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Une nouvelle flambée de violences dans le nord du Mozambique contraint 22 000 personnes à fuir en une semaine

Points de presse

Une nouvelle flambée de violences dans le nord du Mozambique contraint 22 000 personnes à fuir en une semaine

7 Octobre 2025
Mozambique. Newly displaced families from northern Cabo Delgado wait gather to register for assistance.

Des familles récemment déplacées du nord de Cabo Delgado attendent de recevoir de l'aide dans une école du district de Macomia, le 1er octobre.

GENÈVE – Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est profondément préoccupé par l'augmentation galopante du nombre de personnes déplacées dans le nord du Mozambique, alors que le conflit qui entre dans sa huitième année semble s'intensifier à nouveau, forçant près de 22 000 personnes à fuir leurs foyers en une seule semaine, à la fin du mois de septembre.

La récente flambée de violence marque un tournant dans le nord du Mozambique. Après des années d'incertitude, les familles sont à bout. Certaines restent malgré le danger, d'autres fuient à nouveau sans grand espoir de pourvoir revenir. Cette nouvelle vague de déplacements est l'une des plus importantes enregistrées cette année, avec plus de 100 000 personnes déjà contraintes de fuir.

Depuis le début du conflit en 2017, plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées, confrontées à l'insécurité, aux pertes et à des bouleversements répétés. Pour la première fois depuis le début du conflit, les 17 districts de Cabo Delgado, épicentre du conflit, ont été directement affectés, les attaques simultanées dans toute la province semant peur et instabilité. Bon nombre des personnes déplacées ces derniers jours étaient autrefois des hôtes qui avaient ouvert leurs maisons à d'autres. Elles se retrouvent aujourd'hui à leurs tours déracinées et dans le besoin.

Les inquiétudes à propos de la sécurité augmentent. Les civils continuent d'être pris pour cible, avec des rapports faisant état de meurtres, d'enlèvements et de violences sexuelles. Les enfants sont parmi les plus touchés, avec des cas de recrutement forcé et d'attaques délibérées par des groupes armés non étatiques. Les femmes et les filles sont particulièrement exposées à la violence domestique, sexuelle et sexiste, notamment lorsqu'elles vont chercher de l'eau ou du bois loin des sites de déplacement. Les personnes en situation de handicap et les personnes âgées ayant du mal à fuir pendant les attaques sont parfois laissées pour compte. Bon nombre de personnes déplacées souffrent d'une profonde détresse psychologique et ont un besoin urgent de soutien psychosocial.

En 2025, la violence s'est fortement intensifiée. À la fin du mois d'août, plus de 500 incidents sécuritaires touchant des civils avaient été enregistrés, notamment des attaques sur des villages, des enlèvements, des meurtres de civils, des pillages et la destruction de maisons et d'infrastructures. En 2022, considérée comme l'une des périodes les plus intenses du conflit, 435 incidents ont été signalés.

La crise dans le nord du Mozambique est devenue l'une des situations humanitaires les plus complexes de la région. Au-delà de la violence, les familles sont confrontées aux effets combinés de cyclones répétés, d'inondations et d'une sécheresse prolongée. Les moyens de subsistance ont été détruits, les prix des denrées alimentaires augmentent et les services de base sont rares. Les effets combinés du conflit et des chocs climatiques ont créé un cycle de vulnérabilité de plus en plus difficile à briser.

Malgré une réduction des financements à l'échelle mondiale, le HCR et ses partenaires continuent de soutenir les populations déplacées et les communautés d'accueil dans le nord du Mozambique. Des services d'assistance ont été mis en place pour identifier les personnes ayant des besoins spécifiques, fournir des conseils et un soutien en matière de santé mentale, distribuer des kits d'hygiène et des aides à la mobilité, et aider les familles à remplacer les documents d'état civil perdus, en coordination avec les autorités locales. Cependant, avec seulement 66 millions de dollars reçus sur les 352 millions nécessaires cette année, nos capacités restent limitées alors que les besoins augmentent.

La récente recrudescence de la violence, huit ans après le début du conflit, nous rappelle cruellement que la crise dans le nord du Mozambique est loin d'être terminée. Des milliers de familles sont déplacées depuis des années, reconstruisant leurs maisons pour les perdre à nouveau. Le HCR appelle la communauté internationale à renouveler son soutien au Mozambique. Il est urgent de protéger les civils, de rétablir l'accès aux services essentiels et d'investir dans des solutions à long terme afin d'éviter de nouvelles souffrances.

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :