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Un spectacle de marionnettes pour faire connaitre aux réfugiés enfants syriens leur riche héritage culturel

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Un spectacle de marionnettes pour faire connaitre aux réfugiés enfants syriens leur riche héritage culturel

Le réfugié syrien Jassem utilise des marionnettes pour faire connaître le riche héritage culturel de la Syrie auprès des jeunes réfugiés au Liban, dont beaucoup n'ont aucun souvenir de leur pays.
22 Août 2018 Egalement disponible ici :
Le réfugié syrien Jassem, 28 ans, présente un spectacle de marionnettes à de jeunes réfugiés syriens dans le nord du Liban.

NAKHLE, Liban - Accroupi à l'intérieur d'une petite tente dans un champ d’oliviers au sommet d'une colline du nord du Liban, Jassem fait bouger ses marionnettes et chante des rimes d'une voix de fausset sur des faits marquants de l’histoire de sa Syrie natale. Les jeunes enfants réfugiés se tordent de rire dans le public d’où ils lancent des questions au sujet d’une patrie dont la plupart d'entre eux n’ont aucun souvenir.

Cet ancien professeur d'éducation physique âgé de 28 ans était arrivé au Liban en tant que réfugié en 2011, après avoir fui l'insécurité à Raqqa. Il s'est d'abord installé à Beyrouth avant de rejoindre le village de Nakhle, dans le district de Koura au nord du pays. Il a expliqué qu’avec des compatriotes réfugiés, ils ont commencé à monter des spectacles de marionnettes lorsqu'ils ont réalisé à quel point les enfants syriens au Liban manquaient de connaissances sur leur propre pays.

« Tout ce qu'ils savent de la Syrie, c'est la guerre et les bains de sang. » 

« Beaucoup d'enfants syriens sont nés ou ont grandi loin de chez eux. Tout ce qu'ils savent de la Syrie, c'est la guerre et les bains de sang », a-t-il expliqué. « Vous avez l'impression qu'ils n'ont aucun sentiment d'appartenance à la Syrie. Mais ces enfants sont l'avenir du pays… Comment vont-ils le reconstruire s'ils n'en savent rien ? »

Le Liban accueille 976 000 réfugiés enregistrés ayant fui le conflit syrien, qui en est à sa huitième année. Plus de la moitié d'entre eux sont des enfants. Dans toute la région, plus d'un million d'enfants réfugiés sont nés après le début de la guerre, ce qui signifie qu'ils n'ont connu que des conflits ou l'exil.

Pendant le spectacle, Jassem présente aux jeunes les 14 gouvernorats syriens ainsi que leurs traditions et faits marquants spécifiques, y compris les danses folkloriques et les grands monuments comme par exemple la mosquée omeyyade de Damas. Les enfants sont intéressés, mais la réaction la plus forte provient plutôt de leurs parents.

« Lorsque nous jouons cette pièce, nous sommes souvent touchés par la réaction émotionnelle des parents, qui tombent en larmes en se remémorant des souvenirs de la Syrie », a dit Jassem. « Notre spectacle déclenche généralement une discussion entre parents et enfants sur l'héritage et la culture de leur ville natale. »

« Le bénévolat me permet d'avoir l'esprit tranquille. »

L'initiative est née du travail bénévole de Jassem, qui a commencé lorsqu'il a déménagé à Koura et est devenu travailleur bénévole de proximité pour le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés. Son travail auprès des familles réfugiées vulnérables et son expérience d'enseignant l'ont amené à identifier le besoin d'aider les jeunes Syriens dans leur éducation.

En plus du spectacle de marionnettes, Jassem et d'autres bénévoles organisent également des cours du matin trois fois par semaine pour les enfants syriens inscrits dans les écoles publiques libanaises. Les leçons se concentrent principalement sur les connaissances en arabe et en français, et après avoir commencé par aider un petit groupe d'enfants du quartier, les classes comptent aujourd’hui près de 50 élèves.

Pour les aider à faire face à la demande croissante, le HCR a fait don d'une tente pour la classe et de fournitures scolaires pour les enfants. Jassem espère étendre le spectacle de marionnettes et les cours de langue à d'autres régions du pays, et dit que cette expérience a transformé sa propre vie d’exilé.

« Le bénévolat me permet d'avoir l'esprit tranquille », dit-il. « Quand on rend le sourire à un enfant, on a l'impression de l'aider et de lui donner de l'espoir. Ce sentiment est indescriptible. »