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« Nous vous remercions pour les salles de classe, maintenant nous avons besoin d'ordinateurs », affirment les élèves réfugiés

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« Nous vous remercions pour les salles de classe, maintenant nous avons besoin d'ordinateurs », affirment les élèves réfugiés

Le conseil des dirigeants d'entreprise de l'UNHCR, en visite actuellement dans les camps de réfugiés de l'Afrique de l'Est et de la région des Grands Lacs, ont discuté mardi à Dadaab au Kenya, avec des réfugiés somaliens pour apprendre qu'ils privilégient l'éducation presque par-dessus toute autre chose et qu'ils aimeraient avoir la chance de pouvoir utiliser un ordinateur pour élargir leurs horizons.
15 Mars 2006 Egalement disponible ici :
A l'école du camp de Dadaab au Kenya, un élève s'exprime devant des représentants du Conseil des dirigeants d'entreprise de l'UNHCR : « Nous avons besoin de davantage de professeurs, de salles de classe et de livres. ».

DADAAB, Kenya, 15 mars (UNHCR) - Paul Parach Majak, un Somalien âgé de 21 ans, est passionné de géographie. Il est élève de quatrième dans une école primaire d'un camp de réfugiés. Cette école surchargée manque de financement, elle ne dispose que d'un pupitre pour huit élèves et d'un cahier pour six. Dans ces conditions, Paul n'a pas beaucoup de chance d'enrichir ses connaissances sur les pays étrangers, et encore moins d'en visiter un.

« Voici mon univers », explique-t-il, en montrant le désert entourant sa salle de classe aux fenêtres largement ouvertes qui a été sa maison durant près de la moitié de sa vie. « Comment pourrais-je être au courant de ce qui se passe dans le monde au-delà d'ici ? »

La question était adressée aux cadres de haut niveau appartenant à cinq des plus grandes entreprises au monde et composant le Conseil des dirigeants d'entreprise de l'UNHCR, actuellement en mission en Afrique de l'Est et dans la région des Grands Lacs. Une réponse à la question de Paul est venue de l'un des représentants de la plus importante entreprise au monde dans le secteur des logiciels informatiques.

« Il est essentiel que vous ayez accès à la technologie et à une formation scolaire appropriée, pour pouvoir découvrir le monde au-delà des frontières », a affirmé Patrick De Smedt, directeur de Microsoft pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. « Je suis venu ici pour découvrir quels sont vos besoins et nous nous engageons à vous aider à traverser ces frontières. »

Parmi les 127 000 réfugiés accueillis dans les trois camps de Dadaab, à l'est du Kenya, on dénombre une proportion importante de jeunes très intéressés par l'informatique, comme l'ont découvert mardi les membres du Conseil. Aux demandes de formation en informatique et d'accès à Internet se mêlaient de fréquents remerciements pour l'aide déjà fournie dans les écoles par le fabriquant d'articles de sport Nike, un autre membre du Conseil des dirigeants d'entreprise.

« L'information représente le pouvoir et le manque d'information, c'est un manque de pouvoir », a expliqué un représentant des jeunes, âgé de 24 ans, Nour Abdi Ali, aux membres du Conseil des dirigeants d'entreprise, qui est dirigé par la Haut Commissaire adjointe de l'UNHCR, Wendy Chamberlin.

Tout en admettant qu'il a lui-même une connaissance très élémentaire en informatique, Nour Abdi Ali a indiqué que les réfugiés réclament avec force une chance de pouvoir se former dans cette discipline, d'avoir accès à une connection Internet et de pouvoir ainsi donner leur opinion aux représentants du nouveau gouvernement somalien de transition sur le processus de paix dans leur pays d'origine.

Un autre jeune réfugié somalien est d'accord sur ce point : « La paix s'imposera un jour dans mon pays et je représenterai l'avenir de mon pays. »

Un jeune réfugié, exilé depuis 1992, c'est-à-dire presque durant toute sa vie, a ajouté : « Quelques-uns d'entre nous pourraient devenir président et premier ministre de notre propre pays. »

« Je suis impressionné par votre attitude positive et orientée vers l'avenir », a répondu Patrick De Smedt.

Quelque 57 jeunes réfugiés, dont 10 femmes, suivent une série de cours de familiarisation à l'informatique au Sky Institute, un petit centre de formation dans cette discipline disposant de quatre ordinateurs. Celui-ci est situé au marché du camp d'Ifo, l'un des trois sites constituant le complexe de Dadaab. La surface de ce centre de formation correspond à peu près à celle d'une petite chambre dans un appartement de standard nord-américain ou européen. Lors de la visite des membres du Conseil des dirigeants d'entreprise, des étudiants débutants étaient très concentrés sur leur travail pour apprendre à maîtriser la frappe sur un clavier, à deux par ordinateur, avec pour objectif la progression vers des cours de niveau avancé.

« C'est plutôt un service rendu à la jeunesse, non pas une entreprise commerciale », a indiqué Jibril Ibrahim Ahmed, le responsable. Toujours est-il que, depuis sa création il y a quatre ans, environ 350 étudiants ont été diplômés. Quelques-uns d'entre eux ont trouvé un emploi rémunéré au sein d'organisations non gouvernementales dans les camps grâce à cette compétence en informatique.

Mais la plupart de la journée, les discussions ont porté sur une aide beaucoup plus rudimentaire pour l'éducation - un privilège précieux ici, par exemple pour Paul, passionné de géographie, qui n'est pas embarrassé d'être en quatrième malgré ses 21 ans.

Les filles, qui représentent environ 20 pour cent des élèves de l'école primaire de Midnimo dans le camp d'Ifo, ont remercié Nike d'avoir financé la construction des latrines. Grâce à cet aménagement, elles sont maintenant beaucoup plus motivées pour aller à l'école.

Le fabriquant d'articles de sport Nike a aussi construit des salles de classe dans l'école, aidant ainsi à réduire le nombre d'élèves par classe de 112 à 45, et a fourni des livres scolaires et des cahiers.

« Chaque soutien de Nike et d'autres sociétés aura un effet très positif sur notre vie, nous vous en sommes très reconnaissant », a expliqué un élève aux visiteurs. A Dadaab, Nike a aussi financé le projet « Ensemble pour les filles », un programme de sport qui encourage les filles à rester scolarisées.

Le Conseil des dirigeants d'entreprise, qui compte aussi des représentants du laboratoire pharmaceutique Merck, du géant de l'audit PricewaterhouseCoopers et de l'agence de travail temporaire Manpower, a été créé l'année dernière pour développer des partenariats innovants entre le secteur privé et la communauté humanitaire.

A l'école du camp de Dadaab au Kenya, un élève s'exprime devant des représentants du Conseil des dirigeants d'entreprise de l'UNHCR : « Nous avons besoin de davantage de professeurs, de salles de classe et de livres. ».

Pendant cette mission, ses représentants visitent des camps de réfugiés pour mieux connaître le travail de l'UNHCR en Afrique de l'Est et dans la région des Grands Lacs, ainsi que se rendre compte de l'impact de la participation des entreprises sur la vie quotidienne des réfugiés.

Par Kitty McKinsey à Dadaab, Kenya