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INTER'ACT 2022 à Nanterre : "Surtout, ne lâchez rien"

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INTER'ACT 2022 à Nanterre : "Surtout, ne lâchez rien"

Dans le cadre de la 6ème édition d'Inter'Act, des élèves de 4ème du Collège Jean Perrin à Nanterre ont reçu la visite du HCR en France, accompagné d'intervenants réfugiés qui se sont mobilisés pour sensibiliser les élèves à la thématique des déplacements forcés.
3 Juillet 2022
Thomas, réfugié, explique son parcours aux élèves de 4ème du collège Jean Perrin à Nanterre.

INTER'ACT est de retour en 2022. Pendant une journée, des sessions de témoignages et des ateliers de rap, de danse, de chant, de cuisine et de création de bijoux ont été organisés au sein de l’établissement francilien, dans le but de créer la rencontre et favoriser les échanges entre les jeunes et les intervenants réfugiés.

La rencontre par le témoignage

Le matin, plusieurs groupes d’élèves ont suivi une introduction sur la situation des déplacements forcés à travers le monde, mené par les équipes du HCR en France. Plus de 100 millions de personnes ont en effet été contraintes de fuir leur foyer à cause des guerres et violences à la mi-année 2022, soit plus de 1 000 fois la population de Nanterre. Pour s'assurer de la bonne compréhension de toutes et tous, des quizz ont été proposés, pour reprendre les notions expliquées. Suite aux présentations, les intervenants réfugiés ont livré avec émotion leurs témoignages aux élèves.

Une classe de 4ème a écouté le récit de Josiane, journaliste réfugiée du Burundi, tandis que dans une salle de classe voisine, les élèves étaient attentifs au témoignage de Noura, originaire de Syrie. Dans la salle polyvalente, Thomas, autre intervenant réfugié, a raconté les différentes étapes de son exil et de sa reconstruction devant trois classes de collégiens. À la fin de son témoignage, il interrogeait les élèves : "Que diriez-vous à une personne réfugiée ?" Les réponses ont fusées : "Force à vous", "Courage", "Surtout ne lâchez rien".

"J’aimerais dire aux enfants que la guerre ce n’est pas quelque chose que l’on peut prévoir. C’est pour cela qu’il faut être patient avec les réfugiés."

L’après-midi, Anastasia, réfugiée venue d’Ukraine, est revenue sur son parcours devant des élèves en classe SEGPA. Pour elle, il était nécessaire de  “dire aux enfants que la guerre ce n’est pas quelque chose que l’on peut prévoir. C’est pour cela qu’il faut être patient avec les réfugiés et faire preuve de bienveillance et en étant ouvert à la diversité.”

Un moment de partage grâce à la cuisine

Sur le temps de midi, le format INTER’ACT a été adapté aux modalités de l’établissement, celui-ci ne disposant pas de cuisine pour préparer les repas des élèves demi-pensionnaires. Comme le collège disposait d’une petite cuisine et d’un restaurant d’application pour les élèves de SEGPA, dans le cadre de leur formation aux métiers de la cuisine et de la restauration, une activité leur a été proposés.

Des élèves accompagnés d’un de leur professeur et de Samah, cheffe réfugiée soudanaise, ont ainsi cuisiné ensemble un repas soudanais pour 20 convives - professeurs et personnes invités dans l’établissement à l’occasion de l’évènement.

"Nous pouvons tout faire en tant que réfugié. Nous pouvons faire ce que nous aimons, comme partager un repas soudanais et sa culture avec les autres."

Cet atelier a aussi permis de mettre en valeur les élèves en classe SEGPA. "Les élèves sont contents d’avoir pu échanger avec les réfugiés. Leurs parcours de vie les ont marqués. Les élèves de SEGPA ont adoré être mis en situation avec la constitution du repas et le service du repas qu’ils ont préparé",  soulignait une professeure de l'établissement.

L'après-midi, le collège Jean Perrin a été le théatre de multiples activités. Dans l'ensembe de l'étalissement, des collégiens ont participé à divers ateliers animés par des bénévoles réfugiés. Une manière d'en apprendre un peu plus sur leur parcours tout en partageant leurs passions et talents.

La créativité au coeur des échanges

De la musique et des voix résonnaient à l'unisson au deuxième étage du collège Jean Perrin. Après avoir livré son témoignage le matin même, Thomas, également chanteur, a animé un atelier de gospel l'après-midi, accompagné au piano par le professeur de musique de l’établissement. Les collégiens ont suivi leurs conseils pour chanter d'une même voix sur une mélodie sud-africaine.

De l’autre côté du couloir, un autre genre de musique provenait de l'atelier de rap animé par Mohamed Jamous, ancien réfugié et membre du groupe Refugee of Rap. Après avoir découvert l'histoire de l'artiste palestino-syrien, les élèves ont été initiés aux bases de l’écriture d’un texte de rap et à la rythmique. À la fin de l’atelier, ils ont présenté les morceaux produits en petits groupes.

Au premier étage, des élèves ont confectionné des colliers et des boucles d’oreilles à partir de pièces détachées aux côtés d'Eva, artiste réfugiée vénézuélienne. Les activités de la journée se sont déroulées jusque dans le gymnase du collège. Yara, intervenante de nationalité syrienne, a appris une chorégraphie de danse aux élèves, heureux de pouvoir se mettre en mouvement après la pause du midi.

Dans la peau d'une personne réfugiée

Dans le CDI, des collégiens ont visité l'exposition The Most Important Thing, réalisée par le photographe américain Brian Sokol, en partenariat avec le HCR. Chaque panneau représentait un réfugié accompagné de l'objet le plus important à ses yeux, emporté dans la précipitation de l'exil. Pourquoi une famille angolaise donne-t-elle autant d'importance à un document d'identité ? Pourquoi ce réfugié angolais en RDC affiche un sourire radieux, alors que son père n'a pu emporter qu'une simple veste ? De quoi inspirer les collégiens, qui ont été invités, à la fin de la visite, à imaginer l'objet qu'ils emporteraient s'ils devaient à leur tour fuir leur foyer.

Un dernier atelier proposait aux jeunes de visionner Clouds Over Sidra, le premier film en réalité virtuelle produit et réalisé par les Nations Unies. Immergés dans le camp de réfugiés de Zaatari, en Jordanie, ils ont pu faire la rencontre de Sidra, une jeune réfugiée syrienne de 12 ans, qui leur a raconté son quotidien en anglais. Les ateliers se sont terminés par un temps d’échange avec les collégiens.