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Le HCR aide des civils rwandais au retour

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Le HCR aide des civils rwandais au retour

Depuis le début de l'année, le HCR a aidé plus de 4 000 réfugiés rwandais à rentrer dans leur village d'origine depuis l'est de la République démocratique du Congo.
9 Mars 2009 Egalement disponible ici :
Des rapatriés rwandais dans un centre de transit au Rwanda, après qu'ils aient été rapatriés à bord de camions du HCR.

BUKAVU, République démocratique du Congo, 9 mars (HCR) - Des milliers de réfugiés rwandais se sont enregistrés pour le rapatriement depuis le lancement de l'offensive conjointe menée par le Rwanda et la RDC en janvier contre une milice rebelle au Nord-Kivu.

Les forces armées rwandaises se sont retirées de la province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) la semaine dernière, après l'opération menée avec les forces gouvernementales de la RDC contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

La milice comprend principalement des Rwandais de l'ethnie hutue qui sont arrivés en RDC à la suite du génocide de 1994 au Rwanda. La situation sécuritaire au Nord-Kivu reste tendue, malgré l'opération militaire contre les FDLR.

Depuis le début de l'opération en janvier, on observe toutefois une augmentation significative du nombre de réfugiés rwandais souhaitant rentrer dans leur village d'origine, principalement des femmes et des enfants. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a aidé le Gouvernement congolais à rapatrier plus de 4 000 civils rwandais depuis janvier, en comparaison du chiffre de 8 000 pour toute l'année 2008.

« Je me sens plus en sécurité depuis que nous sommes en dehors de la zone de combat », a récemment indiqué à Bukavu - la capitale de la province du Sud-Kivu - Marie, une veuve, alors qu'elle attendait avec ses quatre enfants dans un centre de transit du HCR afin d'être enregistrée pour son rapatriement. Son mari a été tué par des hommes armés durant une attaque contre leur maison.

Il y a 13 points de rassemblement au Nord et au Sud-Kivu où ceux qui souhaitent un retour assisté se retrouvent avant d'être emmenés vers les centres de transit de Bukavu et de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Marie a indiqué avoir décidé, comme tant d'autres, de profiter de cette opportunité de l'offensive militaire contre les FDLR pour rentrer dans son village d'origine après plus de dix ans d'exil dans des conditions difficiles. La milice avait auparavant empêché de nombreux civils de rentrer au Rwanda.

« Les conditions de vie dans la forêt sont très difficiles. Ma vie est misérable, on est chassés comme des animaux. J'ai toutefois une nouvelle vie derrière ces collines et mes enfants ont besoin de retourner à l'école », a expliqué Marie, pointant du doigt en direction du Rwanda. Le voyage de Marie vers Bukavu a été très long. Elle est arrivée de Mangere, dans la région de Masisi au Nord-Kivu, où elle a vécu avec ses enfants dans la forêt.

Pour faire face aux demandes supplémentaires pour le rapatriement, le HCR a accru la capacité des centres de transit et a intensifié son opération logistique. « De nombreux autres réfugiés pourraient encore être en chemin depuis des zones plus au nord qui ont été affectées par le conflit », a expliqué Millicent Mutuli, chef du bureau du HCR à Bukavu.

Marie a reçu un kit d'articles d'aide pour le retour et sa prochaine destination était la ville frontalière rwandaise de Cyangugu, où elle sera à nouveau enregistrée avant d'être ramenée vers son village natal.

« Je ne sais pas si j'aurai une maison en béton ou une simple hutte en terre recouverte de tôle ondulée. De toute façon, je m'en sortirai avec l'aide de ma famille et de mes amis, si nous sommes encore vivants », a indiqué cette mère déterminée avant d'embarquer à bord d'un camion du HCR vers la frontière.

La situation sécuritaire dans les Kivus reste fragile, spécialement dans le Nord-Kivu, où les populations craignent des attaques de représailles menées par les FDLR contre les personnes soupçonnées de collaborer avec les militaires. Les agences humanitaires estiment le nombre total de déplacés internes à près d'1,4 million de personnes dans l'est du pays.

Par Francesca Fontanini à Bukavu, République démocratique du Congo