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L'héritage de la célèbre impératrice d'Autriche du XIXe siècle bénéficie aujourd'hui aux réfugiés

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L'héritage de la célèbre impératrice d'Autriche du XIXe siècle bénéficie aujourd'hui aux réfugiés

Les réfugiés en Ukraine bénéficieront de la volonté de l'impératrice Elisabeth. La célèbre Autrichienne, surnommée Sissi, a laissé une partie de sa fortune à de bonnes causes lorsqu'elle a été assassinée en 1898.
27 Septembre 2019 Egalement disponible ici :
Noel Calhoun du HCR (à l'extrême gauche), Thomas Jentzsch de l'Académie autrichienne des sciences, Olivia Lichtscheidl, experte de l'impératrice au musée Sissi, et Christoph Pinter du HCR.

L'impératrice Elisabeth d'Autriche, surnommée Sissi, est célèbre pour son côté glamour et parce qu'elle prenait soin des gens ordinaires. Son testament est moins connu. A sa mort en 1898, l'épouse de l'empereur François-Joseph a légué une partie de sa fortune aux nécessiteux et aux persécutés.


Aujourd'hui, cet argent soutient le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, dans des pays qui font partie de l'ancien empire des Habsbourg.

La semaine dernière, Thomas Jentzsch, Directeur général de l'Académie autrichienne des sciences, a remis un chèque de 15 000 euros à Noel Calhoun, représentante adjointe du HCR en Ukraine. La cérémonie s'est déroulée au musée Sissi sous un portrait emblématique de l'impératrice avec des étoiles de diamants dans les cheveux.

Il y a 2600 réfugiés en Ukraine et cette contribution aidera à financer un programme du HCR qui leur offre une formation linguistique et professionnelle, a indiqué Noel Calhoun.

« Nous utiliserons l'argent comme Sissi l'aurait souhaité : pour protéger les réfugiés. Grâce à Sissi, nous pourrons aller un peu plus loin dans notre action », dit-elle.

A Vienne, le musée dédié à Sissi est le deuxième plus grand à attirer les touristes du monde entier, après celui consacré à Mozart. Depuis le début de l'année, le musée Sissi a attiré près d'un million de visiteurs. Sa renommée est due en partie à trois films tournés à son sujet dans les années 1950, et mettant en vedette l'actrice autrichienne Romy Schneider.

« Une femme en avance sur son temps. »

Sissi est entrée à la rigide cour d'Autriche en 1854 alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle a donné naissance à des enfants étant jeune mais deux d'entre eux sont morts, et elle a trouvé un exutoire à sa frustration et à son chagrin au travers de ses voyages et grâce à son travail caritatif. Elle a été assassinée par un anarchiste italien à Genève en 1898.

« Les mythes au sujet de Sissi ont pris forme juste après sa mort », dit Olivia Lichtscheidl, une experte de l'impératrice au musée Sissi. « Elle était fascinante, talentueuse et active, une femme en avance sur son temps. »

Par certains aspects, Sissi obéissait aux conventions de son époque, par exemple en portant un corset serré. Mais elle a choqué les conservateurs en marchant dans les Alpes et en faisant de l'équitation, des activités qui n'étaient pas caractéristiques des femmes de l’époque.

Elle a exercé une influence politique, contribuant à un compromis qui a conduit à la double monarchie austro-hongroise.  Elle prônait la pitié pour les prisonniers politiques et la bonté envers les malades mentaux. L'intérêt particulier qu'elle portait aux filles dont le père était mort à la guerre explique peut-être pourquoi son testament est interprété aujourd'hui au profit des réfugiés.

L'argent provient de la vente d'un journal intime que Sissi a écrit dans les années 1880, alors qu'elle avait la cinquantaine. Elle a laissé le journal en lieu sûr, non pas dans les archives autrichiennes, mais auprès du gouvernement suisse, avec un embargo de 60 ans sur sa publication.

En 1980, le Conseil fédéral suisse a décidé que le HCR en serait le meilleur bénéficiaire et c’est pourquoi il reçoit périodiquement le produit des droits d’auteur provenant du journal publié par l'Académie autrichienne des sciences.

« Ce n'est pas à moi de parler au nom de l'impératrice Sissi », dit Thomas Jentzsch. « Mais son testament indique clairement qu'elle pensait que le monde d'aujourd'hui ne serait pas paisible... Je suis sûr qu'elle serait heureuse de ce don. »