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Le chef du HCR appelle à mettre fin au déplacement, durant une visite en Iraq

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Le chef du HCR appelle à mettre fin au déplacement, durant une visite en Iraq

Le chef du HCR António Guterres propose un plan d'action visant à permettre le retour de milliers de déplacés iraquiens
24 Janvier 2011 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire António Guterres s'entretient avec des familles déplacées dans le camp d'Um Al-Baneen à Bagdad.

BAGDAD, Iraq, 24 janvier (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a quitté l'Iraq lundi, après avoir proposé un plan d'action mené par le gouvernement et visant à permettre le retour de milliers de déplacés iraquiens.

« Ce plan d'action devrait avoir des objectifs clairs pour résoudre les problèmes de sécurité, de propriété foncière et de réintégration. Ce plan d'action devrait permettre à ces personnes de rentrer dans la sécurité et la dignité », a indiqué António Guterres, en faisant référence aux Iraquiens déplacés à l'étranger et au sein même de l'Iraq.

Cependant, António Guterres a souligné que le rapatriement devrait s'effectuer sur une base pleinement volontaire. « Il est inacceptable de forcer les gens à rentrer dans une localité où l'insécurité prédomine », a-t-il affirmé en faisant référence aux récentes expulsions d'Iraquiens depuis plusieurs pays d'Europe.

Le Haut Commissaire, lors de sa quatrième visite en Iraq en tant que chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, s'est également félicité de la formation en décembre d'un nouveau gouvernement de coalition iraquien après des mois d'impasse politique.

« Ce nouveau gouvernement représente une réelle opportunité pour l'Iraq mais aussi pour notre travail », a indiqué António Guterres. « J'espère aujourd'hui que nous verrons bientôt se refermer le chapitre du déplacement en Iraq », a-t-il ajouté.

Durant sa mission, il a rencontré le Président Jalal Talabani, le Premier Ministre Nouri Al-Maliki et le Ministre des Affaires étrangères Hoshyar Zebari. Il a également rencontré Iyad Allawi, le Président du Conseil national de politique stratégique.

António Guterres a proposé le plan d'action durant ces rencontres et il a été encouragé par les vives préoccupations exprimées par le nouveau gouvernement sur la prise pour cible de groupes minoritaires et religieux. « Il est essentiel de préserver la diversité en Iraq où presque toutes les civilisations ont leurs racines », a-t-il indiqué.

Presque 200 000 Iraquiens sont enregistrés en tant que réfugiés auprès du HCR principalement dans les pays voisins, en Syrie, en Jordanie et au Liban. De plus, le HCR estime qu'il y a environ 1,3 million d'Iraquiens déplacés internes, et quelque 500 000 d'entre eux vivant dans des conditions extrêmement précaires.

« Ces personnes vivent des conditions dramatiques. Sans abri ou vivant dans des bidonvilles, elles éprouvent un profond sentiment de désespoir », a indiqué António Guterres. « Nous avons besoin de fournir davantage d'aide humanitaire aux groupes les plus vulnérables. »

Le Haut Commissaire a indiqué que sa proposition de plan d'action, que le HCR aiderait à mettre en oeuvre, devrait également aider à concevoir une stratégie au bénéfice des personnes déplacées au sein de l'Iraq pour leur intégration dans la localité où elles ont fui si elles préfèrent y rester.

António Guterres s'est rendu dans le camp de déplacés d'Um Al-Baneen dans le centre de Bagdad, où 112 familles iraquiennes déplacées internes sont hébergées dans de vieux bâtiments militaires désaffectés et endommagés. António Guterres s'est félicité d'une décision du Gouvernement pour suspendre les expulsions jusqu'à ce qu'une solution puisse être trouvée pour reloger ces familles, dont un grand nombre sont dépourvues de documents d'identité et n'ont aucune source de revenu.

Le HCR a récemment achevé un programme visant à construire ou reconstruire 20 000 maisons de deux pièces dans des localités détruites à travers le pays.

Durant sa visite dans le camp, António Guterres a rencontré plusieurs familles, dont un grand nombre y était arrivées du fait de la violence ou car elles ne pouvaient plus continuer à payer leur loyer. De nombreux enfants ne sont pas scolarisés. Une mère a indiqué au Haut Commissaire qu'elle craignait d'envoyer son fils à l'école car « il pourrait ne jamais en revenir. »

António Guterres a noté que la vulnérabilité des réfugiés iraquiens enregistrés auprès du HCR dans les pays voisins s'est accrue bien que leur nombre ait diminué. La base de données du HCR pour les enregistrements de réfugiés iraquiens montre que 34% d'entre eux sont considérés comme étant vulnérables, y compris des milliers de personnes se trouvant dans un état de santé critique ou un nombre important de ménages dirigés par une femme.

La majorité des réfugiés iraquiens en Syrie et en Jordanie ont fui il y a plus de trois ans. Un grand nombre d'entre eux ont rencontré des problèmes pour trouver du travail, ce qui les rend tributaires de leurs économies s'épuisant progressivement ainsi que de l'aide assurée par les organisations internationales et les ONG locales.

L'une des conséquences de cette paupérisation est le nombre croissant d'enfants réfugiés iraquiens ayant quitté l'école pour trouver du travail occasionnel et aider à nourrir leurs familles. « Quand un enfant iraquien va à l'école plutôt qu'au travail, vous investissez pour l'avenir de l'Iraq », a indiqué António Guterres, soulignant l'importance de l'aide apportée aux réfugiés.

Alors que près de 90 000 réfugiés iraquiens sont rentrés en Iraq ces trois dernières années, le taux de retour s'est récemment ralenti et de nouveaux demandeurs d'asile continuent à s'enregistrer auprès du HCR dans les pays voisins. Plus de 456 000 anciens déplacés iraquiens sont rentrés dans leur région d'origine entre janvier 2008 et décembre 2010.

Par Melissa Fleming à Bagdad, Iraq