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Des villes du monde entier prennent l'initiative d'accueillir des réfugiés

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Des villes du monde entier prennent l'initiative d'accueillir des réfugiés

Lors d'une réunion importante à Genève, des maires ont exposé les contributions positives que les réfugiés apportent aux villes à travers le monde entier.
19 Décembre 2018

Né au Libéria, Wilmot Collins est arrivé pour la première fois aux États-Unis en tant que réfugié dans les années 1990 et il s'est installé à Helena, au Montana. Après avoir travaillé pendant plus de vingt ans, payé ses impôts et scolarisé ses enfants dans la ville, ses habitants l'ont élu maire.


« Les réfugiés ne sont pas différents de vous. Il y en a un en face de vous. Vous en parlez à l'un d'eux. Nous ne sommes pas différents. Tout ce que nous demandons, c'est de nous donner cette deuxième chance et de voir comment contribuer à la communauté », a-t-il expliqué.

Au fil des ans, Wilmot et sa famille ont contribué en retour à la ville de Helena. Wilmot a servi pendant 22 ans dans l'armée ; son épouse est infirmière à l'hôpital local des Anciens Combattants, et leur fille est maintenant militaire en service actif à l’étranger.

« Nous avons rendu dix fois plus en retour. Et nous continuerons à donner. Parce que c'est nous. C'est ce que nous voulons. Nous apprécions notre pays, celui qui nous a accueillis. Nous l’apprécions, vous savez - et donc nous donnons en retour », a-t-il ajouté.

« Tout ce qu'on demande, c'est de nous donner cette seconde chance et de voir comment contribuer à la communauté. »

M. Collins a pris la parole en marge d'une conférence de haut niveau à Genève visant à examiner le rôle accru des villes et des zones urbaines du monde entier pour donner une seconde chance aux réfugiés, aux déplacés internes et aux apatrides.

Les maires de Helena, de Quito, de Bristol et de Mogadiscio qui ont participé au 11e Dialogue du Haut Commissaire sur les défis de protection se sont exprimés sur le thème de la contribution positive que les réfugiés peuvent apporter à leurs communautés adoptives lorsqu'ils le peuvent.

« Les réfugiés peuvent apporter des idées et des perspectives différentes et tout cela enrichit la ville. Cela favorise la diversité d'une communauté et offre donc à notre population des chances de stimuler le développement économique et la création d'emplois », a souligné Mauricio Rodas Espinel, maire de Quito, la capitale de l'Équateur.

« Je vois les réfugiés comme une opportunité plutôt qu’une menace, et je pense que c'est ainsi que nous devrions tous les considérer. »

68,5 millions de personnes sont déracinées à travers le monde, dont 25,4 millions de réfugiés, un nombre sans précédent. Environ 60 % d'entre eux ne vivent pas dans des camps, mais dans des villes et en milieu urbain.

Dans l'ouest de l'Angleterre, Bristol s'est déclarée ‘ville de refuge’ pour les personnes fuyant la violence et la persécution, et la municipalité s'efforce de créer une culture d'accueil et de sécurité pour tous.

« Ce que nous avons appris en offrant un refuge sûr, c'est que si vous le faites bien, si vous l’accompagnez d’une bonne structure de soutien, si vous gagnez l'appui de la population, des entreprises et du gouvernement local, cela devient alors un atout pour la ville », s’est enthousiasmé le maire Marvin Rees.

« Compter une population internationale au sein d’une ville vous apporte un réseau phénoménal. Et l'un des points que nous avons soulevés, c'est que ce lien entre nos populations et les pays d'origine au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud, nous permettra d’y trouver des débouchés économiques, des possibilités d'investissement, de commerce et des opportunités de faire des affaires.

« C'est donc dans notre propre intérêt, en plus de créer une culture vivante - et quand un lieu commence à s’ouvrir à la diversité, il devient un lieu d'innovation. »

« Compter une population internationale au sein d’une ville vous apporte un réseau phénoménal. »

Souad Zaïdi, maire-adjointe de Rabat et membre du parlement marocain, a quant à elle, déclaré que les réfugiés avaient apporté un plus en s'installant dans la capitale du pays.

« Cela a été très bénéfique pour la ville de Rabat. Les réfugiés et les immigrants sont maintenant bien intégrés dans la société. Ils ont le droit d'aller à l'école. Ils ont droit aux services publics, aux soins de santé. Ils se sentent comme chez eux. Aujourd'hui, Rabat n'est plus une ville de transit. C'est une ville qui accueille. »

A Mogadiscio, la capitale somalienne qui a été le théâtre de décennies de conflit, le retour des réfugiés et des personnes déplacées internes est essentiel, a souligné le maire, Abdirahman Omar Osman.

« C'est mon ambition de réhabiliter Mogadiscio et sa gloire passée », a dit M. Osman, en qualifiant la contribution de milliers de rapatriés et de Somaliens déplacés de ‘clé’ pour atteindre cet objectif.

« Nous voyons la situation dans son ensemble. Les réfugiés peuvent contribuer au développement économique de la ville. Ils peuvent aider à créer des emplois et faciliter le marché du travail. Nous les voyons comme un plus. »


Consultez notre dossier Villes de lumière