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Des réfugiés poursuivent leur scolarité durant la pandémie de Covid-19 grâce à quatre idées innovantes

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Des réfugiés poursuivent leur scolarité durant la pandémie de Covid-19 grâce à quatre idées innovantes

Le tout dernier rapport du HCR sur l'éducation présente les parcours inspirants de réfugiés qui poursuivent leur éducation envers et contre tout.
4 Septembre 2020
En Iran, des soeurs réfugiées afghanes vont à l'école pour la première fois.

Les écoles ont fermé, les examens ont été annulés : la pandémie de Covid-19 a fait des ravages dans l'éducation des enfants à travers le monde entier. Selon les chiffres des Nations Unies, environ 1,6 milliard d'élèves dans le monde, dont des millions de réfugiés, ont vu leur éducation perturbée.

Cependant, comme souvent lorsqu'ils sont confrontés à des défis apparemment insurmontables, la détermination des réfugiés à garantir la poursuite de leur instruction a une nouvelle fois pris le dessus. Dans un rapport intitulé « Tous unis pour l’éducation des réfugiés », le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, met en lumière une série d'exemples inspirants sur la manière dont les jeunes réfugiés ont fait face durant la pandémie.

Les données du rapport 2019 sont issues de statistiques émanant de douze pays qui accueillent plus de la moitié des enfants réfugiés dans le monde. Alors que le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire est de 77%, seulement 31% des jeunes réfugiés sont inscrits au secondaire. Et seulement 3% d’entre eux poursuivent leurs études au niveau supérieur.

Bien que très inférieures aux moyennes mondiales, ces statistiques n’en constituent pas moins une avancée. La scolarisation dans l’enseignement secondaire a progressé, avec des dizaines de milliers de nouveaux élèves qui poursuivent aujourd’hui leur scolarité. L’augmentation a été de 2% pour la seule année 2019.

Toutefois, la pandémie de Covid-19 menace aujourd’hui de réduire à néant ces progrès, comme d’autres avancées majeures. La menace pesant sur la scolarité des filles réfugiées est particulièrement préoccupante.

Le désir d'éducation des réfugiés ne fait aucun doute. Le défi consiste à répondre à leur détermination par un soutien de la communauté internationale. Notre rapport met en lumière plusieurs exemples de méthodes innovantes et collaboratives auxquelles ont recours des réfugiés et des enseignants, avec le soutien des gouvernements et des partenaires du HCR, pendant le confinement.

1. Ce dont nous avons besoin, c’est... Radio Gargaar

Amina Hassan, enseignante d'origine somalienne, donne une leçon d'anglais à des élèves de cinquième année par radio au camp de Dadaab au Kenya.

En temps normal, Amina Hassan se tiendrait devant sa classe d'une centaine d'enfants dans une école de l'immense complexe de camps de réfugiés de Dadaab, dans l'est du Kenya. Ces jours-ci, elle a dû se reconvertir dans la radiodiffusion, avec l'une des émissions de radio les plus inhabituelles au monde.

Dadaab compte plus de 67 000 élèves qui fréquentent seulement 22 écoles primaires et six écoles secondaires, où les enfants et les jeunes réfugiés, ainsi que les élèves de la communauté d'accueil qui partagent leurs salles de classe, reçoivent un enseignement certifié les autorités nationales.

Amina a pris l'antenne pour diffuser les cours à sa classe de cinquième année sur une station communautaire appelée Radio Gargaar, qui signifie « aide » ou « assistance » en somali. « Ils m'appellent parfois au studio pour me poser des questions », dit-elle. « Je suis persuadée qu'ils apprennent même si je ne peux pas les voir. »

2. La salle de cours mobile

En Bolivie, une salle de cours mobile permet aux enfants vénézuéliens vivant dans des abris d'apprendre et de jouer.

La danse, le chant, la peinture - et l'apprentissage sur le sujet de la pandémie de coronavirus - sont au programme pour un groupe de jeunes Vénézuéliens à La Paz, en Bolivie. Mais au lieu d'aller à l'école, l'école est venue à eux.

Aula Movil (Classe mobile) est un projet piloté par le HCR et des organisations partenaires pour les enfants vénézuéliens réfugiés et migrants qui n'ont pas eu accès à l'éducation formelle, à l'enseignement à distance ou aux activités récréatives depuis la fermeture de l'école. Bien que le personnel soit vêtu d'un équipement de protection individuelle de la tête aux pieds, les jeunes s'y habituent rapidement.

En outre, la classe apporte un soutien psychosocial et un contact avec l’extérieur à la communauté vénézuélienne, en visitant des centres d'hébergement où le HCR fournit un refuge aux familles vénézuéliennes.

3. Avec ou sans connexion, faire fonctionner l'éducation

En Ouganda, le téléphone et l'internet apportent un progrès aux installations de réfugiés reculées, dans le nord du pays.

Grâce à un partenariat remontant à 2018, le HCR et ses partenaires en Ouganda ont pu accélérer un projet d'éducation en ligne donnant aux enseignants et aux étudiants l'accès à une grande variété de ressources librement disponibles.

De nombreuses communautés déplacées vivent dans des zones où la connectivité Internet est faible, voire inexistante, et où il n’y a pas d’appareils connectés. Une plateforme d'apprentissage open source appelée Kolibri, développée par l'organisation à but non lucratif Learning Equality, est conçue pour contourner ces problèmes en étant adaptée à une variété d'appareils bon marché, n’existant plus sur le marché ou autres modèles anciens.

Une fois que le contenu a été téléchargé sur un appareil - soit dans une usine, soit dans une zone qui dispose d'une connexion Internet – celui-ci peut le partager avec d'autres sur un réseau local hors Internet.

4. Leçons en plein air

Une jeune réfugiée de 15 ans au camp d'Inke, en République démocratique du Congo (RDC), se prépare à une leçon répondant aux exigences de distanciation sociale donnée par un enseignant local, Jean Aimé Mozokombo.

Une jeune réfugiée de 15 ans au camp d'Inke, en République démocratique du Congo (RDC), se prépare à une leçon répondant aux exigences de distanciation sociale donnée par un enseignant local, Jean Aimé Mozokombo. © HCR/Ghislaine Nentobo

Toutes les écoles étant fermées, Jean Aimé Mozokombo fait la classe en plein air.

Dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC), plus de 600 élèves réfugiés centrafricains ont pu poursuivre leur préparation à l'examen final de l'école primaire nationale. Jean Aimé était l'un des nombreux enseignants de la communauté d'accueil qui se sont efforcés de continuer leur enseignement auprès de leurs jeunes élèves.

Depuis des mois, il organise des séances d'apprentissage au camp de réfugiés d'Inke, dans la province du Nord-Ubangi, devant les maisons de ses élèves. Ses classes sont limitées à six à la fois pour assurer une bonne distanciation physique.

Même sans les installations habituelles, ces cours en plein air sont essentiels. « Nous faisons notre possible car l'examen final de l'enseignement primaire national est essentiel pour que les élèves puissent s'inscrire à l'école secondaire », a déclaré Jean Aimé.

 

Des réfugiés et des communautés d’accueil aux enseignants, en passant par les partenaires du secteur privé, les autorités nationales et locales, les innovateurs et les agences humanitaires... tous ont trouvé de nombreux moyens de maintenir l’éducation face à la pandémie. Toutes ces initiatives ont été une démonstration de partenariat, de générosité et de créativité, alliée à la passion et à la détermination de millions de jeunes. 

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est une organisation mondiale qui se consacre à sauver des vies, à protéger les droits et à construire un avenir meilleur pour les réfugiés, les communautés déplacées et les apatrides.