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Au Soudan, les civils fuyant les régions du Darfour et du Kordofan empruntent des itinéraires périlleux et sont confrontés à de graves abus

Points de presse

Au Soudan, les civils fuyant les régions du Darfour et du Kordofan empruntent des itinéraires périlleux et sont confrontés à de graves abus

19 novembre 2025 Egalement disponible ici :
Sudan. UNHCR and partner Distribute Plastic Sheets in Tawila to Address Immediate Needs

Des personnes qui ont récemment fui les combats à El Fasher et dans les environs attendent de recevoir de l'aide à Tawila, dans l'État du Darfour du Nord, au Soudan.

GENÈVE - La situation humanitaire dans les régions soudanaises du Darfour et du Kordofan s'aggrave à un rythme alarmant, alors que l'escalade de la violence contraint des milliers de familles à fuir, souvent pour la deuxième ou troisième fois, alerte le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Les familles qui arrivent à Tawila, à une cinquantaine de kilomètres d'El Fasher relatent les horreurs qu'elles ont vécues avant et pendant leur fuite. Les femmes et les filles font état de viols et de violences sexuelles pendant leur fuite d'El Fasher. De nombreux parents recherchent leurs enfants disparus, dont beaucoup sont traumatisés par le conflit et les dangereux périples entrepris pour se mettre en sécurité. Incapables de payer les rançons, de nombreuses familles ont perdu leurs jeunes garçons, arrêtés ou enrôlés de force dans des groupes armés.

Les trajets pour parvenir en lieu sûr sont de plus en plus longs et périlleux, car les personnes déplacées tentent d'éviter les postes de contrôle. Depuis la prise d'El Fasher, 2 000 personnes fuyant le Darfour et le Kordofan sont arrivées à Ad Dabbah, dans l'État du Nord, certaines ayant parcouru plus de 1 000 kilomètres, leur périple ayant parfois duré jusqu'à 15 jours. Elles rejoignent les quelque 35 000 personnes qui ont réussi à atteindre Ad Dabbah pendant le long siège. Des milliers d'autres personnes seraient en route. Les nouveaux arrivants font état de confiscations de leurs effets personnels, notamment de leurs téléphones, bijoux, vêtements et argent liquide. Les transporteurs exigeraient également des tarifs exorbitants, transformant cette fuite désespérée vers la sécurité en une nouvelle épreuve d'abus et d'exploitation. Les informations récentes faisant état retours forcés vers El Fasher de personnes ayant fui, par des groupes armés le long des routes de déplacement, sont particulièrement inquiétantes.

La situation à El Fasher atteint rapidement un point critique. Les réseaux communautaires et les sources locales indiquent aux équipes du HCR que des milliers de personnes, en particulier des personnes âgées, handicapées et blessées, restent bloquées, soit parce qu'elles ne peuvent pas quitter la ville, soit parce qu'elles n'ont pas les moyens ou la force de fuir.

Près de 100 000 personnes ont été déplacées d'El Fasher et des villages environnants au cours des deux dernières semaines, cherchant refuge dans d'autres régions du Darfour du Nord et dans les États voisins. Les trois quarts des personnes nouvellement déplacées avaient déjà été contraints de fuir leur foyer auparavant, principalement dans les camps de Zamzam et d'Abu Shouk, ainsi que dans certains quartiers d'El Fasher. Le conflit a également atteint d'autres régions de l'ouest du Soudan, notamment le Kordofan du Nord, où il a provoqué le déplacement de près de 50 000 personnes ces dernières semaines, dont beaucoup avaient déjà fui les précédentes vagues de combats.

Les conditions dans les zones d'arrivée, notamment Ad Dabbah et Tawila, restent désastreuses. Les gens dorment à la belle étoile, sous les arbres ou dans des abris de fortune. L'eau potable, la nourriture et les médicaments sont pratiquement inaccessibles. De nombreuses familles n'ont rien mangé depuis des jours. Les professionnels de santé mettent en garde contre une hausse de la malnutrition, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes. Les nouveaux arrivants sont traumatisés après des mois de siège et de déplacements répétés.

Le HCR et ses partenaires intensifient actuellement leurs efforts pour venir en aide aux personnes les plus démunies au Darfour, dans le Kordofan et dans l'État du Nord. À Tawila, des centres de protection ont été mis en place afin d'apporter un soutien spécialisé, notamment des conseils, des services de recherche de membres de famille et d'autres formes d'aide aux nouveaux arrivants les plus vulnérables. Les enfants non accompagnés et séparés de leurs familles sont également enregistrés et orientés vers des prestataires de services spécialisés afin de bénéficier d'une aide supplémentaire. Le HCR a également fourni des kits de prophylaxie post-exposition (PEP) aux autorités sanitaires pour le traitement des victimes de viols. Nous envoyons également des articles ménagers, du matériel d'hébergement et d'autres articles de secours depuis Port-Soudan vers les endroits auxquels nous avons accès. Une équipe du HCR est déployée à Ad Dabbah pour répondre à la crise.

Le HCR se joint aux appels répétés en faveur d'une cessation immédiate des attaques aveugles contre les civils et de la garantie d'un passage sûr et sans entrave pour ceux qui fuient désespérément pour sauver leur vie. Les obstacles persistants à l'accès humanitaire mettent des vies en danger. Le HCR exhorte toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits humains, et à accorder un accès total, inconditionnel et durable aux travailleurs humanitaires afin qu'ils puissent fournir une aide vitale à ceux qui en ont le plus besoin. Le HCR appelle également à la protection des intervenants de première ligne, dont trop nombreux sont ceux qui ont perdu la vie ou sont portés disparus.

Dans le même temps, le HCR appelle la communauté internationale à intensifier son soutien en fournissant les fonds nécessaires de toute urgence, mais aussi en exerçant une pression plus forte et soutenue pour protéger les civils et permettre l'acheminement de l'aide afin de répondre aux besoins considérables. À ce jour, le HCR n'a reçu que 35 % des ressources nécessaires cette année pour répondre à la crise au Soudan et dans les pays d'asile. Le HCR souhaite mobiliser de toute urgence 84,2 millions de dollars pour poursuivre ses interventions vitales l'année prochaine.

Le Soudan continue d'être confronté à la plus grande crise de déplacements au monde, avec près de 12 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer à l'intérieur du pays et au-delà des frontières. Sans une action rapide et décisive, des millions de civils soudanais, dont beaucoup ont déjà été déplacés à plusieurs reprises, risquent de subir des souffrances et des pertes encore plus grandes.

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