vous me parler du voyage qui vous a inspirée pour écrire la pièce ?

Dans le cadre du projet de Intersections International visant à amplifier la voix des Iraquiens (Iraqi Voices Amplification Project), j'étais invitée à me rendre en Jordanie, au Liban et en Syrie pendant 3 semaines pour rencontrer des réfugiés iraquiens et écouter leurs récits. Huit artistes ont fait le voyage. Nous y sommes tous allés pour écouter les récits des Iraquiens et revenir aux Etats-Unis pour créer de l'art inspiré par cette expérience, en espérant éclairer la vie des réfugiés et leur donner la parole. A notre retour, j'ai écrit la pièce qui s'est avérée être une histoire d'amour pour les Iraquiens en général et pour un Iraquien en particulier.

Y a-t-il eu une interaction spécifique qui vous a particulièrement touchée ?

J'ai été complètement sidérée par la générosité de tous les Iraquiens que j'ai rencontrés. Ils n'ont rien et ils essaient de nous donner de la nourriture, du thé et des bonbons et tout ce qui leur reste. Je peux vous citer l'exemple d'une famille en Jordanie. Toute la famille était réunie et ils nous faisaient part de ces récits; ils se bousculaient tous pour entrer et raconter leur histoire. Nous leur avons demandé quelle musique ils avaient éventuellement emportée avec eux en quittant l'Iraq. Ils ont répondu qu'ils n'avaient pas de souvenirs de musique, que c'était trop dur. Puis quelqu'un a entonné une chanson et le reste de la famille s'est jointe à lui et en quelques secondes nous nous sommes tous retrouvés debout à danser et à chanter. C'était un instant de joie rare. A un moment de la danse, l'un d'entre nous a malencontreusement renversé le service à thé. J'ai voulu le ramasser et aider à nettoyer mais la mère m'a regardée, a saisi mon bras et m'a dit « Non, dansez ». C'était un moment très puissant qui montre comment l'art peut guérir et, espérons-le, dans ce cas, influer sur le changement. C'est vraiment ce que Intersections essaie de faire - influer sur le changement par l'art.

Qu'espérez-vous que le public retienne de la pièce ?

J'espère que les spectateurs retiennent l'idée qu'ils peuvent faire quelque chose, que le problème n'est pas si immense et que si nous nous projetons dans l'autre, le problème n'est pas insoluble. Des gens attendent de nous que nous les aidions. J'espère que les spectateurs vont se reconnaître dans les personnages que j'ai mis en scène et reconnaître leur propre pouvoir - qu'ils peuvent eux aussi faire quelque chose qui peut aider.

Qu'est-ce que cela fait de jouer à la fois le rôle du narrateur et 11 personnages différents ?

J'ai eu des discussions avec mon metteur en scène et nous avons beaucoup travaillé sur la manière et la raison de faire ainsi. Le but est que chacun réalise que nous sommes en réalité tous pareils. En interprétant 11 personnages iraquiens différents, l'un des défis consiste bien sûr à rendre chacun unique et réel. Puis je raconte ma propre histoire qui est celle d'Omar, l'Iraquien pour lequel j'ai craqué, et je pense que les spectateurs seront peut-être surpris en voyant le spectacle parce qu'il s'agit en fait d'une histoire d'amour.

Jusqu'à présent, vous avez joué la pièce à New York. Prévoyez-vous de la jouer ailleurs ?

Oui, nous espérons la jouer à DC à la fin de l'hiver et nous essayons de faire une tournée dans le pays. Le but est de sensibiliser l'ensemble de la population à cette question. Le fait de jouer la pièce à DC est très important, ainsi que dans l'ensemble des Etats-Unis, de même qu'il est important d'aller à la fois dans les universités et les théâtres de tout le pays et de partager les récits des réfugiés iraquiens.

Pensez-vous que vous allez continuer à plaider la cause des réfugiés après cette tournée ?

Oui. Ce voyage m'a changée, je ne sais pas comment vous pouvez faire un tel voyage et ne pas être changé, et je ne m'attendais pas à ce changement. Je pensais y aller, écrire une pièce, revenir la jouer et que ce serait tout. Je suis complètement liée aux questions de réfugiés maintenant. Donc oui, toute cette expérience m'a changée et je poursuivrai certainement mes efforts de plaidoyer d'une manière ou d'une autre. J'aimerais beaucoup retourner là-bas et faire la suite des récits avec les familles. Cette expérience m'a touchée au coeur et je ne pourrai plus vivre comme avant.