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Selon le HCR, il faut intensifier la coopération pour assurer la protection des réfugiés en Amérique centrale

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Selon le HCR, il faut intensifier la coopération pour assurer la protection des réfugiés en Amérique centrale

Face à la violence des gangs qui pousse un nombre croissant de gens à fuir, le Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection internationale appelle au partage des responsabilités et à une meilleure préparation pour offrir une protection efficace aux réfugiés.
10 Mars 2017 Egalement disponible ici :
De jeunes réfugiés salvadoriens vont jouer au football dans les rues de Tapachula, leur ville d'adoption au sud-ouest du Mexique, à proximité de la frontière avec le Guatemala (photo d'archives, septembre 2016).

MEXICO – L'impact de l'insécurité et de la violence qui déracinent des dizaines de milliers de personnes originaires du Triangle du Nord centraméricain se fait de plus en plus sentir au Mexique, a déclaré ce jour le Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection internationale qui appelle à une intensification des efforts régionaux afin d'assurer efficacement la protection des réfugiés.

Dans la déclaration liminaire prononcée lors du Dialogue sur la protection, tenu à Mexico avec le Gouvernement mexicain, Volker Türk, Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection internationale a présenté la situation en Amérique centrale comme proche de la crise. Son discours faisait suite à une récente visite dans les zones frontalières avec le Guatemala où il a pu s'entretenir avec de nombreux réfugiés et demandeurs d'asile.

Depuis des décennies, le Mexique sert de lieu de transit aux migrants d'Amérique centrale qui remontent vers le nord. Durant les dernières années toutefois, la situation s’est modifiée vu le nombre croissant de demandeurs d’asile originaires du « Triangle du Nord » (Salvador, Guatemala et Honduras). « C'est un peu comme une sonnette d'alarme qui nous incite à mieux nous préparer pour répondre à la dynamique nouvelle qui s'instaure dans la région, » a signalé Volker Türk.​

« Dans les échanges que j'ai pu avoir avec les hommes, les femmes et les enfants, dont la plupart ont fui le Triangle du Nord, il est évident qu'ils ont cherché à échapper à d'épouvantables violences. Ils m'ont parlé d'extorsion, de recrutements forcés et de violations des droits de l'homme qui sont principalement le fait d'organisations criminelles transnationales et de gangs locaux, » a-t-il expliqué à son auditoire composé de représentants d'institutions et de départements d'État chargés de la question des réfugiés.

« Les déplacements sont un formidable défi, mais aussi une opportunité de transformation sociale. »

Selon Volker Türk, on trouve parmi les déplacés du Triangle du Nord des familles entières ainsi que des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexe (les LGBTI) qui sont doublement à risque de discrimination du fait de leurs orientations sexuelles.

« Les déplacements sont un formidable défi, mais aussi une opportunité de transformation sociale. Malgré les horreurs qu'ils ont endurées, les réfugiés en exil découvrent en eux force et résilience. Nous devons leur donner les moyens de contribuer à leur propre avenir et de devenir des agents de changement, » a-t-il déclaré.

Comme la violence et les persécutions semblent vouloir perdurer dans les pays du Triangle du Nord, le Mexique et le HCR sont convenus de la nécessité d'un renforcement de la coopération et du soutien régional afin d'offrir une protection efficace à ceux qui ont été chassés de chez eux.

L'an dernier, le Mexique a reçu près de 9000 nouvelles demandes d'asile, soit une augmentation de 156 pour cent par rapport à 2015. Depuis janvier 2015, le nombre de demandes d'asile enregistrées a augmenté de plus de huit pour cent par mois.

Au vu de cette tendance, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés estime que le Mexique recevra au moins 20 000 demandes d'asile supplémentaires en 2017. « Ces chiffres reflètent la réalité sur le terrain et montrent clairement que le Mexique n'est plus seulement un pays de transit, mais bien un pays de destination pour les réfugiés, » a indiqué Mark Manly, le représentant du HCR au Mexique.

« Ces programmes doivent être avantageux pour tous afin que les communautés hôtes tirent également parti de la situation. »

Les mesures de protection doivent mettre l'accent sur les programmes d'intégration locale, y compris en permettant l'accès au marché du travail et aux services de base. « Ces programmes pourraient être avantageux pour tous et bénéficier aussi aux communautés hôtes. Une société qui s'ouvre à la diversité en récolte la valeur ajoutée, » a fait valoir Volker Türk.

Les parties ont également jugé qu'il fallait redoubler d'efforts pour améliorer la qualité des conditions d'asile et l'accès à un processus équitable et efficace de reconnaissance du statut de réfugié et offrir aux demandeurs d'asile, surtout les enfants, des solutions autres que la détention.

Le HCR et le Gouvernement mexicain continueront de travailler avec les autorités locales et régionales et de renforcer les partenariats avec les centres et organisations de la société civile qui accueillent les réfugiés et les migrants au Mexique.

Le HCR a salué les engagements pris par le Président Enrique Peña Nieto lors de la réunion des chefs d'État et de gouvernement de l’ONU, tenue à New York en septembre 2016, ainsi que les engagements du Mexique au titre de la Déclaration de San Jose adoptée en juillet dernier.

« Ces engagements constituent d'importantes avancées vers la conclusion du Pacte mondial sur les réfugiés, » a conclu Volker Türk.