Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Les réfugiés soudanais en Égypte dans l'incertitude alors que l'aide est insuffisante pour répondre à leurs besoins

Articles et reportages

Les réfugiés soudanais en Égypte dans l'incertitude alors que l'aide est insuffisante pour répondre à leurs besoins

Plus de 317 000 réfugiés ayant fui le conflit au Soudan sont confrontés à des difficultés croissantes en Égypte. Le manque de fonds entrave les efforts du HCR et de ses partenaires pour fournir une assistance vitale.
2 Novembre 2023 Egalement disponible ici :
Un garçon est assis, souriant, entre son grand-père et sa mère.

Siraj (au centre), un jeune réfugié soudanais, est assis entre son grand-père Abdallah et sa mère Shirin dans leur appartement à la périphérie du Caire.

Près du petit appartement situé en périphérie du Caire où Siraj, 12 ans, vit désormais avec sa mère, Shirin, et son grand-père, Abdallah, il entend régulièrement des enfants soudanais de son âge aller et revenir à grand bruit de l'école du quartier.

Alors que plus de 30 000 enfants réfugiés soudanais fréquentent actuellement des écoles publiques et privées en Égypte, pour Siraj, aller à l’école reste hors de portée. Incapable de payer les frais de scolarité appliqués par la petite école locale et craignant de laisser son fils se rendre seul dans une école publique éloignée, Shirin se retrouve dans l’incapacité de scolariser son fils.

« Sans éducation, il n'a pas d'avenir », soupire Shirin, désespérée.

Bien qu'ils soient désormais en sécurité, l'adaptation à leur nouvelle vie de réfugiés en Égypte est un défi majeur. Son père, âgé de 79 ans, souffre de diabète et de troubles rénaux. Il a besoin de médicaments et des soins qu'ils n'ont pas les moyens de s'offrir.

« Mon père est un vieil homme très malade. Chaque jour, il faut faire un choix entre lui acheter des médicaments et nourrir la famille, car nous n'avons plus d'argent », confie Shirin.

Les réfugiés soudanais en Égypte sont dans l'incertitude

Une grande partie des 317 000 réfugiés du Soudan qui ont trouvé refuge en Égypte depuis le début du conflit armé, il y a six mois, se trouvent dans une situation similaire. L'Égypte est le deuxième pays à accueillir le plus grand nombre de réfugiés du Soudan, après le Tchad. Nombreux sont ceux qui, comme Shirin et sa famille, ont épuisé leurs économies pour financer leur périple vers un endroit sûr. L'Égypte est confrontée à une forte inflation et à une augmentation du coût de la vie, et les réfugiés ont du mal à couvrir leurs besoins les plus élémentaires.

Peu après son arrivée au Caire, la famille s'est enregistrée auprès du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et a bénéficié d'une aide financière d'urgence ponctuelle pour couvrir le loyer et d'autres dépenses. Mais comme les dépenses sont constantes - loyer, nourriture, soins de santé - cette somme est depuis longtemps épuisée et il leur est aujourd'hui difficile de subvenir à leurs besoins.

Le HCR collabore avec les autorités et ses partenaires sur place pour venir en aide aux nouveaux arrivants en provenance du Soudan. Cependant, avec seulement 31 % du financement nécessaire pour cette année, l'écart entre les besoins et l'aide disponible ne cesse de se creuser.

« Plus de 317 000 réfugiés soudanais sont arrivés en Égypte au cours des six derniers mois et plus de 100 000 d'entre eux se sont présentés à nos bureaux d'enregistrement au Caire et à Alexandrie », précise Hanan Hamdan, Représentante du HCR en Égypte. « La plupart d'entre eux sont des femmes et des enfants qui ont besoin d'aide. Des fonds supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour nous permettre de poursuivre nos programmes d'assistance. »

Des rêves en suspens

La situation dans laquelle se trouvent Shirin et sa famille est bien loin de la vie confortable qu'ils menaient à Khartoum. Diplômée en informatique, Shirin travaillait dans les ressources humaines d'une société de marketing, tandis que son père, ingénieur aéronautique à la retraite, percevait une pension régulière. Ils complétaient leurs revenus en mettant des biens immobiliers en location. 

Aujourd'hui, le rêve de Siraj de décrocher un diplôme et de devenir pilote est au point mort, et son grand-père s'inquiète de ce qui pourrait lui arriver si sa propre santé venait à se dégrader.

« J'approche de la fin de ma vie, mais ma seule crainte est qu'après mon décès, ma fille et mon petit-fils ne souffrent », dit-il. « Mon souhait est qu'ils aient un bel avenir. »

Si Shirin cherche désespérément une solution à leurs besoins immédiats, il n'y a qu'une seule chose qu'elle désire vraiment. « Mon message au monde est de nous aider à mettre fin à la guerre, de venir en aide au Soudan et d'aider les Soudanais à rentrer chez eux. »