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Le chef du HCR appelle à aider le Soudan qui accueille les réfugiés éthiopiens

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Le chef du HCR appelle à aider le Soudan qui accueille les réfugiés éthiopiens

Le Haut Commissaire a également lancé un appel de fonds de près de 150 millions de dollars pour aider le Gouvernement soudanais à prendre en charge les réfugiés.
29 Novembre 2020 Egalement disponible ici :
Berhane, 31 ans, un réfugié éthiopien avec sa fille au centre de réception frontalier de Hamdayet, à l'est du Soudan.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi a appelé dimanche à l’apport d’une aide internationale au Soudan qui accueille plus de 43 000 réfugiés ayant fui l’éruption de combats en Éthiopie voisine au cours des dernières semaines.


Filippo Grandi a déclaré que la décision du Gouvernement de Khartoum d’accueillir les réfugiés, dont près de la moitié sont des enfants, était un exemple pour la communauté internationale mais que le pays avait besoin d’aide pour faire face à ce surcroît de responsabilités.  

Ces personnes originaires de la région du Tigré dans le nord de l’Éthiopie ont fui vers le point de passage frontière de Hamdayet, dans l’est du Soudan, ainsi que vers deux autres postes frontaliers, l’un dans l’État de Kassala et l’autre à Lugdi, dans l’État de Gedaref.

« La plus belle tradition d’hospitalité africaine et soudanaise »

Le Gouvernement de Khartoum a toutefois jugé que le site d’Um Raquba, à environ 70 kilomètres à l’ouest de la frontière, était un lieu plus sûr pour porter assistance aux réfugiés. Environ 10 000 réfugiés ont déjà été transportés vers ce site.

« Le Gouvernement soudanais a maintenu ses frontières ouvertes dans la plus belle tradition d’hospitalité africaine et soudanaise et je souhaite le féliciter de montrer l’exemple à la communauté internationale. En revanche, le Gouvernement soudanais a besoin d’une aide importante », a-t-il déclaré.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a lancé un appel de fonds de 147 millions de dollars pour les six prochains mois pour le HCR, les agences des Nations Unies et la communauté humanitaire afin d’aider le Soudan à gérer la crise.

« Je suis également ici pour mobiliser l’assistance et que des aliments, de l’eau, des médicaments et des abris puissent être fournis aux réfugiés », a-t-il précisé.

Filippo Grandi s’exprimait depuis Hamdayet, à l'occasion de sa visite de quatre jours dans le pays durant laquelle il a rencontré le Premier Ministre Abdalla Hamdok et d’autres hauts responsables à Khartoum. Il s’est également entretenu avec des réfugiés à la frontière chaude et poussiéreuse avec l’Éthiopie d’où ils arrivaient. Beaucoup ont déclaré vouloir rentrer chez eux dès que la situation était suffisamment sûre.

Le HCR a déjà effectué des livraisons de matériel de secours par avion-cargo depuis son entrepôt de stockage à Dubaï, aux Émirats arabes unis, pour acheminer au Soudan des couvertures, des lampes à énergie solaire, des moustiquaires, des bâches, des tentes et des entrepôts préfabriqués destinés aux réfugiés.

« Cette année est très stressante »

Filippo Grandi a appelé à une médiation pour mettre fin au conflit, reprenant à son compte les appels lancés par le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres et l’Union africaine. Il s’est également dit inquiet de la situation de près de 100 000 réfugiés érythréens qui sont accueillis dans le Tigré par l’Éthiopie.

« L’Éthiopie fait preuve d’une grande hospitalité à l’égard de ces réfugiés qui se retrouvent aujourd'hui pris dans ce conflit sans que nous puissions avoir accès à eux », a-t-il indiqué.

Les réfugiés ont déclaré qu'ils fuyaient le conflit, mais qu'ils craignaient aussi les violences intercommunautaires.

Berhane, 31 ans, a fui la semaine dernière son foyer à Humera, une ville du Tigré, pour rejoindre le Soudan. Ce professeur de géographie dit que l'année a été difficile, avant même le début des combats, parce que son école avait été fermée du fait de la pandémie de Covid-19.

Sa femme, qui est également enseignante, a perdu son emploi quand les écoles ont fermé et comme elle était en visite dans de la famille, il avait perdu tout contact avec elle. Leur fillette dit que sa maman lui manque, et qu'elle espère que la famille sera bientôt réunie.

Koros, la mère de Berhane, raconte en pleurant comment elle a fui en entendant des tirs d'artillerie et des bombardements au début du mois.

« Cette année est très stressante parce que le coronavirus a lourdement pesé sur notre vie quotidienne, notre économie et notre santé mentale, et maintenant c'est cette guerre qui a explosé », dit Berhane. « La conjugaison de tout ça, ça nous stresse encore plus. »

Des services de recherche des familles ont été mis en place et ont déjà permis de réunir de nombreux réfugiés séparés.