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Vivre avec un handicap quand on est déplacé

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Vivre avec un handicap quand on est déplacé

Bawk Ra, originaire du Myanmar, a perdu la capacité de marcher quand elle avait cinq ans. Puis elle a perdu sa maison. Avec un smartphone, un peu de formation et l'aide de sa famille, elle a filmé sa vie devant la caméra.
3 Décembre 2019
La famille de Bawk Ra l'a aidée à prendre ces photos depuis le camp où ils vivent à Bhamo, au Myanmar.

Quand j'avais cinq ans, j'ai souffert d’une grave infection à l'estomac. Il n'y avait pas de dispensaire dans notre village. Il n'y avait qu'un seul homme qui savait comment administrer des injections.

La famille de Bawk Ra l'a aidée à prendre ces photos depuis le camp où ils vivent à Bhamo, au Myanmar.

Il m'a injecté un produit dans les deux hanches. Après une semaine, je ne sentais plus ma jambe gauche. Le lendemain, c'était l'autre jambe.

Je n'ai plus été capable de marcher depuis.

La soeur de Bawk Ra la porte souvent dans le camp quand la météo est mauvaise.

Je n'ai jamais pu aller à l'école, mais ma mère m'a appris à lire et à écrire en kachin, et j'avais de nombreux amis.

Bawk Ra

 

Bawk Ra passe beaucoup de temps à lire et à écrire à la maison.

En 2011, notre village a été attaqué lorsqu'un cessez-le-feu a été interrompu. Mes parents étaient agriculteurs dans les collines et mes jeunes frères étaient à l'école. Ils ont fui avec leurs professeurs, en me laissant toute seule.

Bawk Ra aide sa famille en s'occupant des enfants et des tâches domestiques.

J'ai pleuré et prié toute une journée. Finalement, l’un de mes oncles est venu me chercher et m'a portée sur son dos.

Je vis dans ce camp à Bhamo, au nord du Myanmar, depuis sept ans. Je ne peux pas bouger beaucoup parce que quelqu'un doit toujours me porter.

Elle gagne un petit revenu en tressant des ficelles de couleur pour les fourreaux d'épée traditionnels.

La récolte et Thanksgiving me manquent. Je me souviens encore de l'odeur des caris préparés à l'église lors de ces occasions spéciales.

Je fais de mon mieux pour aider mes parents autant que possible. Je gagne un peu en tressant des cordes de couleur pour les fourreaux traditionnels.

Bawk Ra passe beaucoup de temps à s'occuper des enfants dans le camp. Ici, elle joue avec le fils de son voisin.

Je ne veux pas me marier. J'ai peur que mon mari m'abandonne un jour à cause de mon handicap.

J'aimerais que quelqu'un puisse comprendre mes inquiétudes.

Bawk Ra s'occupe d'un jeune voisin qui vit avec la polio.

Mais ma vie a changé récemment, grâce au HCR et à ses partenaires.

Après que Bawk Ra a participé au cours de photographie, le HCR a identifié qu'elle avait besoin d'un fauteuil roulant.

J'ai reçu un fauteuil roulant ! J'ai pu aller en ville pour la première fois.

Bawk Ra

 

Bawk Ra et sa soeur visitent la rivière près de Bhamo pour la première fois.

J'ai mangé de la glace. J'ai aussi fait du shopping. Ma sœur m'a acheté une nouvelle veste en jean.

Elles se rendent au marché local après avoir reçu le fauteuil roulant.

C'est merveilleux. Mais je m'inquiète toujours pour mon avenir.

Bawk Ra

Qui s'occupera de moi quand je serai plus âgée ?


En raison du conflit en cours dans l'État de Kachin au Myanmar, plus de 107 000 personnes vivent dans des camps pour personnes déplacées. Dans de nombreux camps, il y a peu d’opportunités pour les moyens de subsistance ainsi qu’un accès limité aux soins de santé et à l'éducation.

Ce projet de photographie, dirigé par le HCR et le Yangon Photo Festival, donne aux personnes comme Bawk Ra les compétences nécessaires pour partager leurs propres parcours. Bawk Ra a depuis reçu un prix pour ces photos - et un tout nouvel appareil photo Canon.