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Les civils fuient le Burundi avant les élections de la semaine prochaine

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Les civils fuient le Burundi avant les élections de la semaine prochaine

Plus de 600 personnes traversent chaque jour la frontière vers le Rwanda, et plusieurs centaines d'autres vers la Tanzanie, l'Ouganda et la RDC.
29 Juin 2015 Egalement disponible ici :
Un bateau transportant des réfugiés burundais arrive à Baraka, en République démocratique du Congo.

GENÈVE, 26 juin (HCR) - Un nombre croissant de personnes fuient le Burundi avant les élections législatives prévues lundi prochain et qui avaient déjà provoqué des semaines de violence. Par ailleurs, des milliers de personnes ont cherché refuge au-delà des frontières de cet Etat d'Afrique centrale, a déclaré le HCR vendredi.

Les représentations du HCR dans les pays voisins ont noté une augmentation constante du nombre d'arrivées de réfugiés burundais ces derniers jours. Tout porte à croire que l'exode est susceptible de s'accroître. Plus de 600 personnes traversent chaque jour vers le Rwanda, entre 200 et 300 vers la Tanzanie, et entre 150 à 200 personnes vers l'Ouganda.

« Les civils expliquent avoir fui l'instabilité politique générale et la violence liée aux élections, y compris des attaques à l'arme légère et à la grenade, ainsi que des arrestations arbitraires », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards lors d'un point de presse à Genève.

L'instabilité politique au Burundi a commencé début avril, lorsque le Président Pierre Nkurunziza avait annoncé qu'il allait se présenter pour un troisième mandat, une décision dénoncée par l'opposition comme étant inconstitutionnelle.

Près de 127 000 Burundais se sont déjà enregistrés en tant que réfugiés. Cependant, beaucoup d'autres auraient également quitté le pays, mais ils ne se sont pas enregistrés. Selon les dernières statistiques officielles, quelque 62 000 Burundais se trouveraient en Tanzanie voisine, 45 000 au Rwanda, 8855 en Ouganda, 10 590 en République démocratique du Congo, et enfin 400 auraient rejoint la lointaine Zambie.

Au Rwanda, le nombre d'arrivants a fortement augmenté ces derniers jours, avec plus de 600 réfugiés traversant quotidiennement la frontière. L'enregistrement des réfugiés dans la capitale Kigali se poursuit également, avec déjà quelque 10 000 Burundais enregistrés.

« Nous prévoyons que ce nombre continue de croître alors que l'enregistrement augmente dans la deuxième plus grande ville du Rwanda, Butare. Plus de 30 000 réfugiés ont été transférés vers le camp de réfugiés de Mahama, dont la capacité initiale d'accueil est de 50 000 réfugiés », a noté Adrian Edwards, ajoutant: « En Tanzanie, les réfugiés continuent d'arriver au rythme de près de 200 à 300 personnes par jour. »

En Tanzanie, les nouveaux arrivants sont transférés vers le camp de réfugiés de Nyarugusu. Avant l'arrivée récente de milliers de réfugiés burundais, le camp abritait déjà plus de 60 000 réfugiés congolais.

« La Tanzanie accueille désormais près de 120 000 réfugiés, avec des conditions de surpeuplement. Les installations sont mises à rude épreuve », a déclaré Adrian Edwards.

Le HCR travaille avec ses partenaires et le Gouvernement de Tanzanie pour identifier un autre site et y établir un nouveau camp.

Dans la province du Sud-Kivu en RDC, les réfugiés étaient initialement hébergés par des réfugiés burundais qui avaient quitté le pays il y a des années. De nombreux hôtes vivent eux-mêmes dans des conditions difficiles. Afin de pouvoir offrir une meilleure prestation en matière de protection et d'assistance, les réfugiés qui arrivent sont désormais transférés vers le site de réfugiés de Lusenda.

En prévision de nouvelles arrivées, les transferts ont été accélérés ces derniers jours. Deux centres de transit à la frontière sont maintenant vides et prêts à accueillir d'autres arrivants avant l'ouverture du scrutin lundi.

En mai, le HCR et ses 17 partenaires avaient lancé le Plan d'aide régional aux réfugiés burundais pour un montant de 207 millions de dollars afin de protéger et d'aider jusqu'à 200 000 réfugiés burundais. Malgré la détérioration de la situation au Burundi, le Plan a été financé seulement à hauteur de 13 pour cent. De ce fait, des services essentiels, comme l'eau, la santé et l'assainissement, sont sérieusement sous-financés.